Fil d'Ariane
Très émouvant d'entendre mes mots prononcés à l'AN par le député PS Arthur Delaporte un 8 mars. Merci à lui de porter la cause de la prise en charge des arrêts naturels de grossesse et du deuil périnatal [extrait de ma préface au livre de Judith Aquien "Trois mois sous silence"]. https://t.co/4Te40iQpec
— Camille Froidevaux-Metterie (@CFroidevauxMett) March 10, 2023
"C'est avec la plus profonde tristesse que nous devons annoncer que nous avons perdu notre bébé miracle. Et ce de façon prématurée durant la grossesse. C’est une période dévastatrice pour n’importe quel parent". C'est avec ces mots que Britney Spears a informé ses fans, le samedi 14 mai sur son compte Instagram (41 millions d'abonné-e-s).
Un mois plus tôt, la superstar américaine, 40 ans, révélait qu'elle et son compagnon, Sam Asghari, 28 ans, attendaient un bébé. Une grossesse "surprise" dont l'annonce avait été faite également via les réseaux sociaux : "J'ai fait un test de grossesse... Euh, eh ben... J'attends un bébé".
Cette annonce précoce, Britney Spears avoue aujourd'hui la regretter :"Peut-être que nous aurions dû attendre un peu", ajoutant qu’elle n’avait pas pu résister à l’envie d’annoncer cette merveilleuse nouvelle, "Cependant, nous étions trop heureux de pouvoir partager la bonne nouvelle à l’époque".
Britney Spears et Sam Asghari, qui se sont connus en 2016, ont ajouté qu'ils "allaient continuer à essayer d'élargir leur jolie famille" et demandé qu'en attendant, on "respecte leur intimité en ce moment difficile".
La chanteuse a déjà deux garçons, Sean et Jayden, avec son ex-mari Kevin Federline.
Révélée adolescente par plusieurs tubes planétaires, dont "Baby One More Time",en 1998, elle fait régulièrement la Une de la presse populaire et des médias américains. En novembre 2021, la justice américaine lui a rendu le contrôle sur sa vie personnelle en mettant fin à la tutelle exercée principalement par son père Jamie Spears. La mesure avait été prise en 2008 en raison de troubles psychologiques de la star, qui l'avait qualifiée d'"abusive" et qui, selon elle, l'empêchait de retirer son stérilet contraceptif malgré son désir d'avoir d'autres enfants.
1 sur 10 a déjà fait une fausse couche.
— Paula Forteza (@PaulaForteza) March 30, 2022
Une expérience traumatisante qui reste un véritable tabou en !
C'est pourquoi j'ai déposé une proposition de loi pour une meilleure prise en charge de la fausse couche.
Thread
Dossier : https://t.co/T5O0ieYEme pic.twitter.com/qmVhK24Bgw
Journal d'une fausse couche.
— Sandra Lorenzo (@sandralorenzo) March 9, 2020
L'annonce.
Nous avons décidé de ne pas cacher cette grossesse. Quand l'occasion s'est présentée, quand la famille ou les amis étaient réunis, nous l'avons dit. Nous n'avions pas de… https://t.co/5SkIMVJOU2
Terriennes : pourquoi faut-il parler publiquement, comme le font de nombreuses stars, de sa fausse couche aujourd'hui ?
Sandra Lorenzo : Moi, quand j'ai vécu ma fausse couche, je me suis dit : "Je suis la seule à qui ça arrive". Parce que je n'en avais pas forcément entendu parler, que personne autour de moi ne l'avait vécu et que c'était potentiellement de ma faute. Quand Britney Spears publie sur Instagram avec son conjoint qu'elle a vécu une fausse couche, on se dit : "Ok, elle aussi, donc je ne suis pas seule. Ce que je viens de vivre, des millions de femmes le vivent à travers le monde. Mais dans ce qu'elle exprime, il y a quelque chose qui me fait de la peine, c'est lorsqu'elle dit : "On n'aurait pas dû en parler aussi tôt", faisant référence au fait qu'elle était tombée enceinte. C'est comme si elle s'excusait. Elle a brisé le tabou qui veut qu'avant la fin des trois premiers mois de grossesse, on n'en parle pas, "au cas où" il se passe quelque chose. Et ça, c'est terrible en fait.
Moi, mes grossesses, j'ai toujours eu envie d'en parler et de ne pas attendre forcément les 3 premiers mois, et cela se faisait très naturellement.
Encore une fois, on culpabilise la femme ?
La culpabilité, c'est une composante très importante de la fausse couche. On se sent coupable car il y a tellement d'injonctions autour de la grossesse que, forcément, si la grossesse s'est arrêtée, c'est qu'on n'a pas respecté les règles. L'interne qui m'a accueillie quand j'ai vécu ma fausse couche, au contraire, m'a rassurée en me disant "Ce n'est ni ce que vous avez mangé, ni ce que vous avez fait qui a provoqué votre fausse couche". Et ça, c'est une phrase que tous les couples qui vivent une fausse couche devraient entendre. Néammoins, cela n'a pas suffi à me déculpabiliser ! Parce qu'une fausse couche, c'est aussi annoncer à des proches qui se sont réjouis à l'annonce de la grossesse que celle-ci s'est arrêtée. On a la peur de les priver d'une joie, c'est ce que j'ai profondément ressentie.
Quand Britney Spears dit "On n'aurait pas dû en parler si tôt", c'est moins par culpabilité que par peur de décevoir.
Il n'y a rien de faux dans cette grossesse.
Sandra Lorenzo
La formule "fausse couche" pose problème ?
Ce terme, moi, je le déteste. Il n'y a rien de faux dans cette grossesse. Comme pour les autres, j'ai eu des symptômes, j'ai eu des nausées. Il n'y avait rien de différent, sauf que celle-ci s'est arrêtée. Le jour où l'on va reconnaitre le terme "arrêt de grossesse", on va soulager beaucoup de femmes. On va reconnaitre leur douleur et aussi leur statut et le fait qu'elles ont été enceintes.
Il est question de prise en charge aussi ?
La fausse couche peut être un moment ou un espace où les violences obstétricales peuvent survenir, puisque la patiente est dans un état de fragilité. Moi, je n'ai pas été trop maltraitée par les soignants qui m'ont prise en charge à ce moment-là, mais j'ai reçu de nombreux témoignages de femmes qui ont été renvoyées avec des saignements extrêmes, qui ont souffert de séquelles pendant des mois et qui ont dû faire face toute seule, parce qu'elles ont été mal prises en charge aux urgences. Moi, je me suis tout de même retrouvée face à une sage-femme qui ne m'a pas du tout informée de ce qui allait m'arriver à la suite de ma fausse couche. Elle n'a pas voulu répondre à mes questions concernant l'expulsion. Elle m'a juste dit de ne pas m'inquiéter en me précisant qu'il s'agirait de grosses règles. C'est d'ailleurs la phrase qu'une grande partie des femmes qui vivent ça entendent. C'est une phrase qui ne veut rien dire !
Des phrases comme "tu n’es pas la première", "ça arrive à tout le monde" ou encore "ce n’était même pas un enfant, sont courante encore aujourd'hui"...
Il y a une espèce de banalisation, notamment chez les soignants en urgence obstétricales. Pour eux, c'est de l'ordre du quotidien. Des femmes qui vivent des fausses couches, ils en voient tous les jours. Comme l'a dit un grand professeur de gynécologie en France, il ne faut pas banaliser, mais il faut expliquer que c'est fréquent. C'est toute la différence. Cela veut dire qu'on n'est pas seule, qu'on n'y est pour rien, mais que ça n'enlève rien à l'émotion que ça suscite chez nous.
Enormément de femmes vivent l'expulsion de leur grossesse sur leur lieu de travail, en plein openspace ou dans les toilettes de leur bureau !
Sandra Lorenzo
La preuve la plus flagrante qu'on minimise cette souffrance, c'est qu'aujourd'hui, en France, une femme qui vit une fausse couche n'est pas arrêtée par le médecin. Cela a été mon cas : on m'annonce ma fausse couche le lundi soir et le mardi matin, je suis au travail. Parce que la soignante qui m'a prise en charge n'a pas jugé bon de me prescrire un arrêt maladie. Et je suis loin d'être un cas isolé. Il y a énormément de femmes qui vivent l'expulsion de leur grossesse sur leur lieu de travail, en plein openspace ou dans les toilettes de leur bureau ! C'est un moment extrêmement difficile, imaginez, c'est beaucoup de sang, de douleur. Le fait qu'on ne nous arrête pas, ça veut tout dire.
Un projet de loi a été déposé en France ...
C'est un projet qui a été pensé par l'équipe de Paula Forteza, et qui a été rejeté en novembre 2021. Il demande une prise en charge globale des femmes qui subissent une fausse couche, la suppression du délai de carence et la création d'un congé maladie de trois jours pour la femme et le coparent (comme en Nouvelle-Zélande). Notre collectif milite pour qu'une campagne nationale soit lancée et que de petits livrets d'information soient facilement accessibles.
Il faut que l'homme soit pris en charge aussi pour que le couple survive.
Sandra Lorenzo
Vous dédiez votre livre à tous les hommes. Ils sont un peu les oubliés ?
Il faut qu'on se rende bien compte que cet événement peut toucher les coparents, et qu'il peut affecter le couple. Ce n'est pas normal qu'on n'ait pas un seul regard pour le conjoint (ou la conjointe). Juste un "Et vous, est-ce que ça va ?". Il faut que l'homme soit pris en charge aussi pour que le couple survive. Dans de très nombreux cas, une fausse couche peut amener à une séparation. Mon mari, lui, a voulu aller de l'avant et il a considéré qu'il s'agissait d'un accident de parcours. Et cela a été très dur pour moi car on n'était pas du tout au même niveau. Pour tous les deux, cela génère des difficultés de communication, de la colère, de l'incompréhension. Si un soignant lui avait ouvert une petite porte, il aurait pu se dire qu'il avait le droit de ressentir et d'exprimer son émotion.