The Guardian au Royaume-Uni, Le Matin en Suisse, L'Orient le Jour au Liban, The Sunday Times en Australie, Le Los Angeles Times aux Etats-Unis… En quelques jours, la presse internationale s'est emparée de cette histoire belge. Une histoire pas vraiment drôle. Celle de Sofie Peeters, étudiante en cinéma qui dans son documentaire de fin d'études, Femme de rue, dénonce le harcèlement dont elle est victime dans son quartier de Bruxelles.
En robe fleurie et bottes de cuir, cette jeune flamande de 26 ans déambule dans les rues tout en captant, à l'aide d'une caméra cachée accrochée à son encolure et un micro dans son sac, les comportements sexistes et insultants des hommes qu'elle croise. « Vous êtes belle mademoiselle », lance un inconnu… Rien de méchant, pourrait-on dire, mais un mot sois disant gentil en cache souvent de plus grossiers qui se révèlent dès que la jeune femme tente de mettre fin à la discussion. C'est alors que fusent les « chienne », « conasse », « pute »…
Révélant la violence du machisme ordinaire, ces propos ont d'abord choqué la Belgique flamande quand le documentaire a été diffusé dans une des émissions de la télévision belge néerlandophone (VRT). La télévision belge francophone (RTBF) s'est à son tour emparée du sujet en faisant un reportage qui, posté sur Youtube, a enflammé la toile.
Réactions en chaîne sur Twitter
En France, c'est le tweet d'un chroniqueur associé au site participatif du Nouvel Obs qui eu l'effet d'une petite bombe : « A noter sur la fille belge insultée dans la rue que je n'ai vu aucune fille se plaindre d'avoir eu à subir le même traitement en France… Ce qui me laisse croire que ça demeure un cas extrême relativement isolé. »
Indignée, une internaute, qui se fait surnommer CrêpeGeorgette, crée illico le mot-clé #harcèlementderue permettant à des centaines de femmes de partager, dans la limite des fameux 140 caractères, leur expérience du harcèlement et aux hommes de réagir (par compassion ou abnégation). Le buzz est alors définitivement lancé… bien au-delà du royaume de Belgique.
En France, c'est le tweet d'un chroniqueur associé au site participatif du Nouvel Obs qui eu l'effet d'une petite bombe : « A noter sur la fille belge insultée dans la rue que je n'ai vu aucune fille se plaindre d'avoir eu à subir le même traitement en France… Ce qui me laisse croire que ça demeure un cas extrême relativement isolé. »
Indignée, une internaute, qui se fait surnommer CrêpeGeorgette, crée illico le mot-clé #harcèlementderue permettant à des centaines de femmes de partager, dans la limite des fameux 140 caractères, leur expérience du harcèlement et aux hommes de réagir (par compassion ou abnégation). Le buzz est alors définitivement lancé… bien au-delà du royaume de Belgique.
Un retentissement médiatique inattendu mais qui était « nécessaire » selon Julie, luttant depuis quelques mois contre le harcèlement au sein de l'antenne bruxelloise d'Hollaback. « Je trouve cela plutôt génial, poursuit la militante belge. Cela a permis de lancer un mouvement de libéralisation de la parole. C'est le premier pas indispensable pour se dire "ça n'arrive pas qu'à moi", "ce n'est pas de ma faute", "ce n'est pas normal"…. Je pense que ça permet de briser quelque chose… une peur.»
Racisme ?
Racisme ?
Mais le documentaire est aussi rapidement accusé de racisme. Réalisé dans un quartier populaire à forte population immigrée, Femme de rue montre surtout des hommes d'origine maghrébine. Toutefois, Sofie Peeters s'est rapidement expliquée sur ce point. « C'était l'une des mes grandes craintes, a t-elle avoué sur le plateau de VRT, comment traiter de cette thématique sans tourner un film raciste ? (…) L'attitude d'une personne n'est pas représentative de toute la communauté. Ce n'est pas une question d'origine ethnique mais social. »
Pour Julie et les autres membres de son association qui ont travaillé en amont avec la réalisatrice pour la recherche de témoignages, c'est un « problème de regard ». « Les gens se sont trompés de regard. Ils se sont dit qu'elle faisait un travail scientifique de journaliste alors qu'elle donnait, en tant que réalisatrice, sa vision personnelle des choses, son expérience, sans aucune prétention à la généralisation. » D'ailleurs, dépassée par les événements, Sofie Peeters a fait le choix de ne plus répondre aux sollicitations des journalistes. Elle a aussi décidé de déménager pour ne plus subir de harcèlement au quotidien.
Harcèlement de rue en Belgique : la solidarité des Libanaises
Entretien avec Yara Chehayed, membre de l'association libanaise "Nasawiya", comprenez "féminisme", en arabe. Elle se bat pour imposer la reconnaissance du harcèlement sexuel, notamment le harcèlement de rue.
Le harcèlement : “une prise de pouvoir sur la vie des femmes“
L'association belge Garance ASBL lutte contre le harcèlement et les violences faites aux femmes depuis 12 ans en organisant des stages d'auto-défense verbale et physique. Explications avec la coordinatrice de projets, Irène Kaufer.