Féminicide : Rebecca Cheptegei, brûlée vive par son compagnon

Rebecca Cheptegei avait 33 ans. Brûlée vive par son compagnon, chez elle, au Kenya, elle n’a pas survécu à ses blessures. Cette marathonienne ougandaise, maman de deux fillettes, avait participé à ses premiers Jeux olympiques à Paris. Sur les réseaux sociaux, les messages se multiplient pour dénoncer les violences faites aux femmes avec le mot dièse #JusticeforRebecca.

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Rebecca Cheptegei

Rebecca Cheptegei est morte quatre jours après avoir été brulée à 80% par son compagnon, chez elle en Ouganda. 

© AP Photo
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Le drame s'est déroulé dimanche 1er septembre. Comme souvent les dimanches, Rebecca Cheptegei et ses deux fillettes de 9 et 11 ans étaient à l'église. C'est au moment où elles sont rentrées à la maison que l'impensable se produit. 

Dickson Ndiema Marangach, son compagnon, les y attend. C'est là qu'il "déverse de l'essence sur Rebecca avant de mettre le feu", détaille le rapport, ajoutant que l'homme a également été brûlé par les flammes. La scène se serait produite sous les yeux des enfants, selon le quotidien The Standard.

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Brulée à 80%

Brulée à plus de 80%, la jeune femme est alors soignée en soins intensifs dans un hôpital au Kenya. "Les brûlures étaient vraiment très graves, certaines d'entre elles sont très profondes, en particulier au niveau des muscles du dos", précise Owen Menach, directeur par intérim du Moi Teaching and Referral Hospital (MTRH) d'Eldoret, grande ville de la vallée du Rift. Dickson Ndiema Marangach, hospitalisé dans le même établissement, est, lui, brûlé à 30%.

Nous condamnons fermement la violence contre les femmes. Il s’agit d’un acte lâche et insensé qui a conduit à la perte d’une grande athlète. Donald Rukare, président du Comité olympique ougandais (sur X)

"Nous avons appris le triste décès de notre athlète olympique Rebecca Cheptegei à la suite d’une violente agression de son petit ami. Que son âme repose en paix et nous condamnons fermement la violence contre les femmes", a déclaré Donald Rukare dans un message sur X. "Il s’agit d’un acte lâche et insensé qui a conduit à la perte d’une grande athlète. Son héritage perdurera", ajoute le président du Comité olympique ougandais.

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Violence de genre

Rebecca Cheptegei s'était installée à Endebess, localité du comté de Trans-Nzoia (ouest du Kenya), située à 25 kilomètres de la frontière ougandaise, après y avoir acheté un terrain et fait construire une maison, selon des médias kényans. C'est là qu'elle s'entraînait pour le marathon depuis deux ans. 

Elle et Dickson Ndiema Marangach formaient "un couple qui avait constamment des disputes familiales", indique le rapport de police. "Un jerrican de 5 litres, un sac et un bonnet noir qui appartiendraient à Dickson et un téléphone portable brûlé qui appartiendrait à Rebecca ont été retrouvés" sur les lieux du drame, précisent les policiers.

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Une championne en devenir

L’Ouganda perd une de ses fers de lance de l’athlétisme, qui venait de vivre à Paris l’apothéose de sa carrière. Après avoir débuté la course sur 800 et 1500 mètres, Rebecca Cheptegei a rapidement allongé les distances pour se concentrer sur les 5 000 et 10 000 mètres, sur les pistes d’athlétisme et sur les routes, lit-on dans le Parisien. Elle avait décroché plusieurs podiums lors de semi-marathons à Madrid en 2011 ou à Quanzhou, en Chine, en 2016. Six ans plus tard, elle devient la deuxième Ougandaise de l’histoire à remporter un titre de championne du monde de trail en montagne, en Thaïlande. C'est en 2022 qu'elle avait décidé de se consacrer à l'épreuve reine du marathon. En mars 2024, elle avait fini quatrième du semi-marathon aux Jeux africains.

Les Jeux olympiques de Paris étaient les premiers de sa carrière montante. Le 11 août, elle avait terminé à la 44e place en courant en 2 heures 32 minutes et 14 secondes. Un hommage devrait lui être rendu prochainement à Paris. 

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[traduction : Les étoiles montantes Rebecca Cheptegei et Annet Chemengich ont remporté respectivement l'or  et l'argent aux Championnats du monde de course en montagne en Thaïlande ! La catégorie masculine a été purement dominée par les Ougandais Leonard Chemutai, Caleb Musobo et Dennis Kiplangat qui ont remporté l'or, l'argent et le bronze]

Féminicides, la loi des séries ?

"Disons tous NON à la violence, en particulier contre les femmes. C’est totalement inacceptable et nous condamnons cette attaque totalement injustifiée. Ensemble, levons-nous contre la violence", a posté sur son compte X Donald Rukare. Dans les médias, le père de l'athlète Mzee Joseph Cheptegei plaide pour que justice lui soit rendue.

 

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Ces dernières années, plusieurs drames ont endeuillé le monde de l'athlétisme au Kenya. En avril 2022, le corps d'une athlète bahreïnie d'origine kényane, Damaris Mutua, avait été retrouvé à Iten, célèbre lieu d'entraînement pour la course de fond sur les plateaux de la vallée du Rift. Son compagnon est soupçonné de l'avoir tuée.

En octobre 2021, la prometteuse athlète de 25 ans Agnes Tirop, double médaillée de bronze mondiale du 10 000 m (2017, 2019) et 4e des JO de Tokyo sur 5000 m, avait été retrouvée poignardée à mort à son domicile d'Iten. Son mari Emmanuel Ibrahim Rotich est poursuivi pour meurtre. Il nie les accusations. Son procès est en cours.

En tant qu'athlète et militante contre la violence basée sur le genre, je suis profondément choquée et indignée par l'horrible attaque qui a coûté la vie à Rebecca Cheptegei. Cette violence insensée doit cesser. Joan Chelimo, athlète roumaine, née au Kenya, sur instagram

Selon une étude de l'agence kényane de la statistique (KNBS) publiée en janvier 2023, 34% des femmes vivant au Kenya ont subi des violences physiques depuis leurs 15 ans. Les femmes mariées "sont beaucoup plus susceptibles d'avoir subi des violences", estimait cette étude, soulignant que 41% des femmes mariées ont signalé de tels faits contre 20% des femmes célibataires.

#JusticepourRebecca

"En tant qu'athlète et militante contre la violence basée sur le genre, je suis profondément choquée et indignée par l'horrible attaque qui a coûté la vie à Rebecca Cheptegei. Cette violence insensée doit cesser. Je suis solidaire de toutes les survivantes et exige justice pour Rebecca et pour celles dont les souffrances restent ignorées. Mon engagement à sensibiliser les gens et à œuvrer pour un avenir où chacun pourra vivre sans crainte de la violence reste inébranlable", a réagi l’athlète roumaine d’origine kényane Joan Chelimo sur son compte Instagram.

Sur les réseaux sociaux, les réactions se multiplient depuis l'annonce du décès de Rebecca, Nombreux sont les internautes à dénoncer les violences faites aux femmes avec le mot dièse #justiceforRebecca.

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[traduction : Nous avons le cœur brisé d'apprendre le décès de Rebecca Cheptegei suite aux violences perpétrées par son partenaire. Nos pensées vont à sa famille, à ses amis et à la communauté sportive ougandaise. Honorons la vie de Rebecca et travaillons pour un avenir où les femmes seront à l'abri de la violence masculine.]

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