Les avocats de M. Strauss-Kahn, 63 ans, ancien chef du Fonds monétaire international et la femme de ménage, Nafissatou Diallo qui l'accuse, accompagnés de ses défenseurs comparaissaient ce lundi 10 décembre 2012 devant le juge Douglas E. McKeon, à New York dans le Bronx, et comme prévu, un accord financier, négocié entre les deux parties et dont le montant n'a pas été dévoilé, met un terme à une affaire qui oppose un homme au faîte de sa carrière, et une quasi damnée de la terre, femme, africaine, analphabète, mère célibataire, domestique... "Tu ne mentiras point" Le 14 mai 2011, la femme de ménage Nafissatou Diallo, employée du Sofitel de Manhattan accusait Dominique Strauss Kahn, directeur du FMI et candidat potentiel à la présidentielle française, de l'avoir violée. Et le monde entier avait assisté en quasi direct à l'arrestation et la comparution de DSK, menotté et hagard. Quelques semaines plus tard, à la fin du mois d'août 2011, en raison de mensonges de Mme Diallo - sur sa vie et non sur l'affaire elle-même -, les poursuites pénales avaient été abandonnées mais pas celles au civil. La justice américaine est ainsi faite, fondé sur des principes moraux quasi religieux où mentir est l'un de plus grands méfaits. Dominique Strauss Kahn concédera par la suite avoir eu une "relation sexuelle inappropriée". L'argent comme réparation Depuis, les avocats des deux protagonistes d'un drame devenu objet de littérature et de cinéma, négociaient une sortie de crise, permettant à l'un de ne plus avoir jamais à revenir sur cet épisode et à l'autre d'être dédommagée. L'accord,
révélé par le New York Times, le 29 novembre 2012, prévoyait des dommages-intérêts payés par M. Strauss-Kahn, entre 3 à 10 millions de dollars - il s'agirait de 6 millions de dollars -, dont la moitié serait prêtée, comme croit le savoir
Le Monde, par Anne Sinclair, ex épouse de DSK. En arrêt maladie depuis le 14 mai 2011, Nafissatou Diallo a déménagé avec sa fille de 15 ans, et se tenait terrée, dans un état de dépression latente, mais elle est apparue souriante et détendue au tribunal du Bronx. Au moins le tiers de la somme qui lui sera allouée sera reversé directement à ses avocats. Pouvoir et sexe, équation invariable En marge de l'affaire du Sofitel, d'autres accusations sont venues se greffer à celles de New York, contre DSK. Après avoir été accusé de violences sexuelles par une la jeune écrivaine française Tristane Banon, accusations en partie reconnues par la justice, mais
classées sans suite parce que prescrites - en France, la prescription pour les agressions sexuelles intervient après 3 ans -, il est impliqué dans des soirées échangistes avec des prostituées dans un grand hôtel de Lille (Nord de la France). L'enquête n'a pas encore déterminé si l'homme politique avait ou non connaissance de la rémunération des femmes et s'il pouvait être accusé de complicité de proxénétisme. En attendant un procès éventuel, la juridiction de Douai a annoncé le 19 décembre 2012 que Dominique Strauss Kahn restait inculpé dans ce dossier.