Festival de Cannes : "Moteur, ça tourne !" se conjugue au féminin

Marche après marche, les réalisatrices s'affichent sur grand écran. Céline Sallette, Laetitia Dosch, Ariane Labed, trois actrices devenues réalisatrices, présentent à Cannes leur premier film dans la section Un certain regard. Noémie Merlant, elle, présente son second film hors compétition. 

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Noemie Merlant

Noemie Merlant pose sur un blacon de la Croisette. Elle présente son second long métrage, Les femmes au balcon, hors compétition lors du 77e Festival international du film à Cannes, le 18 mai 2024.

© Scott A Garfitt/Invision/AP
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Ses "grosses bonnes femmes colorées" sont mondialement connues, mais qui était vraiment Nikki de Saint Phalle ? Niki est un biopic qui explore les tourments de la plasticienne qu'elle transforme en art. Il est signé par la Française Céline Sallette, 44 ans, révélée par L'Apollonide de Bertrand Bonello. Le rôle titre est incarné par la Québécoise Charlotte Le Bon, elle-même actrice passée à la réalisation. 

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September says, de la Franco-Grecque Ariane Labed, 40 ans, met à l'épreuve une cellule familiale - une mère et ses deux filles - dans un thriller psychologique. 

Festival de Cannes : des réalisatrices qui montent, et pas seulement les marches !

Un certain regard de femmes

La palme de l'originalité revient à Laetitia Dosch avec Le Procès du chien. La Franco-Suisse joue aussi dans ce film loufoque. Elle campe une avocate qui défend un chien qui a mordu quelqu'un. 

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L'actrice-réalisatrice, 43 ans, s'est présentée à Cannes avec son casting, y compris Kodi, chien du film. "On avait peur parce que le chien ne savait pas hurler jusqu'à une semaine avant le tournage. Le truc (pour le faire hurler), c'est d'imiter un petit chaton et ça marche !", raconte Laetitia Dosch à l'AFP.

J'ai souvent eu l'impression d'être mise dans des cases comme actrice. Laetitia Dosch, réalisatrice, actrice 

Au-delà de cette anecdote, passer à la réalisation lui a permis "de choisir". "Le vrai but, c'est que j'adore raconter des histoires, insiste-t-elle. J'ai souvent eu l'impression d'être mise dans des cases comme actrice". Après La bataille de Solférino, elle ne recevait que des propositions "de rôles de dépressives". Après Jeune femme, que des rôles "de foldingue". Après Passion simple, que des rôles "un peu sexy"

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Réaliser lui a fait découvrir "40 000 choses". "Je n'imaginais pas l'importance de la postproduction, du montage, du son... On peut vraiment changer l'atmosphère de scènes avec le son". "En tant qu'actrice, on a l'impression que le film se fait au tournage".

Le point commun de ces trois premiers films est donc un certain regard féminin sur des histoires de femmes. Sans que ce nouveau chapitre de réalisatrice ne ferme celui d'actrice. 

Femmes au premier plan

Les femmes au premier plan, c'est aussi le sujet du deuxième film de la Française Noémie Merlant, Les Femmes au balcon, qui fait écho à la déflagration #MeToo. 

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La benjamine de cette cuvée d'actrices-réalisatrices, 38 ans, joue un des trois rôles principaux auprès de Souheila Yacoub et Sanda Codreanu. Trois amies d'un immeuble de Marseille qui vont passer les mâles toxiques à la moulinette. En les remettant à leur place ou en leur réservant un sort plus radical. Le film a une liberté de ton rare dans le cinéma français. Ce long-métrage profite, comme le dit Noémie Merlant à l'AFP, "d'un scénario écrit pendant plusieurs années, avec Céline Sciamma (réalisatrice de "Portrait de la jeune fille en feu", NDLR) qui y participe". Ce deuxième film, qui brasse les genres (gore, comédie, etc.), a donné à sa réalisatrice "plein de clés pour la suite".

Festival de Cannes 2024 : #MeToo sur tapis rouge ?

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La Suissesse Souheila Yacoub, 31 ans, elle, vient de réaliser son premier court-métrage. "J'en suis hypercontente, je ne pensais pas le faire un jour. Je me suis rendu compte que si, j'avais des envies, des histoires à raconter. Je commence à avoir envie", commente-t-elle pour l'AFP.

Il y a quinze ans, je n'aurais pas pu imaginer qu'il y aurait autant de femmes représentées dans le monde du cinéma. Greta Gerwig, présidente du jury du 77e Festival de Cannes

"Il y a quinze ans, je n'aurais pas pu imaginer qu'il y aurait autant de femmes représentées dans le monde du cinéma", a dit l'Américaine Greta Gerwig, 40 ans, présidente du jury du 77e Festival de Cannes, en ouverture de l'évènement. Mais seulement 4 des 22 films en compétition sont réalisés par des femmes.

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