Les Irakiennes, quel poids politique ? Face à cette situation, quel poids politique ont les Irakiennes ? Peuvent-elles vraiment changer les choses ? Même si la Constitution de 2005 est controversée, elle a pourtant fixé un quota de femmes au sein du parlement irakien : 25% des sièges leur sont réservés (81 femmes sur 325 sièges). Largement au dessus de la moyenne régionale qui est de 10% de femmes dans les parlements du Moyen-Orient en 2011, selon un rapport de l'
Union parlementaire. Une avancée en trompe œil. Entre 2006 et 2010, les femmes ont été de moins en moins nombreuses dans les différents gouvernements. Quatre femmes en 2006 (dont trois ministres : Narmine Othmane, Bayane Dzeyyi, Wejdane Mikhail), aujourd'hui, il n'y en a plus qu'une. Et
Ibtihad Kased Yasser Al-Zaidi, n'est même pas pleinement ministre, seulement secrétaire d’État pour les Femmes et a d'ailleurs
déclaré en 2012 être contre l'égalité des sexes… Contraints de respecter le quota, les partis conservateurs dont "Fadila", présentent eux aussi des candidates prétextes et/ou conservatrices. Les Irakiennes n'ont donc pas ou peu de pouvoir politique, selon Hanaa Edwar. "Il y a en effet un nombre important de femmes au parlement grâce au quota de 25%. Mais dans les faits, elles n'ont pas vraiment de réelle influence dans la vie politique irakienne en raison d'une mentalité machiste et des nombreuses épreuves auxquelles elles sont confrontées", insiste-t-elle. La bataille qui accompagne le projet de loi "Ja'afari" divise la population irakienne jusqu'au sein du clan
chiite (celui du Premier ministre). Mais c'est aussi une occasion pour les femmes d'occuper le devant de la scène politique dont elles sont exclues depuis tant d'années. Selon Myriam Benraad, "Elles n'ont pas encore ce poids politique, mais elles cherchent à l'avoir. Elles n'ont d'autres moyens que d'investir le terrain politique et ces élections. Avec tout de même un progrès, même de forme et de perception, puisqu'elles se sont attirées le soutien de groupes de jeunes, d'associations et de mouvements civiques qui auparavant n'étaient pas forcément mobilisées pour elles".