Fil d'Ariane
- Accueil >
- Terriennes >
- Femmes et migrations, réfugiées ou immigrées, la double peine >
- France : les femmes des «quartiers prioritaires» t...
Deux panoramas des banlieues françaises (appelées « quartiers prioritaires » dans le cadre de la politique de la ville) ont été publiés le 3 mai 2016. L’un par le tout nouvel Observatoire national de la politique de la ville (ONPV, créé par une loi de 2014 mais installé officiellement en janvier 2016), l’autre par l’Office national des statistiques (Insee). Ils recensent tous deux les difficultés que continuent de rencontrer les habitants de ces quartiers en termes de logement, d’éducation ou d’emploi, mais évoquent également la situation des femmes.
Selon cette source, les femmes apparaissent « légèrement plus nombreuses » que les hommes. Sans avancer d’origine précise à ce fait, le rapport indique qu’il ne découle pas de critères purement démographiques : « L’espérance de vie étant plus élevée chez les femmes que chez les hommes, les femmes sont majoritaires dans les classes d’âge supérieures à 60 ans. Or les 60 ans et plus sont nettement sous-représentés dans les quartiers prioritaires. »
Pour celles qui ont la chance de travailler, beaucoup le font en temps partiel. En 2014, 36,8 % des femmes salariées habitant dans les quartiers prioritaires travaillaient à temps partiel. Parmi celles-ci, près de la moitié déclarait occuper ce type d’emploi faute d’avoir trouvé un poste à temps plein.
À la maison, les femmes s’occupent plus souvent seules de leurs enfants que ne le font leurs homologues des villes englobantes : le taux de familles monoparentales est de 24,1 % dans les quartiers prioritaires, contre 15,7 % ailleurs. Dans près de neuf cas sur dix, le parent est une femme.
La situation des femmes dans les quartiers prioritaires français apparaît donc très contrastée. Mais elle l'est encore plus pour celles qui sont immigrées, soit près du tiers d’entre elles. Comme le relève l’ONPV, elles rencontrent les mêmes difficultés, notamment en termes d’emploi, mais de manière « plus intense »….