Source : étude nationale des mortes violentes au sein du couple.
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Tous les deux jours, en France, un homicide est commis au sein du couple. Selon la dernière étude nationale, 146 femmes (et 28 hommes) sont décédées au cours de l'année 2010, victimes de leur compagnon ou ex-compagnon.
Comme cela se fait depuis cinq ans, le ministère français de l’Intérieur vient de réaliser le bilan annuel 2010 des « morts violentes au sein du couple » en s'appuyant sur les rapports de gendarmerie et police. Il en ressort un bilan relativement conforme aux années précédentes mais tout aussi alarmant. 174 personnes sont décédées au cours de l'année dernière en France, victimes de leur partenaire ou ex-partenaire. Ces homicides conjugaux sont soit des assassinats, des meurtres ou des coups et blessures volontaires suivis de mort commis à l’encontre d’un conjoint, concubin, pacsé ou d’un « ex » dans ces trois catégories.
Les femmes constituent 85 % des victimes (146 décédées). On apprend aussi que 28 hommes ont été tués par leur (ex)compagne. Mais 12 d'entre eux étaient auteurs de violences régulières. En moyenne, une femme décède tous les 2,5 jours et un homme tous les 13 jours. Un ratio identique à l'année 2009 pour les femmes mais en légère hausse pour les hommes (1 tous les 14,5 jours ). Alcool et drogue Il s’agit dans la grande majorité des cas de meurtres et non d’assassinats, c’est-à-dire de violences non préméditées, survenues dans l’émotion du moment, émotion décuplée une fois sur deux par la consommation d’alcool, de stupéfiants et/ou de médicaments psychotropes. « Dans seulement 53,76% des cas (soit 93 faits), on ne constate la présence d'aucune substance susceptible d'altérer le discernement au moment des faits ni aucune addiction », souligne le rapport.
Chômeurs et retraités Si tous les milieux sociaux sont concernés, il apparaît clairement que deux groupes sociaux sont sur-représentés parmi les auteurs d’homicides conjugaux : les chômeurs ou sans emploi (33% des cas) et les retraités (environ 30% des cas). Au niveaux de tranches d'âges, les jeunes sont sous-représentées. Dans près de la moitié des cas, les auteurs ont entre 31 et 50 ans. Par ailleurs, 28 auteurs (16%) et 24 victimes (14%) sont de nationalité étrangère, dont 16 ressortissants de l'Union européenne (8 auteurs, 8 victimes).
Source : étude nationale des morts violentes au sein du couple.
Sur le plan géographique, les Alpes Martimes (13 cas) et la Seine-Martime sont le département le plus touchés par le phénomène. Viennent ensuite les Yvelines, de Haute-Garonne et de Seine-Saint-Denis. Pour les département et collectivités d'Outre-mer, la Réunion reste le territoire le plus touché. Les enfants également victimes Il faut noter que les enfants peuvent aussi être concernés par ces violences conjugales. 6 enfants sont morts en même temps que leur mère et, dans 16 affaires, les meurtres ont été commis devant les enfants. « La présence des enfants au domicile du couple n'empêche pas le passage à l'acte puisque l'on peut dénombre 24 enfants (ou petits-enfants) présents au moment des faits d'homicide ( en bas âge pour la plupart)», est-il indiqué dans l'enquête.
Morts violentes au sein du couple
Etude nationale réalisée par la délégation aux victimes, d'après les rapports de gendarmerie et police.