Ex-otage des talibans, la députée afghane Fariba Ahmadi Kakar témoigne
Après avoir retrouvé la liberté le 7 septembre dernier, la députée afghane Fariba Ahmadi Kakar raconte sa détention chez les talibans. Ces derniers mois, plusieurs femmes cadres dans les forces de sécurité ou l'administration locale ont été tuées ou prises en otages.
Elle avait été enlevée le 10 août 2013 en échange de la libération de six personnes de leurs proches détenues par le gouvernement afghan en raison de leur proximité avec les insurgés. L'élue, Fariba Ahmadi Kakar, avait alors disparu à un point de contrôle à Ghazni, sur la route principale reliant la capitale Kaboul à Kandahar, la grande ville du sud-ouest du pays. Presque un mois plus tard, le 8 septembre, elle avait été libérée par ses kidnappeurs. "L'Emirat islamique (nom utilisé par les talibans lorsqu'ils étaient au pouvoir à Kaboul, ndlr) l'a remise à ses proches dans la province de Ghazni à l'issue d'un échange contre quatre femmes et leurs enfants qui ont été libérés par le gouvernement afghan", avait alors déclaré un porte-parole des rebelles, Zabihullah Mujahid. Les enlèvements, en particulier ceux de femmes, sont très appréciés des talibans, qui luttent depuis leur chute en 2001 contre le gouvernement afghan et une coalition internationale menée par les Etats-Unis. Plusieurs Afghanes, cadres dans les forces de sécurité ou l'administration locale ont été tuées ces dernières années en Afghanistan, en particulier dans les provinces à forte présence rebelle. Depuis sa libération, la députée a raconté ces quelques semaines de détention, en relativisant ses mauvaises conditions : " Tous les quelques jours, j'avais le droit de communiquer avec ma famille. Les combattants savaient qu'ils devaient garder intacte la monnaie d'échange que j'étais. Je n'ai pas été torturée. Je n'étais pas sous un stress permanent. Mais je n'étais pas libre" a-t-elle déclaré.