Fil d'Ariane
Free Iranian women are enjoying a game @ #WorldCup2018 , while in the Islamic Republic of Iran they have to wear #ForcedHijab. Look at the picture on her fanID. #Freedom#NotMyCulture#NoToGenderDiscrimination#StopStadiumBan @LetIranianWom #LetIranianWomenEnterTheirStadiums pic.twitter.com/PRaw1tju9Y
— Darya Safai (@SafaiDarya) 23 juin 2018
Iran's first match almost done we saw lots of support from fans toward Iranian women who wants to break the stadiums ban.#زنان_ورزشگاه #NoBan4Women pic.twitter.com/qtkxTER7Dq
— OpenStadiums (@openStadiums) 15 juin 2018
دختران ریش دار اینبار با هویت #زنانه در استادیوم #زنان_ورزشگاه pic.twitter.com/RoCKWwzK49
— Negar (@ArtLover1367) 25 juin 2018
This is not a victory! Titles on news sites all over the world announce a big victory. But it’s about a streaming on a big screen. Women could also enter the stadium for election rally’s!When will women be able to enter for a genuine game?#LetIranianWomenEnterTheirStadiums pic.twitter.com/SMrrJGsTNw
— Darya Safai (@SafaiDarya) 20 juin 2018
A partir du moment où les femmes ne peuvent pas acheter de tickets, comme c'est le cas aujourd'hui, donc assister à de vrais matchs dans les stades, ça veut bien dire que c'est toujours interdit.
Darya Safai, militante de "Let Iranian women enter their stadiums"
"Je trouve vraiment dommage que les médias affirment qu'après cela, les femmes vont pouvoir retourner dans les stades, et que c'est une victoire, ce n'est pas le cas. Cette retransmission n'a rien à voir avec un vrai match, surtout dans un stade comme Azadi qui peut accueillir 100 000 personnes. Là, il n'y avait que quelques centaines de personnes. La retransmission aurait aussi bien pu avoir lieu dans la rue ou ailleurs. A partir du moment où les femmes ne peuvent pas acheter de tickets, comme c'est le cas aujourd'hui, donc assister à de vrais matchs dans les stades, ça veut bien dire que c'est toujours interdit. Cela prouve une fois de plus que les autorités islamiques du pays jouent toujours avec la vérité, avec les mots, pour donner l'impression que maintenant c'est libre, nous dit Darya Safai, Les femmes peuvent déjà entrer dans les stades, pour participer aux meetings des candidats du pouvoir ! Mais pas pour le football ! Le seul moyen pour elles, c'est de se déguiser en hommes. Ou alors bien-sûr il n'y a pas de problème pour les matchs de footballeuses, qui ont un très bon niveau d'ailleurs mais sont totalement ignorées, personne ne les connaît."
Pourquoi les femmes doivent-elles encore subir autant d'humiliations chez elles ? Il y a quelques mois à Téhéran, des supportrices syriennes ont eu accès au stade, pas les Iraniennes.
Darya Safai
"Pourquoi les femmes doivent-elles encore subir autant d'humiliations chez elles ? Par exemple lors d'une rencontre entre l'Iran et la Syrie il y a quelques mois à Téhéran, les supportrices syriennes ont eu accès au stade, pas les Iraniennes, ajoute la militante. Seules quelques femmes ont pu aller en Russie pour vivre une fois dans leur vie cette expérience, et beaucoup d'entre elles racontent combien ce moment a pu être émouvant pour elles".
Women/families finally entered to Azadi stadium after 37 years of ban, to watch #IRNESP on screen. pic.twitter.com/oSBXHMWI8h
— OpenStadiums (@openStadiums) 20 juin 2018
امیدوارم همیشه امکان شادی دسته جمعی زنان و مردان ایرانی فراهم شود. جامعه بیش از هر زمانی به شادمانی نیاز دارد و چه بهتر که در #ورزشگاه_آزادی به تماشای بازی فوتبال ایران و اسپانیا بنشینیم
— طیبه سیاوشی (@TayebehSiavash) 20 juin 2018
به امید پیروزی تیم ملی ایران pic.twitter.com/taxsDglzh3
This is a pretty rare photo out of #Iran. The MPs who helped push for the screening of #IRAESP at Azadi Stadium are cheering for Iran among the crowd. Will they continue to push so women can attend stadiums and watch the games? I hope. pic.twitter.com/L76rPnZNre
— Tara Sepehri Far (@sepehrifar) 21 juin 2018
Young Iranian women disguised as men sneaked into a stadium to watch a football match. Women in Iran aren’t allowed to enter stadiums during sports events. Congratulations, girls !!! pic.twitter.com/ZO1gWWLPet
— ReinBaum (@ReinBaum) 8 mai 2018
Qu'en pensent donc les joueurs eux-mêmes ? Ils n'ont sans doute pas manqué de remarquer, retransmis sur écrans géants, les sourires de leurs supportrices, maquillées aux couleurs du drapeau. Jusqu'ici, un seul, le capitaine Ashkan Dejagah, aurait visiblement eu le courage d'aborder la question avec le président iranien, en juin 2017, lorsque ce dernier avait reçu toute l’équipe pour la féliciter de sa qualification. Belle performance, surtout dans un milieu, le football, qui, s'il se féminise, reste pour beaucoup le symbole de la masculinité.
"Ensemble nous sommes des champions. Une nation, un battement de cœur", ce slogan inscrit sur l'affiche soutenant la Teammelli déployée dans les rues de Téhéran quelques semaines avant le coup d'envoi de la compétition, s'était rajoutée à la frustration des femmes interdites de stade. L'image montrait des hommes, et seulement des hommes, d'ethnies différentes, voulant ainsi souligner l'unité nationale. L'unité à l'Iranienne donc. Sans femmes. Face à la polémique relayée par la presse, l'affiche a été retirée pour être remplacée par une seconde version. Cette fois, on y distingue quelques femmes, alignées la main sur le coeur, voilées évidemment, on reste en Iran.
A petites foulées, les autorités avaient alors annoncé que les femmes pourraient assister à des rediffusions des matchs du Mondial dans des stades. Désillusion lors du premier rendez vous, alors que l'Iran s'apprête à battre le Maroc 1-0, l'événement est annulé à quelques minutes du premier coup de sifflet. Pour le deuxième match, même climat d'incertitude. Jusqu'au dernier moment, le bruit court que la soirée, prévue dans le stade Azadi n'aurait pas lieu. Des supporters et supportrices sont restés bloqué.e.s des heures par des cordons de policier, avant de pouvoir finalement accéder au stade, très partiellement rempli ce soir-là.
You must spent years behind the stadiums doors to understand why this message on Azadi stadium's display last night, made women emotional:
— OpenStadiums (@openStadiums) 26 juin 2018
"Welcome Families to Azadi sport complex"#NoBan4Women #زنان_ورزشگاه https://t.co/Q6XEIzp2tt
Laissez-moi déjà rentrer chez moi sans être arrêtée, et après je pourrais y réfléchir !
Une militante d'Openstadiums, depuis Téhéran.
Le 25 juin 2018, l'Iran se fait définitivement éliminer du Mondial, sans avoir démérité. Les héros de la nation sont accueillis le lendemain à l'aéroport de Téhéran par une foule... plus ou moins mixte. Notre contact à Téhéran ne nous l'a pas confirmé. En lui posant la question de savoir si les militantes d'Openstadiums envisageaient de prochaines actions, sa réponse est la suivante : "Laissez-moi déjà rentrer chez moi sans être arrêtée, et après je pourrais y réfléchir !".
We need this rule to be changed PERMANENTLY please sign and share this petition !!! https://t.co/z9LK7GK8wf
— Hanna (@hannawilson22) 20 juin 2018
"J'ai grandi en aimant le football. Aussi souvent que possible, je regardais les matches à la télévision avec ma famille et mes amis, encourageant nos équipes et nos joueurs préférés. Mais en tant que femme en Iran, je n'ai jamais vu un seul match joué dans mon pays d'origine", écrit dans une lettre adressée au président de la FIFA, Maryam Qashqaei Shojaei, une autre militante iranienne vivant aux Etats-Unis, qui a lancé une pétition en ligne, ayant recueilli 144 600 signatures.
Prochaine remise en jeu, pour l'édition 2019 de la Coupe d'Asie de football, que l'Iran veut accueillir chez elle, sa candidature est en lice face à celle des Emirats arabes unis. Pour l'emporter, le régime iranien pourrait devoir adoucir ses règles afin de rallier sur son terrain les hautes instances de la planète football ... en ne laissant plus les femmes sur le banc de touche. La partie n'est pas finie.