Harcèlement sexuel #MeToo : Donald Trump rattrapé par ses accusatrices

Leur témoignage fait la Une des plus grands médias américains. Elles avaient déjà dénoncé le sexisme de Donald Trump, en 2016, alors qu'il n'était encore que le candidat du parti républicain à la présidence des Etats-Unis. Depuis ce 11 décembre 2017, elles se lancent à nouveau, en espérant que cette fois, après #MeToo, elles seront entendues. 
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 Rachel Crooks, Jessica Leeds et Samantha Holvey
 Rachel Crooks, Jessica Leeds et Samantha Holvey lors de l'émission du 11 décembre 2017 sur NBC alorsqu'elles réitèrent leurs accusations de harcèlement sexuel contre Donald Trump
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Elles ont bien choisi leur moment pour repasser à l'attaque, à la conjonction des développements de plus en plus nombreux, de plus en plus mondiaux de la campagne #MeToo #MoiAussi et d'une élection sénatoriale en Alabama où le candidat républicain Roy Moore un évangéliste ultra conservateur est accusé d'attouchements sur mineures. Proche du président Donald Trump, soutenu par lui, il a adopté la même ligne de défense : la négation absolue et le recours massif des réseaux sociaux pour contre-attaquer. 

En nous exposant, nous voulons essayer de montrer à l'Amérique qui est cet homme, particulièrement dans ses vues sur les femmes et la façon dont il leur dit : 'eh on en a rien à faire que ça vous fasse mal'
Samantha Holvey

Alors, Rachel Crooks, Jessica Leeds et Samantha Holvey ont décidé de se servir des mêmes moyens, médias et internet, pour redire ce qu'elles avaient déjà dévoiler durant la campagne présidentielle américaine de 2016 : non seulment Donald Trump est un parfait goujat par le verbe, mais aussi par le geste : un baiser non consenti pour Rachel Crooks, des attouchements très appuyés dans un avion pour Jessica Leeds, la présence concupiscente du médiatique milliardaire dans les coulisses de Miss USA qui les explorait comme des "des morceaux de viande". 

"En nous exposant, nous voulons essayer de montrer à l'Amérique qui est cet homme, particulièrement dans ses vues sur les femmes et la façon dont il leur dit : 'eh on en a rien à faire que ça vous fasse mal'" explique Samantha Holvey sur le plateau de l'émisssion "Today" de la chaîne NBC, l'une des plus importantes aux Etats-Unis... 

Demande d'ouverture d'une enquête du Congès sur les comportements sexuels inappropriés de Donald Trump

Ces trois intrépides réclament l'ouverture d'une enquête au Congrès. Agées de 30 à plus de 70 ans, elles avaient déjà témoigné lors de la campagne présidentielle américaine de 2016.  Rachel Crooks avait 22 ans en 2005 et elle travaillait comme réceptionniste à la Trump Tower de New York lorsque le magnat de l'immobilier et des médias l'avait embrassée sur la bouche sans son consentement  Elle a expliqué s'être sentie "un peu menacée", comme si elle n'avait "pas le choix" : "Je demande donc que les membres du Congrès mettent de côté leur affiliation politique et enquêtent sur les comportements sexuels inappropriés de M. Trump". "Cet incident qui a changé ma vie" a-t-elle encore confié au magazine Vanity Fair. Ce moment où alors qu'ils attendaient l'ascenseur, elle lui a parlé en lui disant qu'elle ne noulait plus être réceptionniste (elle était diplômée d'une université de l'Ohio), il a commencé à lui faire la bise, puis une autre et encore une autre, et enfin sur la bouche comme si cela semblait parfaitement normal avant de lui dire "tu devrais être mannequin, viens me voir dans mon agence."

Jessica Leeds voyageait dans le même avion que l'homme d'affaires dans les années 1970 : "Il avait ses mains partout, il m'embrassait et me touchait". 

Samantha Holvey, Miss Caroline du Nord, participait au concours de beauté Miss USA en 2006, l'événement majeur de l'empire Trump que le libidineux Donald Trump couvait comme sa chose au point de venir dévorer des yeux les concurrentes dénudées dans les coulisses.

On rappellera que le candidat républicain à la plus haute fonction du pays, proposait déjà  "d'attraper les femmes par la chatte". 

La riposte de Donald Trump a été immédiate, et comme d'habitude via son compte twitter : « Il n’y a rien à dire de ces histoires fausses et diffamatoires développées cette semaine par les médias propagateurs de fausses nouvelles. Il sont incontrôlables - la recherche de la vérité ne veut rien dire pour eux. Des mensonges énormes écrits, qu’il seront obligés de retirer après les avoir développer… une tâche sur l’Amérique . »

Le président trouve bien entendu des soutiens dans cette croisade de Mr Propre, la cousine de l'une, une copine de l'autre pour témoigner qu'elles sont des menteuses.
Pas sûr qu'à l'heure de l'ouragan Weinstein et de #MeToo ce soit suffisant pour préserver Donald Trump de la déferlante des Américaines en cette fin d'année 2017. Mais pas certain non plus que l'affaire aille jusqu'au Congrès. 
En attendant de nouveaux développements, l'ami du président Roy Moore a été battu en Alabama, dans l'un des États les plus républicains du pays. De justesse, mais battu. Ses frasques supposées n'y sont sans doute pas pour rien. 
A suivre...

Suivez Sylvie Braibant sur Twitter > @braibant1