Et maintenant, voici la Joconde féministe !

Voici un nouvel avatar des théories de décryptage de la Joconde. La Joconde et son mystérieux sourire seraient enfin décodés, 500 ans après avoir été peints par Léonard de Vinci. Et les croisés partis contre le genre ou le "gender" ne vont pas être contents : pour un auteur américain, Mona Lisa est une sorte de militante féministe prônant l'égalité des sexes.
Image
Et maintenant, voici la Joconde féministe !
Détail du tableau de Léonard de Vinci au musée du Louvre - Paris
Partager3 minutes de lecture
L'historien de l'art amateur du Texas (sud), William Varvel, auteur de la dernière interprétation de la longue série produites par des érudits ou autres farfelus des prétendus mystères la Joconde, semble être un original à contre courant. Dans son pays au Texas si hostile aux droits des femmes en général et à celui de l'avortement en particulier. Dans le monde occidental en proie à une nouvelle peur, celle des féministes et des chercheurs qui mènent leurs travaux à l'aide de l'approche du genre. Mona Lisa revendiquerit, de manière cryptée, "les droits théologiques des femmes", affirme cet ex-professeur de mathématiques et auteur de "La Dame parle, les secrets de Mona Lisa" (The Lady Speaks, Brown Books) qu'il vient de publier aux Etats-Unis. En clair, la possibilité pour les femmes d'être prêtres dans l'Eglise catholique. Un antidote, en quelque sorte à Costanza Miriano, cette apôtresse soumise des temps modernes, qui prône le retour des mères... L'amateur de 53 ans, qui vient d'en passer 12 à étudier Léonard de Vinci,  assure que "La Joconde est une sorte de déclaration pour les droits des femmes". En 180 pages, pas toujours simples à lire, M. Varvel explique avoir découvert comment le peintre a "émaillé le tableau de 40 symboles, tirés des 21 vers du chapitre 14 du Livre du prophète Zacharie", dans l'Ancien Testament. Le texte annonce l'avènement de la "Nouvelle Jérusalem", symbole d'une société idéale où les droits des femmes seraient reconnus, tout en décrivant la vraie ville antique. L'auteur établit ainsi des corrélations entre les descriptions géographiques ou symboliques du texte sacré et les détails du tableau, route, eaux, pont, voile, broderies ou position du modèle.
Et maintenant, voici la Joconde féministe !
L'interprétation libre et (presque aussi) célèbre de la Joconde par Andy Warhol
Le portrait d'une bourgeoise Ainsi, sur l'épaule droite de Mona Lisa s'élève le mont du Golgotha, à sa gauche le mont des Oliviers. Les plis sur son bras gauche sont un "joug", référence à la fois à des textes religieux et à l'oppression des femmes. Pour Léonard de Vinci "que l'on pourrait aujourd'hui qualifier de gauchiste", dit-il, cette société idéale "ne pouvait exister que si l'exercice du ministère de Jésus-Christ était reconnu à la fois pour les hommes et pour les femmes". Et le sourire ? Il signifie "qu'elle connaît le secret de la Nouvelle Jérusalem", précise Varvel. Depuis cinq siècles, La Joconde fascine : on s'enthousiasme d'en trouver des copies, on croit repérer des signes mystérieux dans ses yeux, des Japonais ont reconstitué sa voix, un médecin a même cru diagnostiquer chez elle un excès de cholestérol. "On a aussi dit que c'était un homme, parfois le portrait de Léonard lui-même", rappelle l'historienne de l'art Laure Fagnart. "A mon sens, il n'y a pas de choses qu'on nous cache vraiment", ajoute cette spécialiste de peinture italienne de la Renaissance à l'université de Liège, qui n'a pas lu le livre et ne le commente donc pas. "C'est le portrait d'une bourgeoise comme il y en a eu des dizaines à cette époque, mais peut-être plus difficile à lire que d'autres oeuvres. Léonard est un artiste qui pense sa peinture, il ne fait rien de façon innocente", explique-t-elle. Quant à Mona Lisa, M. Varvel n'a jamais vu le tableau en vrai. "Il y a trop de monde. Si je vais à Paris, le Louvre devra m'accorder une visite privée", s'amuse-t-il. En revanche s'il veut faire d'autres annonces au monde, il ne pourra pas prétendre que Jésus était marié, ça c'est déjà fait...

Les recherches en 3 D, beaucoup plus sérieuses d'une équipe de Canadiens...