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"Assez c'est assez", les musiciennes québécoises s'insurgent - Reportage Radio-Canada, 2'13"
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'Femmes en musique' : les musiciennes québécoises se rebiffent et s’unissent

Assez c’est assez : c’est ce que se sont dit plusieurs dizaines d’artistes québécoises en constatant la sous-représentation des femmes dans les festivals qui égaient le Québec durant tout l’été. Elles ont donc décidé de s’unir au sein d’un mouvement qu’elles ont baptisé « Femmes en musique » et ont expliqué pourquoi dans une lettre ouverte signée par 117 artistes musiciennes.

Nous avons choisi un jour de devenir des musiciennes dans la vie, des créatrices. Loin de nous était alors l'idée d'une inégalité possible entre les sexes dans le milieu des arts et du spectacle, ou même d'une industrie à deux vitesses
« Femmes en musique »

Ariane Moffatt, Cœur de Pirate, Lisa Leblanc, Ingrid St pierre, Klô Pelgag, les sœurs Boulay, bref, tout ce que la scène québécoise musicale compte en talents féminins, et elle n’en manque pas, ont signé cet appel inédit. Parce que cette représentation talentueuse des musiciennes n’est pas respectée dans la programmation des différents festivals de la province : même si elles sont 42% au sein de la Société des auteurs-compositeurs-interprètes et représentent la moitié des membres de l’Union des artistes, au mieux elles ne seront que 30% à être invitées dans les dits festivals. Une iniquité et une forme de sexisme qu’elles dénoncent haut et fort donc.

On constate qu’il manque de parité dans la façon d’organiser des festivals
Ariane Moffatt, chanteuse pop canadienne

Ariane Moffatt, auteure-compositrice-interprète, de la scène pop, très connue au Québec, explique que l’idée n’est pas de déclencher « une guerre des filles contre les gars » mais de sensibiliser ceux qui font la programmation des festivals à respecter cette représentativité et leur responsabilité morale de le faire. « On constate qu’il manque de parité, a-t-elle déclaré sur les ondes d’une radio montréalaise, dans la façon d’organiser des festivals, il manque cette conscience d’équilibre et de parité homme-femme ».


Dans leur lettre, publiée sur les réseaux sociaux, les signataires déclarent : « Nous nous entendons toutes pour dire que le sexisme existe bel et bien dans l’industrie de la musique et que la plupart d’entre nous l’avons vécu, à un moment ou à un autre ». Elles dénoncent également l’inégalité salariale : « les femmes gagnent en moyenne 75% de ce que gagnent les hommes », sans oublier le fait qu’elles font moins longtemps carrière que les hommes à cause de leur âge.

Et si on rajoute en plus celles qui s’éloignent de la scène le temps de faire un bébé, eh bien on arrive à une situation effectivement totalement inéquitable.


Un talent est un talent, un succès est un succès, peu importe le sexe
« Femmes en musique »

Les signataires évoquent la possibilité d’imposer des quotas de représentativité comme il peut en exister dans le milieu politique ou celui des affaires, mais elles n’en font pas une solution : « Faudrait-il se résoudre à exiger des quotas proportionnels à notre représentation dans le milieu, simplement pour retrouver la place qui nous est due ? Ou encore viser la parité en s’inspirant de domaines comme celui de la politique ?... Une chose est certaine : on ne peut en rester là… Maintenant ouvrons la discussion à savoir comment on peut y parvenir ! »

Le débat est lancé, il faudra voir si ce « coup de gueule » permettra aux musiciennes du Québec d’être représentées à leur juste place sur les scènes des festivals, parce que, comme elles le disent si bien dans ce collectif « un talent est un talent, un succès est un succès, peu importe le sexe ».

Leur initiative a reçu un bel accueil et même des déclarations enflammées en retour !