En Ile-de-France, 77,1% des accouchements en moyenne ont eu lieu en 2020 par voie basse, parmi lesquels 85,9% sous péridurale (contre 79,5% et 81,1% respectivement dans toute la France). Un peu plus d'une femme sur cinq (22,9%) a accouché par césarienne, soit un peu au-dessus de la moyenne nationale, qui se situe à 20,5%.
Au niveau mondial, le taux de femmes accouchant par césarienne est de 21% et "devrait continuer à augmenter au cours de la prochaine décennie" pour atteindre 29%, estimé l'Organisation mondiale de la santé (OMS). L'organisation internationale y voit le signe "d'un nombre croissant de procédures non nécessaires sur le plan médical et potentiellement néfastes". Car si cet acte chirurgical est parfois indispensable pour la mère et son enfant, il les expose aussi "à des risques pour leur santé à court et long terme".
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Cartographier pour affiner
La périnatalité étant l'une des priorités du projet régional de santé et "Ma santé 2022" de l'Agence régionale de Santé d'Île-de-France (ARS-IDF), cette dernière a mis en ligne une carte intéractive recensant les chiffres des "pratiques obstétricales" dans les maternités de la région, comme les taux de césarienne, péridurale ou épisiotomie. Développé aussi pour les mobiles, ce site, destiné au grand public et aux professionnels de santé, vise à "rendre accessibles, et de manière transparente, des données liées à l'accouchement".
Pour chacune des 78 maternités listées, publiques et privées, figurent plusieurs statistiques sur les accouchements, ainsi que le nombre total d'accouchements en 2020 et la catégorie à laquelle elle appartient - niveau 1, 2 et 3 - en fonction des soins qui sont proposés.
"Les indicateurs disponibles informent sur le nombre d'accouchements annuels avec leur mode par voie basse (spontanée ou assistée par des manœuvres ou instruments) ou par césarienne, les analgésies péridurales et les épisiotomies. Si les informations transmises sont très bonnes en ce qui concerne les actes d'accouchement par voie basse ou par césarienne, elles restent encore à améliorer pour les actes complémentaires que sont les épisiotomies ou les manœuvres instrumentales," avertit l'ARS.
#Périnatalité | Lancement d'une cartographie de suivi en ligne des données sur les pratiques obstétricales dans les maternités franciliennes
— ARS Île-de-France (@ARS_IDF) June 16, 2021
nombre d’accouchements, taux de césariennes, de péridurales etc.
Découvrez l'outil https://t.co/ZmYxmadcqa pic.twitter.com/tSIsKFMJfT
Des données à mettre en perspective
Ces chiffres, collectés à partir de la base de données des hospitalisations - le Programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI) - "sont à mettre en perspective avec votre situation particulière", avertit en préambule l'Agence régionale de santé (ARS).
En effet, les maternités de niveau 3, spécialisées dans la prise en charge des grossesses pathologiques, multiples et des grands prématurés, sont plus susceptibles de réaliser des accouchements nécessitant une césarienne. Mais même au sein de maternités d'une même catégorie, les pratiques peuvent beaucoup varier : parmi les quatre maternités parisiennes de niveau 3, le taux de césarienne varie ainsi de 18,7% à 30,6%.

Lutter contre la mortalité périnatale
Chaque jour dans le monde, plus de huit cents femmes meurent des suites de complications survenues pendant la grossesse, l’accouchement et le post-partum. Si la grande majorité des morts maternelles se produisent dans les régions les plus pauvres du monde, entre un et dix de ces décès ont lieu dans les pays industrialisés. L'outil de comparaison de l'ARS doit aussi "participer à l'amélioration de la pertinence des soins afin de diminuer la morbi-mortalité maternelle et infantile", c'est-à-dire les complications et les décès.A lire aussi dans Terriennes :
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