Fil d'Ariane
C'est un conte fantastique que délivre la voix ensorcelante de Mélissa Laveaux : la chanteuse se glisse dans la peau d'Azu, sirène inspirée du vaudou haïtien et du mythe de la Mamie Wata venue d'Afrique. "La Mamie Wata, c'est un personnage de la mythologie ouest-africaine, née pendant l'esclavage, c'est une sirène, c'est une mangeuse d'hommes, ou de femmes. Je me suis servie de la mamie Watha pour parler des mythes qui voyagent d'un océan à l'autre pour se retrouver aux Amériques."
Mélissa Laveaux embarque son public dans une fable où se succèdent de grandes figures de l'Histoire de l'Art. Parmi elles, le poète Charles Baudelaire et sa muse haïtienne Jeanne Duval, que la chanteuse entraîne sur le devant de la scène. "Le spectacle est vraiment sur les muses, et montrer que les muses n'étaient pas créatures silencieuses, mais des personnes avec envies, pulsions, colères et revendications."
Un long poème chanté revisite l'histoire et rend hommage à des personnages restés dans l'ombre, des femmes qui s'émancipent grâce à la spiritualité et à la force que leur procure Azu. "J'adore m'exorciser dans mes chansons à travers mes créations..Ca me permet d'exorciser ces colères et de venger les personnes qui n'ont pas eu de voix ou qui n'ont pas eu leur histoire vraiment révélé à l'histoire.