Hassan Rohani, le président qui ne serre pas la main des femmes

C'est seulement quelques jours après la visite d'Hassan Rohani en Suisse, que la presse helvétique nous en dit plus sur les coulisses du séjour du président iranien début juillet. Un protocole alternatif a dû être mis en place. Personne n'a serré la main de personne, et des tableaux "litigieux" ont dû être déplacés ...
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©Capture décran/RTS
Le président iranien Hassan Rohani serre la main au président de la Confédération Alain Berset, lors de sa visite officielle en Suisse, ici le 3 juillet 2018.
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A gauche, le président iranien Hassan Rohani lors de la conférence de presse conjointe avec, à droite, le président de la Confédération Alain Berset, au cours de laquelle ils ont réaffirmé leur soutien à l'accord sur le programme nucléaire iranien, le 3 juillet 2018 à Zurich (Suisse).
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Il a fallu imaginer un compromis. En visite diplomatique en Suisse en ce début juillet 2018, le président iranien Hassan Rohani aurait refusé de serrer la main de l'ancienne présidente de la Confédération, Simonetta Sommaruga, indiquent nos confrères de La Liberté.
 
Retrouvez l'article original sur le site Le Temps
En Suisse, Hassan Rohani a refusé de serrer les mains de femmes
Les organisateurs de la rencontre ont dû dès lors imaginer un protocole alternatif durant lequel personne n'a serré la main de personne.
 

Seule exception, lors de l'arrivée de la délégation iranienne en Suisse. Là, les deux présidents, Alain Berset et Hassan Rohani ont échangé «l'unique poignée de main» de la visite, selon le Département fédéral des Affaires étrangères, cité par le quotidien fribourgeois. Précisons qu'une deuxième poignée de main a eu lieu lors de la conférence de presse commune des deux dirigeants, mardi 3 juillet à Zurich.

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©Capture d'écran La liberté

Tableaux et sculptures cachés

Le séjour de la délégation iranienne a été marqué par un autre événement du même type. L'hôtel Bellevue, à Berne, qui accueillait les Iraniens, a dû provisoirement enlever ou cacher des tableaux ou des sculptures montrant des personnes dénudées ou partiellement vêtues «pour ne pas choquer la morale islamique conservatrice», affirme La Liberté.

Si les représentants politiques interpellés par le journal se montrent tous virulent – «c'est intolérable», tempête Jean-Luc Addor (UDC/VS), «extrêmement regrettable», selon Didier Berberat (PS/NE) – le Conseil fédéral tente plutôt de calmer le jeu.

Une source proche des sept sages citée par La Liberté assure ainsi que «cela était prévu depuis le début; le but a donc été que Simonetta Sommaruga ne subisse pas un traitement différents» de ses homologues masculins.

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L'ex- cheffe de la diplomatie Micheline Calmy-Rey reçue par l'ancien président iranien Mahmoud Ahmadinejad, le 17 mars 2008 à Téhéran. 
©AP photo/Hasan Sarbakhshian

Cette histoire rappelle la voyage en Iran de Micheline Calmy-Rey en 2008, alors ministre des Affaires étrangères. Cette dernière avait choisi de porter un voile lors de cette visite, ce qui avait provoqué une vive polémique en Suisse.

Un président du côté des femmes, vraiment ?

Le 14 juin 2013, lors de sa première victoire présidentielle, Hassan Rohani parlait de « victoire de la modération sur l'extrémisme ». Depuis son arrivée à la présidence, il a favorisé une présence féminine, encore timide, dans les instances dirigeantes du pays. Les Iraniennes peuvent être députées et même ministres, mais n’ont pas accès aux fonctions de juges. Aucune n’a été autorisée à se présenter à la présidentielle depuis 1979. Réelu en mai 2017, il n'a toujours pas créé de ministère de la Femme, bien qu’il l’ait à nouveau promis durant sa campagne électorale.

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Des femmes se rassemblent pour soutenir leur candidat à la présidentielle, Hassan Rohani, le 2 mai 2013 à Téhéran.
©AP Photo/Vahid Salemi