Harcelée en ligne depuis dix ans, une violoniste américaine riposte
Mia Matsumiya, musicienne professionnelle, a décidé de publier les messages de harcèlement sexuel d’internautes masculins qu’elle a reçus cette dernière décennie.
Plus d’un millier de messages archivés en dix ans. Depuis ses débuts sur la Toile en 2001, Mia Matsumiya, 35 ans, est harcelée sur les réseaux sociaux par des hommes qu’elle ne connaît pas, lui envoyant des messages sexistes et parfois très violents.
Excédée, l’artiste de Los Angeles (États-Unis) a commencé à rendre public tous ces commentaires sur un compte Instagram dédié, sur lequel elle se décrit comme «violoniste et aimant à pervers».
Harcèlement sexuel, menaces de mort et de viol
Le premier message que Mia Matsumiya reçoit en 2001, vient d’un homme souhaitant « être rôti et mangé vivant par une femme sur une île déserte ». Elle pense avoir à faire à un « dingue », comme elle l’explique au magazine anglais Dazed & Confused.
Mais avec une notoriété grandissante, d’autres commentaires provenant de «pauvres types tordus, bizarres et fétichistes», comme elle les décrit, se multiplient sur ses différents profils en ligne. En dix ans, l'artiste reçoit des messages à caractère sexuel, mais aussi des menaces de mort et de viol.
"P*****, tu es jolie à croquer!! Mort de rire"
Mia Matsumiya/Instagram
"Une fille si canon que nous pourrions coucher ensemble..."
Mia Matsumiya/Instagram
"Tu es vraiment belle... est-ce que je peux toucher ton sexe ?"
Mia Matsumyia/Instagram
Du soutien, quelques excuses et des irréductibles
A ce jour, la musicienne a relayé 77 messages sur son profil Instagram, suivi par 56 000 personnes. Plusieurs internautes, dont des hommes, ont publiquement exprimé leur soutien, voire l’envie de suivre son exemple pour certaines femmes.
Mais pendant que des auteurs de commentaires reviennent sur leurs propos : « je reçois des messages d'excuses de la part d'internautes terrifiés à l'idée que je poste l'un de leurs commentaires ! » explique Mia Matsumiya à 3News, site d'informations néozélandais, d’autres, au contraire, poursuivent leur harcèlement : « Tu reçois l’attention que tu sollicites, et ensuite tu en fais la publicité pour la notoriété et l'argent. Tu n'es en aucun cas une victime », a posté l’un d’eux sur le compte Instagram de la musicienne au mois d’octobre 2015.
Des réactions qui convainquent d’autant plus Mia Matsumiya de l’intérêt de son action, comme elle l’a confié au site web américain Buzzfeed News. : « Je veux montrer toutes les choses folles, horribles et inacceptables que les femmes reçoivent en ligne. »