Excision mortelle en Egypte : les parents d'une fillette arrêtés
Quatre personnes ont été arrêtées en Égypte, après le décès d'une fillette de 12 ans lors d'une excision. Les parents figureraient parmi les personnes interpellées. Malgré son interdiction par une loi en 2008, l'Egypte reste l'un des pays où le taux de pratique est l'un des plus élevés au monde. 200 millions de filles et de femmes sont excisées à travers la planète. Ce 6 février se tient la Journée mondiale de lutte contre l'excision et les mutilations génitales féminines.
La mort de la jeune fille a provoqué la colère du Comité national pour l'élimination des mutilations génitales féminines, créé en mai 2019 dans le but d'éliminer l'excision, et présidé par le Conseil national pour l'enfance et la maternité et le Conseil national pour les femmes. Lequel a publié une déclaration dans laquelle il condamne "dans les termes les plus énergiques l'incident tragique subi par une fille dans le village d'Al-Hawatkeh".
Maya Morsi, la présidente du Conseil national des femmes, a exprimé sa profonde colère et ses regrets face au décès d'une nouvelle victime d'excision, dénonçant "l'insistance de certaines familles à sacrifier leurs filles afin de maintenir une pratique sociétale répréhensible".
Elle a ajouté que la "peine maximale soit infligée à toute personne ayant participé à ce crime odieux contre un enfant afin que cela puisse servir d'exemple à tous ceux qui souhaiteraient répéter ces crimes" et que "la chasteté et la pureté ne sont pas obtenues par l'excision, mais grâce à une bonne éducation et de bonnes mœurs."
Le Code pénal revu en 2016 prévoit une peine de prison de cinq à sept ans pour toute personne qui a pratiqué l'excision.
L'Egypte, l'un des pays où l'on excise le plus
Même si le pays a criminalisé les mutilations génitales féminines en 2008 et a augmenté les peines infligées aux personnes procédant aux procédures en 2016 à la suite du décès d'une adolescente, L'Egypte continue à largement pratiquer ce crime.
Selon l'agence des Nations Unies pour l'enfance, l'Unicef, 87% des filles et des femmes âgées de 15 à 49 ans en Égypte ont subi ce type de mutilations, la moitié des Égyptiens estimant qu'il s'agit d' "une exigence religieuse".