Issu des comités féminins de la Résistance sous la Seconde Guerre mondiale, Femmes solidaires est l’un des plus anciens mouvements féministes en France qui regroupe aujourd’hui 190 associations locales implantées sur l’ensemble du territoire, tant urbain que rural. Un ancrage très hexagonal qui n’empêche pas un rayonnement international. Bien au contraire. Depuis des années, Femmes solidaires et ses 30 000 adhérentes qui bénéficient d'un statut spécial auprès des Nations Unies, tissent des liens avec de multiples associations féministes à l’étranger. Des liens qui s’inscrivent dans des solidarités dites « concrètes ».
Des solidarités concrètes
Par exemple, depuis 2008, Femmes solidaires soutient
l’association indienne Sruti qui incitent les femmes à pratiquer, dans les zones rurales de l’Uttar Pradesh, un travail rémunérateur hors de chez elles. Elle les forment à la couture et vend une partie des articles confectionnés à Femmes solidaires. « L’argent qui est gagné par cette vente est partagé entre toutes les femmes. Ce qui leur permet d’apporter un soutien financier à leur famille. Elles en sont très fières et prennent plus confiance en elles. Cela les encourage à continuer à travailler », explique la responsable de l’association, Shashi Singh.
De même depuis le catastrophe du tremblement de terre et du tsunami dans le nord-ouest du Japon en mars 2011, une solidarité s’est mise en place avec la Fédération des femmes japonaises, Fudanren qui regroupe 900 000 adhérentes. Sur un plan plus politique, Femmes solidaires s’est aussi engagé dans des campagnes internationales de soutien, par exemple, aux femmes kurdes en lutte contre le pouvoir central turc.
Mais, pour la présidente du mouvement, Sabine Salmon, « il est temps de passer à la vitesse supérieure ». A son dernier congrès qui s’est tenu à Paris du 25 au 27 janvier 2013, Femmes solidaires a lancé un nouveau réseau international qui se réclame féministe et laïque. Le but ? « Plus que jamais, nous voulons affirmer la laïcité comme une valeur indispensable à l'émancipation des femmes. Nous respectons toutes les religion mais nous disons stop quand une religion cherche à dicter les droits civiques et notamment les droits civiques des femmes. Quelle que soit leur religion, leur culture et leur nationalité, les femmes doivent bénéficier des mêmes droits fondamentaux partout dans le monde », explique Sabine Salmon.
Affirmer la laïcité, n'est-ce pas prendre le risque d'imposer une valeur issue de la culture occidentale et plus encore franco-française ? « Non, réplique avec force la présidente de Femmes solidaires. C'est justement cette idée toute faite que nous voulons combattre. Partout dans le monde, des femmes réclament la laïcité pour une meilleure protection de leurs droits. C'est une valeur universelle que nous voulons porter avec bien d'autres militantes issues de tous les continents. »