Fil d'Ariane
C'est à l'unanimité des 111 député-e-s présents dans l'Assemblée nationale, qu'a été votée jeudi 13 janvier 2022 une résolution pour reconnaître l'endométriose comme affection longue durée (ALD) . Debout, les élu-e-s ont longuement applaudi l'annonce des résultats de ce vote.
✅ Reconnaissance de l’endométriose comme une affection longue durée | L’Assemblée nationale a adopté à l'unanimité la proposition de résolution.
— Assemblée nationale (@AssembleeNat) January 13, 2022
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La proposition de résolution est défendue par la députée "insoumise" Clémentine Autain. Celle-ci invite le gouvernement à entamer une réflexion "pour inscrire dans le marbre" des ALD l'endométriose. Cela doit permettre une prise en charge à 100% par l'Assurance maladie.
"Nous pouvons créer un plancher de droits pour les femmes victimes", a-t-elle affirmé avec une pensée particulière pour "les femmes mal rémunérées, pour les précaires, pour les plus pauvres d'entre elles", pour lesquelles la maladie est "encore plus difficile à vivre". Cela serait "un pas de géant pour des millions de femmes", a-t-elle complété, avec un "effet cliquet" qui permettrait de normaliser la prise en charge de cette maladie pourtant découverte en 1860.
Le ministre Véran a expliqué à la tribune qu’il n’y était personnellement pas favorable. Le gouvernement doit entendre cette unanimité de l'Assemblée nationale et s'engager dans la voie de la reconnaissance institutionnelle de l'endométriose. Le combat continue. https://t.co/0l4arrevGz
— Clémentine Autain (@Clem_Autain) January 13, 2022
Ce vote intervient deux jours après l'annonce d'un plan national par le président français.
"Ce n’est pas un problème de femmes. C’est un problème de société", a lancé Emmanuel Macron lors d'une vidéo de six minutes publiée sur les réseaux sociaux le 11 janvier 2022 pour annoncer le "lancement de la première stratégie de lutte contre l'endométriose". Une maladie qu’il faut "sortir du silence".
L'endométriose.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) January 11, 2022
Ce n’est pas un problème de femmes, c’est un problème de société. La stratégie nationale que nous lançons porte l’espoir d’une meilleure qualité de vie pour des millions de filles et de femmes. pic.twitter.com/86IJj005wU
Pour élaborer ce plan, le chef de l'Etat français a repris les principales propositions du "rapport de proposition d'une stratégie nationale contre l'endométriose 2022-2025" qui vient d'être rendu à l'Elysée avec trois mois d'avance sur le calendrier initial. "L'état des connaissances sur la maladie avance peu à peu, notamment grâce à des spécialistes français, mais il nous faut aller plus vite et confirmer le rôle leader de la recherche française sur le sujet", précise Emmanuel Macron assurant que des moyens seraient débloqués "à la hauteur des enjeux". Il a aussi insisté sur la nécéssité de développer "ce qu'on pourrait appeler un 'réflexe endométriose' auprès de tous les publics : à l'école, à l'université, à la maison, au bureau, et même, et surtout, dirais-je, dans les milieux médicaux".
L'un des principaux objectifs est d'offrir un parcours de diagnostic facilement identifiable pour les patientes et accessible sur l'ensemble du territoire, avec l'ambition de garantir une prise en charge globale, personnalisée et équitable par des médecins qui connaissent la maladie. Pour cela, chaque région va devoir "identifier précisément des filières territoriales de soins, avec au moins un centre de recours et d'expertise", précise l'Elysée. Ces centres régionaux de référence sur l'endométriose vont bénéficier d'un "financement national spécifique", assure le chef de l'Etat.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, "rassemblera prochainement un comité de pilotage national pour définir le plan d'action et le mettre en œuvre avec les représentants des patientes et des professionnels, et de tous les ministères et secteurs concernés". Ce comité tiendra sa première réunion à la mi-février.
Chrysoula Zacharopoulou, eurodéputée de la majorité présidentielle est l'une des autrices du rapport remis au président de la République. La gynécologue se réjouit d'"une reconnaissance de toute la société vis-à-vis de millions de femmes qui souffrent". "La France sera un modèle en Europe", espère-t-elle.
Très émue d'avoir remis ce matin au Président @EmmanuelMacron mon rapport de proposition de la 1ère Stratégie nationale contre l'#endometriose.Merci à @olivierveran pour sa confiance & à tous les acteurs engagés. Une nouvelle page s'ouvre pour la santé des femmes dans notre pays. pic.twitter.com/9IkPdP83X4
— Chrysoula Zacharopoulou (@CZacharopoulou) January 11, 2022
Sur franceinfo Yasmine Candau, présidente de l'association EndoFrance salue ces annonces., estimant qu'elles permettent "de rendre visible, de faciliter le parcours de soin pour toutes les personnes atteintes d'endométriose. Cela va faciliter leur orientation et surtout leur assurer une prise en charge par des médecins qui connaissent la maladie et ça, c'est extrêmement important". Selon elle, le fait que le sujet soit "pris en compte" au "plus haut niveau de l'État" est "une première victoire".
D'autres militantes engagées sur l'aide aux femmes atteintes d'endométriose regrettent néammoins qu'aucun budget n'ait été annoncé officiellement. La présidence de la République n'a pas souhaité donner le montant de l’enveloppe qui sera allouée à ces centres d'expertise annoncés, ni s’engager sur un calendrier précis.
L'endométriose.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) January 11, 2022
Pour Lola, Énora, Sandrine, et des millions d'autres femmes, c’est une souffrance physique, c'est aussi un fardeau. Car à cette maladie méconnue, se mêlent solitude, parfois honte. Alors entendons ce mot, changeons les choses, partageons leurs témoignages : pic.twitter.com/JUDdyaQYVf
Initiée aux Etats-Unis en 2014 et présente dans plus de 60 pays, l’EndoMarch a pour but de mieux faire connaître l’endométriose, qui touche 180 millions de femmes dans le monde, avec une estimation de 2,1 et 4,2 millions en France.