France : pas d'effet « jupettes » dans le gouvernement Valls

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France : pas d'effet « jupettes » dans le gouvernement Valls
Le gouvernement Valls compte autant de femmes que d'hommes.
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Pas d'effet « jupettes » comme en 1995 lorsque les femmes avaient quasiment disparu du deuxième gouvernement d'Alain Juppé. La règle de la parité a été respectée. Le nouveau gouvernement français, annoncé mercredi 2 avril, compte autant de femmes que d'hommes et accorde une place toute particulière à Ségolène Royal,l'ancienne candidate socialiste à l'élection présidentielle de 2007. 
Cela avait été l’un des premiers signes importants du changement promis par François Hollande : en 2012, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault était paritaire, alors que le précédent, sous Nicolas Sarkozy, ne comptait que huit femmes sur trente-trois membres. Au gré des petits changements, il comptait encore, au moment de sa démission, dix ministres femmes et dix hommes, et huit ministres déléguées femmes pour neuf hommes.

Avec le remaniement annoncé après la débâcle socialiste aux élections municipales, l’effet  « Jupettes » était à craindre. Sur les douze ministres et secrétaires d'Etat femmes nommées dans le premier gouvernement Juppé en mai 1995, seules quatre étaient restées dans le gouvernement suivant de la même année. La parité était subitement passée à la trappe.

Le même phénomène aurait pu se reproduire sous Manuel Valls, d’autant que le nouveau Premier ministre avait pour obligation de mettre sur pied une équipe gouvernementale resserrée. Mais la parité semble désormais une règle acquise chez les socialistes. Autant de femmes que d'hommes ont été nommés à la tête de 16 ministères. Toutefois, des réajustements de dernière minute ont été nécessaires. Il est dit que le ministère de l'Outre-mer obtenue par George Pau-Langevin devait initialement être un secrétariat d'Etat, mais s'est transformé en ministère de plain pied pour répondre aux exigences de parité.

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Ségolène Royal, nommée ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie.
Mais, comme sous le gouvernement Ayrault, la plupart des ministères régaliens restent  occupés par des hommes et quasi tous par les mêmes hommes. Laurent Fabius aux Affaires étrangères et au développement international, Jean-Yves Le Drian à la Défense, Arnaud Montebourg à l'Economie, au Redressement productif et à Numérique. Quant au ministère de l'Intérieur, que dirigeait Manuel Valls, il revient à Bernard Cazeneuve. Seul le ministère de la Justice est dirigé par une femme et par la même femme. Contre tout attente, Christiane Taubira a été reconduite dans ses fonctions malgré ses gaffes médiatiques et ses difficiles relations avec Manuel Valls.

En revanche, c'est le grand retour politique de Ségolène Royal. L'ancienne candidate socialiste à l'élection présidentielle de 2007 a été nommée à la tête d'un grand ministère de l'écologie. Elle devient le numéro trois du gouvernement.
 

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Najat Vallaud-Belkacem, de nouveau la benjamine du gouvernement.
Le succès de Najat Vallaud-Belkacem

Quant au ministère des Droits des femmes, il est maintenu et élargi, regroupant également la Ville, la Jeunesse et le Sport. C'est toujours la jeune et populaire Najat Vallaud-Belkacem qui en est à la tête. La franco-marocaine, qui avait soutenu Ségolène Royale lors des primaires socialistes de 2012, a réussi à s'imposer dans le paysage politique. La benjamine de l'équipe perd toute de même le poste très sensible de porte-parole du gouvernement.

Après le gouvernement, il faut désormais penser à la composition des cabinets ministériels.  « La cohérence implique aujourd'hui de marquer une nouvelle étape dans l'exigence républicaine et démocratique de parité : celles des cabinets ministériels », souligne le Haut Conseil à l'Egalité entre les femmes et les hommes. Après la nomination de la première femme directrice de cabinet du Premier ministre, Véronique Bedague-Hamilius. Le Haut Conseil note que les cabinets ministériels, « hors fonctions support, étaient composés au 4 mars 2014 de 35% de femmes seulement ».

Composition du gouvernement

Premier ministre: Manuel Valls

Ministre des Affaires étrangères et du Développement international: Laurent Fabius
Ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie: Ségolène Royal
Ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche: Benoît Hamon
Ministre de la Justice, garde des Sceaux: Christiane Taubira
Ministre des Finances et des Comptes publics: Michel Sapin
Ministre de l'Economie, du Redressement productif et du Numérique: Arnaud Montebourg
Ministre des Affaires sociales: Marisol Touraine
Ministre du Travail, de l'Emploi et du Dialogue social: François Rebsamen
Ministre de la Défense: Jean-Yves Le Drian
Ministre de l'Intérieur: Bernard Cazeneuve
Ministre des Droits des femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports: Najat Vallaud-Belkacem
Ministre de la Décentralisation, de la Réforme de l'Etat et de la Fonction publique: Marylise Lebranchu
Ministre de la Culture et de la Communication: Aurélie Filippetti
Ministre de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt, porte-parole du gouvernement: Stéphane Le Foll
Ministre du Logement et de l'Egalité des territoires: Sylvia Pinel
Ministre des Outre-mer: George-Pau Langevin