Le sujet est si brûlant qu'il s'est invité avec force dans la campagne pour les élections du 22 septembre 2013. Car la politique familiale divise le parti conservateur au pouvoir, la CDU (Union démocrate chrétienne) d'
Angela Merkel. La chancelière, qui vient d'Allemagne de l'Est et a été ministre des Droits des Femmes sous Helmut Kohl, après la réunification, n'a jamais considéré ces questions comme prioritaires. L'ancienne ministre de la Famille Ursula von der Leyen, aujourd'hui détentrice du portefeuille du Travail – elle même médecin et mère de sept enfants, une exception absolue en Allemagne – s'est, quant à elle,
battue pour multiplier les crèches.
Des places de crèche qui se multiplient comme des petits painsDepuis le 1er août 2013, les parents ont droit à une place en crèche ou chez une assistante maternelle pour tout enfant de un à trois ans. Dès les quatre premières semaines de la mise en application de cette mesure, environ 50 familles ont porté plainte parce qu'elles n'ont pas trouvé de place. Selon le gouvernement, 39% des parents souhaiteraient faire garder ainsi leurs enfants.
Ces derniers jours, juste avant les élections, donc, comme par miracle, le nombre de places en crèches a augmenté. Mails de fortes inégalités régionales persistent : dans beaucoup de grandes villes, l'offre ne correspond pas encore à la demande. En revanche, les infrastructures d’accueil sont plus développées dans l’ex-RDA, qui encourageait les femmes à travailler.
Autant la coalition au pouvoir a amélioré le système de garde d'enfants en Allemagne, autant elle s'est attirée les foudres pour l'instauration d'une "prime au fourneau", une allocation de 100 euros par mois destinée aux parents qui gardent leurs enfants chez eux. L'opposition a protesté contre un retour à l'image traditionnelle de la mère-femme au foyer (les fameux trois K Kinder, Küche und Kirche - enfants, cuisine, église) qui reste à la maison pour s'occuper de ses petits.