Hippisme : quand les femmes s'imposent

En hippisme, comme en voile, les femmes concourent avec les hommes. De plus en plus nombreuses à porter casaque, elles s'imposent dans ce sport où la force physique ne suffit pas. Question de feeling...

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Jessica Marcialis

Jessica Marcialis sur Tiger Tanaka, tout sourire peu avant de remporter le Qatar Prix Marcel Boussac à Longchamp, près de Paris, le 4 octobre 2020.

©AP Photo/Francois Mori
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Jessica Marcialis est la première femme à avoir remporté une course du plus haut niveau, Marie Velon s'est offert une cravache d'Or, Louisa Carberry a gagné le Grand steeple-chase de Paris : l'année hippique 2020 a été marquée par l'arrivée des femmes au sommet de la compétition. Et elles sont de plus en plus nombreuses à être sollicitées par les propriétaires et entraîneurs qui leur confient leurs cracks dans les courses de groupe 1, l'équivalent de la Ligue 1 au football.

Les femmes sont bien acceptées par les jockeys, même si certains trouvent quand même bizarre que je participe aux courses de groupe 1.
Jessica Marcialis, jockey

En selle sur la pouliche Tiger Tanaka, Jessica Marcialis a remporté le 4 octobre le Prix Marcel Boussac à Longchamp, première victoire d'une femme en France dans une course de groupe 1. Arrivée en France il y a sept ans, cette Italienne de 30 ans dit simplement qu'elle "a eu la chance de monter une bonne pouliche... Je ne pensais pas remporter un tel succès. C'est tombé sur moi, c'est comme gagner au loto !", s'amuse-t-elle.

Les femmes "sont moins fortes physiquement" que les hommes, mais "plus douces" et capables souvent de mieux sentir l'animal, un atout selon elle lorsqu'on monte une pouliche. "Les femmes sont bien acceptées par les jockeys même si certains trouvent quand même bizarre que je participe aux courses de groupe 1", ajoute la jockey.

Selon France Galop, la société qui organise les courses hippique dans l'Hexagone, la France compte 568 jockeys, dont 193 femmes, et 880 entraineurs de Galop (toutes catégories), dont 220 femmes.

Meilleures jockeys de France

Marie Vélon, 21 ans, a gagné, elle, sa 73ème course avec Special Appeal, une jument entraînée par son patron Jean-Pierre Gauvin, sur l'hippodrome de Lyon-La-Soie le 19 novembre 2020. Elle a ainsi décroché sa première Cravache d’Or, devant Coralie Pacaut, Cravache d’Or 2019. Elle figure parmi les dix meilleurs jockeys français au classement général, hommes et femmes confondus.

Dans le monde de l'obstacle, Charlotte Prichard, originaire du Pays de Galles, recevra bientôt sa première cravache d'Or 2020, une consécration pour cette femme qui aime dire qu’elle a commencé à monter à cheval avant de savoir marcher. Après deux stages chez l’entraîneur de référence Guillaume Macaire, à Royan (Charente-Maritime), elle s’est installée en France il y a trois ans. 

La passion entraînement

Depuis deux ans, le très spectaculaire Grand steeple-chase de Paris, considéré comme le marathon de l'obstacle à Auteuil, sourit depuis aux femmes entraîneurs. Après le sacre d'Isabelle Pacault en 2019 avec son élève Carriacou, Louisa Carberry est montée sur la plus haute marche du podium grâce à son pensionnaire Docteur de Ballon. Le cheval a doublé la mise dans le Prix La Haye Jousselin, inscrivant à son palmarès 2020 les deux plus prestigieux steeple-chase du programme des courses en France.

"Docteur de Ballon est un cheval extraordinaire. Ce n'est pas moi qui le rend bon, je dois juste ne pas le faire perdre, tout comme son jockey Bertrand Lestrade qui est un chef", déclare Louisa Carberry qui a grandi avec les chevaux. "Je suis juste son esclave !", plaisante cette Anglaise arrivée en France il y a dix ans et qui entraîne 25 pur-sang à Sennones, en Mayenne.

Cavalières pour rivaliser avec les hommes

Ailleurs dans le monde, le hippisme peut aussi être ce sport qui, bien que réservé aux élites, offre une porte d'entrée aux femmes dans le monde de la compétition. En 1992, la princesse Haya de Jordanie, qui épousera l'émir de Dubaï avant de demander le divorce, a été l'une des premières femmes à représenter son pays au niveau international aux jeux équestres panarabes en 1992, d'où elle est revenue avec la médaille de bronze. En Arabie saoudite aussi, le 14 décembre 2019, la Saoudienne Dalma Malhas participait au concours équestre Diriyah. Pour la toute première fois dans ce pays, des cavalières rivalisaient avec leurs homologues masculins - plus d'une douzaine d'entre elles participaient à la compétition.

Dalma Malhas

La Saoudienne Dalma Malhas au concours équestre Diriyah le 14 décembre 2019. Pour la toute première fois en Arabie saoudite, des cavalières rivalisent avec leurs homologues masculins. Plus d'une douzaine d'entre elles participaient à la compétition.

©P Photo/Amr Nabil