Infertilité : une personne sur six touchée dans le monde

L'infertilité touche 17,8% de la population adulte des pays riches et 16,5% des pays à revenus faibles et intermédiaires. Selon un rapport de l'Organisation mondiale de la santé, le premier sur ce sujet depuis dix ans, il s'agit d'un véritable "problème sanitaire majeur", qui "ne fait pas de discrimination".

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bébés in vitro
Cent soixante-huit bébés nés d'une fécondation in vitro , et leurs parents, fêtent leur deuxième anniversaire à New York le 23 mars 1988, marquant aussi le dixième anniversaire de la fécondation in vitro dans le monde. En 2023, l'infertilité touche des millions de personnes dans le monde, selon l'OMS.
©AP Photo/Adam Stoltman
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"Une personne sur six dans le monde est touchée par l'incapacité d'avoir un enfant à un moment ou à un autre de la vie. Et ce, quels que soient leur lieu de vie et les ressources dont elles disposent", souligne le directeur général de l'OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans la préface du nouveau rapport de l'organisation qui vient d'être publié.

Ce rapport est le premier du genre depuis dix ans, et selon le Dr Tedros, il révèle un fait important : "l'infertilité ne fait pas de discrimination".

Le sujet est encore peu étudié et les solutions restent insuffisamment financées et sont inaccessibles pour beaucoup en raison des coûts élevés, de la stigmatisation sociale et de la disponibilité limitée.
Dr Tedros, directeur général de l'OMS

Le rapport ne se penche pas sur les causes médicales, environnementales ou autres de l'infertilité, ni sur son évolution au fil du temps mais donne un premier aperçu de sa prévalence en analysant l'ensemble des études pertinentes de 1990 à 2021.

Il en ressort que "l'infertilité touche une grande partie de la population mondiale" puisque la question concerne environ 17,5% de la population adulte. "L'infertilité touche des millions de personnes" et pourtant, comme le relève le Dr Tedros, "le sujet est encore peu étudié et les solutions restent insuffisamment financées et sont inaccessibles pour beaucoup en raison des coûts élevés, de la stigmatisation sociale et de la disponibilité limitée".

L'infertilité est, selon l'OMS, "une maladie du système reproducteur masculin ou féminin, définie par l'incapacité d'obtenir une grossesse après 12 mois ou plus de rapports sexuels réguliers non protégés. Cette situation peut entraîner une détresse majeure, de la stigmatisation et des difficultés financières.

Pression sociale, échec, stigmatisation

"La proportion même des personnes touchées montre la nécessité d'élargir l'accès aux soins relatifs à la fertilité et de veiller à ce que cette question ne soit plus mise de côté dans la recherche et les politiques de santé, afin que des moyens sûrs, efficaces et abordables d'atteindre la parentalité soient disponibles pour ceux qui le souhaitent", demande le Dr Tedros.

Les personnes ayant un problème d'infertilité souffrent souvent d'anxiété et de dépression" et il existe aussi "un risque accru de violences conjugales qui est associé à l'infertilité.
Dre Pascale Allotey, OMS

Pour la docteure Pascale Allotey, directrice à l'OMS du Département Santé sexuelle et reproductive : "La procréation s'accompagne d'une pression sociale importante. Dans des pays, la grossesse reste essentielle à la perception de la féminité et de ce qu'est un couple. L'échec est souvent stigmatisé""Les personnes ayant un problème d'infertilité souffrent souvent d'anxiété et de dépression" et il existe aussi "un risque accru de violences conjugales qui est associé à l'infertilité", ajoute-t-elle.

L'OMS appelle les pays à développer les solutions pour la prévention, le diagnostic et le traitement de l'infertilité – y compris les technologies de procréation assistée telles que la fécondation in vitro.

cuba maternité
Des patientes attendent d'être vues par des médecins au centre de maternité Leonor Perez à La Havane, Cuba, le jeudi 19 janvier 2023.
©AP Photo/Ismael Francisco

Briser le silence

"Nous voulons nous assurer que nous brisons le silence sur l'infertilité, en veillant à ce qu'elle soit incluse dans les politiques, les services et le financement de la santé sexuelle et reproductive", insiste pour sa part le Dr Gitau Mburu, de l'OMS.

Nous voulons nous assurer que nous brisons le silence sur l'infertilité, en veillant à ce qu'elle soit incluse dans les politiques, les services et le financement de la santé sexuelle et reproductive.
Dr Gitau Mburu, de l'OMS

Bien que le nouveau rapport présente des données attestant de la "forte prévalence mondiale" de l'infertilité, il met en évidence un manque de données dans de nombreux pays, notamment en Afrique, en Méditerranée orientale et en Asie du sud-est.

Il appelle les pays à faire en sorte que davantage de données sur l'infertilité, ventilées par âge et par cause, soient disponibles pour aider à quantifier le problème, ainsi qu'à savoir qui a besoin de soins de fertilité et comment les risques peuvent être réduits.