Femmes pasteures, pionnières avant l'heure

Alors que le débat autour des femmes prêtres dans l'Eglise catholique, régulièrement, déchaîne les passions, l'Eglise protestante, elle, a depuis longtemps franchi le cap. Aujourd'hui, près de la moitié des pasteurs sont des pasteures. Entretien avec Lauriane Savoy, historienne, théologienne et autrice du livre Pionnières : comment les femmes sont devenues pasteures.
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femme pasteure parmi les hommes

Détail de la couverture de Pionnières : comment les femmes sont devenues pasteures par Lauriane Savoy paru le 08/03/2023 chez Labor et Fides.

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"Non, on ne peut pas dire que le protestantisme est un bastion du patriarcat ! " s'exclame Lauriane Savoy en riant. Aujourd’hui, en France, comme en Suisse, environ 40 % des pasteurs sont des femmes. Dans les Eglises protestantes d'Allemagne ou de Suède, les femmes représentent déjà plus de 50 % des pasteurs. "En quelques décennies, on est passé d'aucune femme pasteure à une quasi parité. Certes, elles ont eu un statut un peu différent, subalterne, jusqu'à la fin des années 1960, mais depuis, elles ont vraiment le même statut que les hommes," explique Lauriane Savoy. 

L'Eglise protestante : un paradis égalitaire ?

Cela fait maintenant une soixantaine d’années qu'une femme peut être pasteure au même titre qu'un homme. Avec le recul, constate l'historienne, l'expérience s'est banalisée et la plupart des paroisses ont déjà eu une ou plusieurs pasteures.
 
Il y a toujours des paroisses qui sont réticentes à engager une jeune femme pasteure parce qu'elles craignent qu'elle ait des enfants et s'absente plusieurs mois.
Lauriane Savoy, historienne, théologienne
Cela ne veut pas pour autant dire que les Eglises protestantes soient un paradis de l'égalitarisme, souligne-t-elle, elles ne se distinguent pas du reste de la société : "Il y a toujours eu et il peut toujours y avoir du sexisme et des relations désagréables entre les personnes. Il y a toujours des différences au niveau du congé maternité, qui reste plus important que le congé paternité, et qui impacte davantage les carrières des jeunes femmes. Il y a toujours des paroisses qui sont réticentes à engager une jeune femme pasteure parce qu'elles craignent qu'elle ait des enfants et s'absente plusieurs mois. Ce genre de problèmes, communs à l'ensemble de la société, n'épargne pas l'Eglise."

Une Eglise au diapason des temps

Lauriane Savoy juge néanmoins positive la situation dans les Eglises protestantes, qui ont su évoluer avec leur époque et se saisir de la révolution du statut des femmes au XXᵉ siècle : "Les femmes ont obtenu des droits considérables au cours du XXᵉ siècle, surtout dans le dernier tiers. Et les Églises protestantes en ont tenu compte, elles sont pleinement entrées dans ce mouvement et ne sont pas restées en décalage. C'est très salutaire".  

Le lien entre l’accès des femmes au pastorat et celui à d'autres métiers est évident : "Quand le champ professionnel s'ouvre pour les femmes, au début du XXᵉ siècle, et qu’elles ont accès aux études, différents métiers leur deviennent accessibles. Parmi ces professions, celle de pasteur", explique la théologienne.

Certes, c'est un cumul de plusieurs facteurs qui permet aux femmes d'accéder au pastorat dans le protestantisme, mais le principal reste l'accès aux études universitaires : "La principale condition pour devenir pasteure est d'être formée en théologie au niveau académique, continue Lauriane Savoy. Il y a, dans le protestantisme, une corrélation très forte entre l'accès aux études universitaires et l'accès au ministère pastoral – elle l’est moins entre les études universitaires en théologie et la prêtrise."

Lauriane Savoy
Lauriane Savoy, historienne, théologienne et autrice du livre Pionnières : comment les femmes sont devenues pasteures
©Labor et Fides

Révolution discrète

Les études universitaires de théologie ont été une étape importante de l'accès des femmes au pastorat, mais avant qu’elles puisse exercer pleinement, elles sont passées par différents statuts intermédiaires, créés spécifiquement pour elles. Pour vaincre progressivement les obstacles patriarcaux qui subsistaient dans la société, les églises ont imaginé d'autres métiers, comme assistante de paroisse ou aide de paroisse. "C'était une manière de donner une place à des femmes qui voulaient travailler pour l'Église, sans leur donner le statut pastoral. Car les pasteurs avaient quand même une expertise, une autorité, un rôle de notables, dans les villages par exemple. Au début du XXᵉ siècle, il paraissait difficilement concevable de donner cette fonction à des femmes, et c'est resté un fait vraiment exceptionnel pendant plusieurs décennies, entre les années 1920 et 1960," souligne Lauriane Savoy.

Sacrés arguments 

Au cours de l'enquête menée pour écrire Pionnières, comment les femmes sont devenues pasteures, Lauriane Savoy a dû se rendre à l'évidence : dans les années 1920 et 1930, ce sont avant tout des arguments patriarcaux que l’on opposait aux femmes qui voulaient devenir pasteures.

"Ce ne sont pas tant les arguments théologiques qui ont pesé dans les débats sur l’ouverture du pastorat aux femmes, mais ceux qui avancent que les hommes sont faits pour avoir l'autorité, du pouvoir, alors que les femmes sont faites pour servir, pour être mère, éduquer les enfants et s'occuper du foyer. Certains avançaient que Jésus a choisi douze hommes comme apôtres, ou encore que les versets de certaines épîtres du Nouveau Testament disent que les femmes doivent rester silencieuses dans les assemblées ou que les épouses doivent être soumises à leur époux. Ce genre de choses que l'on trouve dans les textes bibliques ont pu servir d'argument, mais l’essentiel, c'est la conception de l'époque des rôles des hommes et des femmes, avec l'idée que les femmes ont un rôle subalterne. C’est cela, surtout, qu’elles ont dû surmonter pour accéder au pastorat." 

Les femmes ont commencé par épauler les pasteurs en les soulageant de certaines tâches sous lesquelles ils croulaient, comme par exemple les visites au sein des familles : "Au début du XXᵉ siècle, les pasteurs se plaignaient d'avoir beaucoup, beaucoup de visites à faire. En même temps, ils voyaient ces femmes qui voulaient travailler dans les Eglises et se disaient que leur permettre de travailler les soulageraitD’où l'invention de certaines fonctions et formations qui préparaient les femmes à des ministères spécifiquement féminins".

À égalité avec les hommes 

Ainsi les femmes ont-elles progressivement accédé à davantage de responsabilités, mais subalternes dans un premier temps. Puis elles se sont fait une place et ont fini par être acceptées pleinement, à égalité avec les hommes : "Elles ont pu faire leurs preuves, montré qu'elles étaient capables, qu'elles pouvaient même prêcher, et qu'elles le faisaient bien, voire qu’elles avaient des aptitudes certaines pour tenir le rôle de pasteure." 

Les premières femmes pasteures sont admirables dans la transgression, quand elles osent et qu'elles sont dans l'audace.
Lauriane Savoy

Les premières femmes pasteures circulaient beaucoup entre différentes villes d’Europe pour prêcher et célébrer les cultes hors de leurs paroisses. Une femme, pensait-on, n’a pas la voix pour être audible et intelligible dans un vaste édifice, comme un temple ou une cathédrale, à une époque où la sonorisation n'existait pas. "Les femmes ne peuvent pas prêcher, puisqu’elles n'ont pas la voix qui porte, donc elles ne peuvent pas être pasteurs. Même pas besoin d'arguments théologiques contre le pastorat des femmes", explique Lauriane Savoy.

Dès 1920, une première femme vient prêcher à la cathédrale Saint-Pierre à Genève. "Et l'on se rend compte que, en fait, elle le fait très bien, assure la théologienne. C'est un moment qui est perçu comme historique et qui touche beaucoup les gens qui y assistent. Elle prêche devant une cathédrale comble et montre que c'est possible."

Sacrifices et solitude

Pasteures pionnières

Mues par leur vocation, les premières femmes des Eglises protestantes ont dû faire face à des conditions difficiles, prêtes à faire des concessions pour répondre à l'appel impérieux qu'elles ressentaient pour la religion. "Ce sont des femmes très courageuses, qui ont transgressé les normes sociales à leur époque et l’ont payé un prix assez élevé, en acceptant des conditions de vie très simples et n'ayant pas la reconnaissance salariale que pouvaient avoir les hommes pasteurs, constate Lauriane Savoy. Elles sont admirables dans la transgression, quand elles osent et qu'elles sont dans l'audace. Mais j'ai un peu de peine quand elles font des concessions que je trouve trop fortes, quand elles acceptent de travailler gratuitement, par exemple."

Celles dont Pionnières : comment les femmes sont devenues pasteures raconte le parcours étaient tout entière dévolues à leur service pour l'église. "Les premières pasteures, souvent, sont restées célibataires en Suisse, non pas par contrainte, mais parce que socialement, il paraissait inconcevable d'être mère et pasteure à la fois. Si elles n’ont pas consciemment fait le sacrifice d'une vie de mère et de famille, elles sont restées très seulesD'autres femmes ayant fait des études de théologie, elles, ont préféré se marier, souvent à la fin de leurs études, parfois avec des pasteurs. Elles sont devenues théologiennes, mais pas pasteures", explique l'autrice. 

C'est le tournant de 1968 qui a remis en question l'autorité paternaliste des institutions et des Eglises... Les femmes qui entrent ensuite en pastorat ne restent plus célibataires, se marient, deviennent mères.
Lauriane Savoy, historienne, théologienne

Car oui, la solitude a été un frein considérable au pastorat des femmes jusque jusqu'à la fin des années 1960, affirme Lauriane Savoy : "C'est le tournant de 1968 qui a remis en question l'autorité paternaliste des institutions et des Eglises. D'ailleurs, beaucoup de jeunes pasteurs, mais aussi de prêtres, sont actifs dans ce mouvement autour de mai 1968. Cette révolution culturelle et sociale fait réellement bouger les lignes, si bien que les femmes qui arrivent ensuite dans le ministère pastoral ne restent plus célibataires, se marient, deviennent mères. C'est à ce moment-là que s’efface la différence de statut des pasteures"

Pionnières modèles

Les pionnières mises en avant par Lauriane Savoy se distinguent par différents profils. "La Genevoise Marcelle Bard était la fille d’un pasteur et professeur de théologie, avec une mère féministe suffragette, explique l'autrice. Elle a grandi dans un milieu familial favorable à ce qu'elle puisse être la première à faire des études de théologie à l'université de Genève, puis la première femme pasteure à Genève."

Marcelle Bard fait partie de ces femmes restées très seules durant des décennies : "Marcelle Bard n’a pas eu d'enfant ; elle a eu une longue carrière de pasteure pendant laquelle elle a souvent été la seule femme. Et c'est seulement quand elle est arrivée à la retraite, à la fin des années 1960, que d'autres femmes ont pris le relais," dit Lauriane Savoy.

marcelle bard
Détail de la Une de ©LE COURRIER 
 
Lydia von Auw
Lydia von Auw
D'autres pionnières ont fait leur chemin à leur manière, même si elles n'étaient pas filles de pasteur. Lydia von Auw fut la première docteure en théologie de Suisse dans les années 1940, à la fois chercheuse universitaire et pasteure – la seule pendant plusieurs décennies. "Elle était pourtant envoyée dans des paroisses plutôt reculées dans les montagnes du Jura, là où les hommes ne voulaient pas aller, et elle devait changer de paroisse assez régulièrement", note Lauriane Savoy.

Jeanne Ertel, elle, a dû se contenter d'un statut subalterne pendant plusieurs décennies, servant dans l'Église vaudoise sans statut de pasteure à part entière. "Elle avait un statut appelé 'ministère féminin de première classe', alors qu'il y avait aussi des 'ministères féminins de deuxième classe', explique l'autrice. Jeanne Ertel a longtemps travaillé bénévolement, seulement indemnisée pour ses trajets de train pendant la première année, avant que l'Eglise admette qu’elle ne pouvait pas continuer à la faire travailler sans la payer correctement."
 

Le ministère pastoral des femmes était au coeur de l'émission Présence protestante diffusée le 22 mai 1977. Elle est allée à Luins et Begnins à la rencontre de la pasteure Anne Maillard, première Vaudoise à être la titulaire unique d'une paroisse, à Genève où Marcelle Bard, première femme pasteure de Suisse romande exerçait ses fonctions depuis 1929, à Lancy, où Francine Guelbert partageait avec un collègue masculin un ministère en milieu urbain et donnais enfin la parole à la réalisatrice de l'émission, Loyse Andrée, elle-même pasteure.
 

Dans le regard, les clichés persistent

Si aujourd'hui certaines pasteures ne rencontrent aucune difficulté dans leur communauté, d'autres ont des expériences un peu différentes, souvent ramenées à leur statut de femme : "On s'attend parfois à ce que la pasteure fasse plus la vaisselle à la fin des fêtes de paroisse, par exemple, alors que cela n'arriverait jamais à un homme. Certains paroissiens et paroissiennes continuent à scruter leur habillement ou leur voix, et les jeunes pasteures peuvent faire face à des remarques spécifiques, mais qui ne sont pas forcément malveillantes ni proférées de manière très consciente."

La question de la voix n'est pas forcément liée au genre, mais cela reste quand même dans l'imaginaire collectif.
Lauriane Savoy

A la fin des cultes, raconte la théologienne, il y en a toujours pour dire : 'Je vous comprends pas bien ou je ne vous entends pas bien'. Et pourtant, dit-elle, "de nombreuses pasteures parlent de manière très claire et intelligible, alors que certains hommes ont un peu plus de peine à se faire entendre. La question de la voix n'est pas forcément liée au genre, mais cela reste quand même dans l'imaginaire collectif"

Certains continuent à observer comment une femme pasteure s'habille, à faire des remarques sur sa coupe de cheveux ou ses vêtements, remarque la théologienne : "Pourtant, en Suisse romande, elles portent le plus souvent une robe pastorale pour célébrer le culte, cette robe noire avec un rabat blanc qui a l'avantage de cacher les vêtements et de prêter le flanc à moins de critiques sur l'habillement, mais il reste les cheveux, les chaussures. Ces petits éléments qui peuvent paraître anecdotiques, même s'ils varient selon les paroisses et les communautés, continuent à peser sur certaines jeunes femmes et peuvent être un peu usants par moments. Il faut avoir une sacrée carrure pour y faire face."

robe pastorale
Carolina Costa, pasteure protestante réformée à Genève, le 25 décembre 2018.
©RTS

Une mixité libératrice 

L'arrivé des femmes au pastorat a ouvert le champ des possibles et diversifié les manières d'exercer le ministère, "mais sans qu'il y ait une manière qui soit féminine et une manière qui soit masculine. Il y a des différences entre les individus, voilà tout", constate Lauriane Savoy à l'issue d'un grand nombre d'entretiens et des recherches menées pour son ouvrage. "On aurait pu penser qu'en accédant au pastorat, les femmes amèneraient la douceur et l'empathie. C'est bien sûr le cas de certaines femmes douées, dans leurs fonctions, de ces qualités-là, mais on les trouve aussi chez les hommes. A l'inverse, certaines femmes ne sont pas très à l'aise avec l'empathie et la douceur ; elles préfèrent exercer leur pastorat avec autorité et sont plus à l'aise dans la prédication."

Des pasteur.es à l'image de la société

Depuis que le pastorat s'est ouvert aux femmes, les profils des pasteurs se sont beaucoup diversifiés et les hommes aussi se sentent plus libres, dit la théologienne : "L’arrivée des femmes dans le pastorat a amené de la diversité et davantage de liberté à tous, y compris aux hommes pasteurs. On attend plus forcément d'eux qu'ils soient dans la posture un peu paternaliste de celui qui a une expertise et qui détient une vérité." L’arrivée des femmes au pastorat a aussi amené de la créativité dans la manière d'exercer, dit Lauriane Savoy, "parce qu'il y a des femmes, mais aussi des hommes qui ont inventé de nouvelles manières d'être pasteur.e, de nouveaux ministères. Cette diversité de profils et cette créativité enrichit vraiment les Eglises."

L’arrivée des femmes dans le pastorat a amené de la diversité et davantage de liberté à tous, y compris aux hommes pasteurs.
Lauriane Savoy

Les pasteurs pouvant se marier, les pasteures, comme leurs "collègues" masculins, convolent et font famille, parfois même avec un.e conjoint.e rencontré.e sur les bancs de la facultée de théologie. "Un certain nombre de couples de pasteurs se forment, qui n'officient pas forcément dans la même paroisse, car ils préfèrent ne pas travailler dans le même lieu, remarque Lauriane Savoy. Aujourd'hui, il y a des pasteurs divorcés, des pasteurs en couples homosexuels, des pasteurs gays, des pasteures lesbiennes, des pasteurs trans..." Pour la théologienne, cette diversification des profils est une réelle richesse, car elle donne à voir à la société des pasteur.es qui ne sont pas foncièrement différents : "Ils partagent les joies, les peines et les turpitudes de la vie de tous les paroissiens. Ils sont confrontés aux mêmes problèmes."  

Aux racines théologiques de l'ouverture

Dès la Réforme, la conception théologique de ce qu'est un prêtre ou ce qu'est un pasteur est différente. Un prêtre, dans l'Eglise catholique, n’a pas le même statut que les fidèles. "Il est l'intermédiaire entre Dieu et les fidèles, car c’est lui qui va recueillir la confession et qui permet aux personnes qui viennent se confesser d'obtenir le pardon de Dieu. Le prêtre est aussi un intermédiaire quand il célèbre l'Eucharistie, car il représente le Christ. Du fait de ce statut particulier, il reste célibataire dans l'Église d'Occident – contrairement aux Eglises orientales catholiques, où les prêtres peuvent être mariés. Sans ce statut d'intermédiaire, le pasteur est moins sacralisé, ce qui a aussi permis que les femmes aient plus facilement accès au pastorat," explique Lauriane Savoy

Ce qui s'est passé dans les églises protestantes au cours du XXᵉ siècle peut encourager les femmes qui essaient de faire bouger leurs traditions religieuses.
Lauriane Savoy

Un autre élément important différencie les Eglises protestantes de l'Eglise catholique : leur organisation décentralisée. Elles ne sont pas obligées d'évoluer d'un même pas, de parvenir à une sorte de consensus au niveau mondial. "Si l'Eglise catholique a beaucoup de peine à évoluer sur la question des femmes, ces choses-là, dans les Eglises protestantes, se décident au niveau national, voire même régional en Suisse. C'est un fonctionnement qui est calqué sur celui de la démocratie, où les décisions sont synodales, les synodes étant l'équivalent des Parlements en politique. Ce sont les élus des paroisses qui discutent ensemble et peuvent prendre la décision de donner accès aux femmes à plus de responsabilités." dit la théologienne.

Sally Ibrahim Azar
Sally Ibrahim Azar, chrétienne palestinienne et membre du Conseil de la Fédération luthérienne mondiale, ordonnée première femme pasteur en Terre sainte, à Jérusalem, le 22 janvier 2023. 
(©AP Photo/Maya Alleruzzo

Pasteures, sources d'inspiration

Un exemple inspirant pour les autres traditions religieuses ? "Il y a des femmes rabbins et des femmes imams, s'enthousiasme Lauriane Savoy, même si elles restent très minoritaires, voire exceptionnelles en ce qui concerne les femmes imams, mais il y en a. Il y a aussi eu une évolution du côté des églises évangéliques, où, à certaines époques, il y a eu des femmes pasteurs, et puis plus du tout. Or ces dernières années, il y a de plus en plus d'églises évangéliques qui admettent des femmes pasteurs. Ce qui s'est passé dans les églises protestantes au cours du XXᵉ siècle peut encourager les femmes qui essaient de faire bouger leurs propres traditions religieuses, leur montrer que les choses peuvent changer."