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Julia Métayer-Chevalier, Liliane Charrier
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Grande-Bretagne : Megan Couto, une femme à la tête de la Garde de la Reine

Sabre au poing et uniforme traditionnel - c'est un petit bout de femme qui, depuis le 26 juin, commande la célèbre relève de la garde de Buckingham Palace. Megan Couto est la première femme de l'infanterie à assurer la sécurité de la Queen.
Megan Couto, une Canadienne de 24 ans, aura commandé pendant deux semaines la traditionnelle relève de la garde de la reine d'Angleterre. Si ce n'est pas la première fois que cette mission est confiée à une femme, Megan Couto est la première soldate de l'infanterie à l'assumer. La jeune femme doit cet honneur au 150e anniversaire de son pays, l'une des 16 nations du Commonwealth qui, aux côtés du Royaume-Uni, de l'Australie, la Nouvelle-Zélande ou la Jamaïque, entre autres, reconnaissent la Queen de 91 ans comme leur chef d'Etat.

Surprise

Megan Couto a intégré les Forces Armées canadiennes en 2010. Diplômée du Collège militaire royal du Canada, elle a été affectée au deuxième Bataillon, Princess Patricia’s Canadian Light Infantry, à Shilo, dans le Manitoba. A l'annonce de sa mission, elle s'est dite surprise, mais ravie : "Pendant les entraînements, à Shiloh, j'ai entendu deux instructeurs britanniques des Coldstream Guards dire qu'ils n'avaient jamais vu de femme capitaine de la garde royale. Alors je n'y croyais pas trop. J'en riais, même. Et puis en arrivant ici, le major Hudson m'a dit qu'il envisageait de se retirer temporairement et de me laisser la place. C'est là que j'ai vraiment su que je serai la première."

Femmes en première ligne ?

En temps normal ce sont les soldats britanniques de la Household Division qui assurent la sécurité de la reine et des palais royaux depuis 1660. Un détachement de cette unité se charge de cette mission à Buckingham Palace depuis que l'arrière-grand-mère d'Elisabeth II, la reine Victoria, s'y est installée en 1837.

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Buckingham Palace, à Londre, lundi 26 juin 2017, le jour où le capitaine Megan Couto, première femme de l'infanterie à diriger la relève de la garde, est entrée dans l'histoire.

En Grande-Bretagne, les femmes n'ont toujours pas accès à l'honneur de commander la garde royale. Jusqu'en 2016, elles étaient même bannies des unités de première ligne, une interdiction qui les excluait de l’infanterie et autres unités sujettes au combat rapproché. Mais les temps changent et d'ici fin 2018, selon le ministère de la Défense britannique, le commandement de la Garde de la Reine devrait être ouvert aux soldates. 

► Lire aussi dans Terriennes : Deux femmes à des postes de combat : une première chez les Marines aux Etats-Unis

"Je ne sais pas si l'honneur qui m'est fait est un symbole ou si représente quelque chose de particulier. Ce dont je suis sûre, c'est que c'est un immense plaisir d'être considérée comme l'égale de mes pairs, et que n'importe qui à ma place serait ravi d'être capitaine de la garde, les femmes comme les hommes," confie Megan Couto. Aujourd’hui, les femmes représentent environ 10% de l’armée britannique.

L'armée canadienne, chef de file de l'égalité

Dans les Forces armées canadiennes, tous les postes sont ouverts aux femmes. Carrières, processus de sélection, instruction, promotion et affectation sont les mêmes pour les hommes et les femmes. "Les Forces armées canadiennes sont fières d’être un chef de file dans le domaine de l’égalité entre les sexes et des droits des femmes.‎ Bravo Zulu, capitaine Couto", a déclaré le ministre canadien de la Défense, Harjit Sajjan à l'annonce de sa nomination.

Reste que le tableau n'est pas tout rose au sein de l'armée canadienne, comme le montre une enquête publiée voici quelques mois : un sondage a révélé qu’au moins trois agressions sexuelles s’y produisent chaque jour. 

► Lire aussi notre article : Les chiffres effrayants des agressions sexuelles dans l'armée au Canada

En 2017, les femmes de la Force régulière et de la Première réserve représentaient un peu plus de 15 pour cent du personnel des Forces armées canadiennes.