En 2012, 148 femmes et 26 hommes ont été tués par leurs compagnons ou ex-compagnons (conjoint, concubin ou pacsé). Les 174 morts violentes dans le couple représentent 22% des homicides et violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Sur les 26 femmes auteurs d'homicide, 17 (soit 65%) étaient victimes de violences de la part de leur partenaire.
Dans 77% des cas, les agresseurs ont utilisé une arme blanche ou à feu, les autres décès résultant de strangulation ou de coups. Dans près de 50% des cas, les enquêteurs ont constaté la présence de substances (alcool, stupéfiants, médicaments psychotropes) susceptibles d'alterner le discernement de l'agresseur ou de la victime au moment des faits.
Les départements des Alpes-Maritimes (11 cas), du Nord et de la Seine-Saint-Denis (8 cas chacun) ont été les plus touchés par cette hausse, suivis du Pas-de-Calais (7), des Yvelines (6) et des Bouches-du-Rhône, de l'Indre-et-Loire et de la Guadeloupe (5 chacun).
Neuf enfants ont été tués par leur père en même temps que leur mère. En incluant les suicides des auteurs et les homicides de victimes collatérales, ces violences ont occasionné au total le décès de 244 personnes, soit 20 de plus qu'en 2011.
Le chômage source de tous les maux
L'auteur masculin est le plus souvent marié, de nationalité française, a entre 41 et 60 ans, et n'exerce pas ou plus d'activité professionnelle. Il commet son acte à domicile, sans préméditation, avec une arme à feu. Sa principale motivation demeure la non acceptation de la séparation, suivie de près par la dispute.
L'auteur féminin est également le plus souvent mariée, de nationalité française et sans emploi. Elle commet aussi son acte à domicile et sans préméditation, mais avec une arme blanche. Les principales causes du passage à l'acte sont les disputes et la volonté de mettre fin aux violences subies.
Dans un communiqué commun, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, et la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, se sont dit "particulièrement déterminés à mettre en oeuvre tous les dispositifs nécessaires pour lutter plus efficacement contre ces violences qui brisent chaque année trop de vies et de familles".
Ils ont précisé
qu'un nouveau plan interministériel de lutte contre les violences faites aux femmes était en préparation. Il est déjà prévu d'étendre le "téléphone grand danger" comme il en existe déjà en Espagne ou au Brésil -, expérimenté dans certains départements pour mettre en relation rapidement une victime potentielle, d'
allonger la durée de protection des victimes potentielles, et un professionnel de la lutte contre ce type de violences, et d'améliorer la formation des policiers et gendarmes chargés de l'accueil des victimes et du recueil des plaintes.