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Les élections municipales qui se sont tenues en novembre 2017 au Québec ont porté au pouvoir des femmes dans plusieurs municipalités importantes de la province, dont Montréal, la métropole. Le nombre de femmes dans la politique municipale a augmenté au cours des dernières années mais seulement 20% des maires sont des mairesses (au Québec, le mot mairesse est accepté) et moins de 40% des conseillers municipaux sont des conseillères. Un récent sondage mené par la Fédération québécoise des municipalités auprès de ses membres donne quelques pistes d’explications à cette situation.
Présentation de la @FQMenligne à la CRC de l'#AssNat sur la place des #femmes en politique municipale #polqc pic.twitter.com/7POyvUDMCO
— FQM (@FQMenligne) 7 décembre 2017
Cette enquête d’opinion nous révèle sans grande surprise que les élues municipales sont plus souvent victimes de harcèlement, d’intimidation et de discrimination que leurs collègues masculins. Près d’un.e élu.e sur trois – un peu moins de 30% - dit avoir subi du harcèlement et de l’intimidation au cours de son mandat et le tiers des mairesses et conseillères interrogées en font partie. Plus spécifiquement, 56% des mairesses rapportent ce genre d’incidents, contre 34% de maires.
« Ce que nous avons constaté, c’est qu’encore en 2017, les problèmes d’exclusion, de discrimination, de harcèlement et d’intimidation affectent toujours beaucoup plus les femmes. Il faut que le gouvernement mette en place une structure pour recevoir les plaintes des élu(e)s, tant les hommes que les femmes, qui subissent des violences psychologiques » a déclaré Mme Renée Rouleau, mairesse de Saint-Georges-de-Clarenceville et membre du comité Femmes et politique municipale de la Fédération.
Ce sondage présente plusieurs facteurs qui expliquent pourquoi il est difficile d’attirer des femmes sur la scène politique municipale :
Sans oublier bien sûr les situations de harcèlement, d’intimidation et de discrimination que subissent encore trop souvent les élues. Autant d’obstacles qui peuvent décourager des femmes à se lancer en politique municipale. Le défi donc, pour que les choses changent, c’est de les inciter à passer par-dessus ces obstacles et à se présenter, ce d’autant plus qu’elles ont autant de chances d’être élues que les hommes.
« Le problème n’est pas tant l’élection d’une candidate, mais la difficulté à attirer les candidatures féminines. Il faut changer les perceptions et les mentalités, et ça, ça prend du temps et des efforts. Il faut continuer à soutenir et à encourager les femmes à se présenter », a indiqué la porte-parole du comité Femmes et politique municipale de la FQM (Fédération québécoise des municipalités), Mme Danielle Duchesneau DuSablon, qui est également mairesse suppléante de Saint-Casimir.
Et de conclure les représentantes du comité Femmes et politique municipale de la FMQ : « Il reste encore beaucoup de travail à faire. Si on veut que ça change, ça prend plus de femmes en politique municipale. Tant le gouvernement du Québec, que les municipalités et les organismes communautaires doivent s’allier afin d’encourager la participation des femmes en politique et pour atteindre cette zone de parité le plus rapidement possible. Nous en serons tous gagnants ».
Moins de 20 % de mairesses et moins de 40 % de conseillères au Québec #FQM @FQMenligne #polqc #femmes #EnBeauce https://t.co/xUc5n8ZPFA pic.twitter.com/wPVZZaIKt9
— EnBeauce.com (@EnBeauce) 14 décembre 2017
Ce sondage a été réalisé au printemps et à l’été 2017 auprès de 679 élu.e.s municipaux du Québec et il vient d’être présenté devant la Commission de l’Assemblée nationale sur la place des femmes en politique. Celle qui en a présidé les travaux s’appelle Karine Vallières, c’est la députée libérale qui a parlé à visage découvert des cas d’agressions, de harcèlement dont sont victimes les élues québécoises (cf. ma dernière chronique dans Terriennes). La Commission doit maintenant rédiger un rapport qui sera remis aux députés et au gouvernement Couillard avec des recommandations pour que davantage de femmes s’engagent en politique.