Fil d'Ariane
Du balcon de leur appartement endommagé par la déflagration, des femmes observent les dégâts sur la ville quatre jours après l'explosion au port de Beyrouth.
100 000 migrants Ethiopiens, majoritairement des femmes, sont sans abri et sans travail, à la rue et bloqués dans le pays après les explosions de #Beirut. Ils ont aussi besoin de notre aide! #Liban
— Joy Azzi (@JoyAzzi) August 11, 2020
Sandrine Zeinoun, 34, poses for a photograph inside her destroyed apartment after Tuesday's explosion in the seaport of Beirut, Lebanon, Thursday, Aug. 6, 2020. The gigantic explosion in Beirut on Tuesday tore through homes, blowing off doors and windows, toppling cupboards, and sent flying books, shelves, lamps and everything else. Within a few tragic seconds, more than a quarter of a million people of the Lebanese capital's residents were left with homes unfit to live in. Around 6,200 buildings are estimated to be damaged. (AP Photo/Hassan Ammar)
Qui sont les femmes les plus fortes ?
Ce sont ces femmes qui se sont lancées dans la grande vague de solidarité et d'assistance entre Beyrouthains. Beaucoup sont ces jeunes femmes, libres et épanouies, qui sont dans l'assertion de leur présence et de leur force. Elles veulent être utiles. Toutes celles qui le peuvent sont descendues dans la rue pour balayer, redresser les portes, trouver des abris aux sans-logis, chercher de la nourriture... L'action, c'est cela qui les sauve. En elles, je reconnais la fibre de cette femme qui est passée par tant de crises et les a surmontées.
Women with brooms pass by a historic building damaged by Tuesday's explosion in the Gemmayzeh neighborhood, Beirut, Lebanon, Saturday, Aug. 8, 2020. Senior officials from the Middle East and Europe started arriving in Lebanon Saturday in a show of solidarity with the tiny country that suffered a deadly blast this week which caused large-scale damage to the capital Beirut. (AP Photo/Hassan Ammar)
Qu'attendent les femmes d'un nouveau gouvernement ?
Elles réclament d'être représentées ! Elles veulent que soient abordés des sujets majeurs comme la garde des enfants qui, en cas de divorce, incombe au père, sauf pour les tout-petits. Ici, les mariages sont exclusivement religieux et c'est la loi religieuse qui régit les divorces. Concrètement, dans certaines communautés religieuses, la communauté chiite, par exemple, la femme ne peut pas demander le divorce. Si le mari ne veut pas de la séparation, elle ne peut rien faire, sauf peut-être avec un bon avocat. Et là, si jamais elle parvient à obtenir le divorce, elle va tout perdre : ses enfants, ses droits financiers... C'est une catastrophe pour les femmes et l'un des problèmes qu'il faut aborder en priorité dans la société libanaise.
Il y a aussi le problème de la transmission de nationalité : au Liban, les femmes ne peuvent pas transmettre leur nationalité à leurs enfants. Il faut toujours un père pour régulariser les papiers d'identité de l'enfant ; une femme n'a pas non plus le droit d'ouvrir un compte en banque à son enfant.
Au Liban, les femmes jouent un rôle crucial dans le mouvement de révolte populaire. Pour elles, les enjeux sont également féministes. Témoignages de Pascale et Kim, recueillis par @moona3939
— RTSinfo (@RTSinfo) August 12, 2020
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Les femmes ont avant tout besoin de sécurité financière. Elles veulent le droit à l'éducation et à la santé. Or aujourd'hui, tous deux sont liés à la sécurité financière. Le droit à la santé souffre du manque de place et de matériel pour assurer des soins gratuits décents, si bien que les services couverts par le gouvernement sont limités. Quant aux universités, elles sont trop chères ou délaissées. Il n'y a pas de place pour tout le monde, et les filles qui n'ont pas les moyens ne peuvent pas faire d'études.
Avant que #Beirut ne fasse la une de tous les journaux, la directrice de notre agence au Liban alertait sur la précarisation des femmes libanaises sur le marché de l'emploi.
— ONU Femmes (@ONUFemmes) August 11, 2020
Consultez l’entretien via @CommerceLevant
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Que faut-il au Liban pour se reconstruire ?
Des dirigeants compétents, en dehors du système confessionnel. Ce sera long, car les Libanais ne sont pas prêts, même les jeunes. Ils sont trop divisés et tous ont des demandes légitimes. Il faut du dialogue, de l'ouverture et de la maturité ; il faut engager un travail collectif pour dépasser les traumatismes et retrouver confiance et assurance. Il faut développer les qualités féminines d'écoute et d'empathie, car comment avancer si chacun campe derrière ses défenses ? Un soutien psychologique est nécessaire, que le gouvernement a commencé à organiser, mais il faudra encore beaucoup de travail et d'assistance.
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