Une dizaine d’enfants pratiquent leurs techniques de combat au son d’une forte musique techno devant les miroirs aux contours roses qui tapissent les murs du centre. Sur les tatamis centraux, Taima Jaber, une jeune étudiante vêtue de son uniforme d’entrainement, des pantalons noirs et un pull rose avec l’inscription « SheFighter » sur la poitrine, attend Lina Khalifeh pour débuter son entraînement du jour. « Toutes sortes de femmes suivent mes cours. Certaines n’ont jamais fait de sport, d’autres sont de grandes sportives. Nous permettons même à des mères de s’entrainer avec leurs enfants pour qu’elles n’aient pas à les laisser à la maison », explique d’emblée Lina en rejoignant ses élèves sur les tapis roses.
C'est un lieu pour les femmes. Elles y apprennent à avoir confiance en elles, grâce à l'utilisation des arts martiaux.
Lina Khalifeh, fondatrice de "SheFighter", ceinture noire de taekwondo

Changer les mentalités par les arts martiaux
En plus de son studio, Lina visite des écoles et même des orphelinats à fin d’enseigner aux femmes comment éviter les situations abusives aussi bien à la maison que dans la rue. « Nous voulons que les femmes aient confiance en elles », affirme Lina.
Malgré tout, la jeune entrepreneure refuse d’être qualifiée d’activiste. Elle n’est, selon elle, qu’une réaliste, et croit que le changement ne viendra qu’en s’attaquant directement aux problèmes. « Ce n’est pas toujours facile de parler de sujets aussi délicats puisque notre société ne reconnait souvent même pas le problème. Je reçois cependant énormément de soutiens et de commentaires positifs à la fin de mes conférences », avoue-t-elle.

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