Fil d'Ariane
La mortalité infantile a fortement augmenté aux Etats-Unis, notamment en raison d'anomalies congénitales. Cette hausse a été enregistrée dans les mois qui ont suivi la révocation par la Cour suprême de la garantie fédérale du droit à l'avortement, note une récente enquête.
Le débat sur l'avortement est au coeur de la campagne pour l'élection présidentielle américaine, qui aura lieu le 5 novembre 2024, et qui opposera Kamala Harris à Donald Trump.
C'est une conséquence invisible de la décision de la Cour suprême américaine d'annuler l'arrêt Roe Vs Rade de juin 2022. Le sujet occupe une place importante dans la campagne présidentielle. Le 5 novembre, les Américains se prononceront aussi sur la garantie par les Etats du droit à l'avortement dans pas moins de dix d'entre eux.
Mettant fin à un demi-siècle de jurisprudence, les juges ont redonné aux Etats fédérés toute latitude pour légiférer dans ce domaine. Au moins 20 d'entre eux ont depuis mis en place des restrictions partielles ou totales à l'interruption volontaire de grossesse.
estrictions à l'avortement aux États-Unis, deux ans après que la Cour suprême a mis fin au droit fédéral à l'avortement.
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Cette nouvelle étude, menée par Maria Gallo et Parvati Singh de l'Université de l'Ohio et publiée dans le journal JAMA Pediatrics, analyse une base de données nationale et ses résultats sur les conséquences des restrictions à l'IVG rejoignent ceux d'études publiées plus tôt cette année sur le seul Etat du Texas, où l'avortement est désormais interdit, y compris en cas d'inceste ou de viol.
La mortalité infantile aux Etats-Unis a été plus élevée que ce à quoi nous nous attendions. Maria Gallo, professeure d'épidémiologie spécialiste de la santé reproductive
Dans les mois qui ont suivi la décision de la Cour suprême, "la mortalité infantile aux Etats-Unis a été plus élevée que ce à quoi nous nous attendions", les chiffres à l'échelle nationale étant habituellement plutôt stables avec des pics et des creux liés à des effets saisonniers prévisibles, explique à l'AFP Maria Gallo, professeure d'épidémiologie spécialiste de la santé reproductive.
Une tournée nationale de bus pour la liberté de reproduction est organisée par la campagne de la candidate démocrate à l'élection présidentielle, la vice-présidente Kamala Harris, et de son colistier, le gouverneur Tim Walz, mardi 3 septembre 2024, à Boynton Beach, en Floride.
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En octobre 2022, en mars 2023 et en avril 2023, les taux de mortalité infantile étaient 7% plus élevés qu'habituellement à l'échelle nationale, avec 247 morts supplémentaires pour chacun de ces mois. La majorité de ces décès ont été attribués à des anomalies congénitales. "Ce sont des cas dans lesquels, avant la décision de la Cour suprême, il aurait été possible d'avorter plutôt que de mener la grossesse à terme et de devoir assister à la mort de son enfant", souligne Maria Gallo.
Il y a un bilan humain plus large à prendre en compte, en incluant les conséquences sur la santé mentale de se voir refuser un avortement ou d'être forcé à mener à terme une grossesse quand le foetus présente une anomalie congénitale mortelle. Parvati Singh, co-auteur de l'enquête
La prochaine étape pour les chercheuses sera d'établir si cette hausse a été observée dans tous les Etats ou si elle s'est concentrée dans les Etats qui ont restreint l'accès à l'IVG.
"Il y a un bilan humain plus large à prendre en compte, en incluant les conséquences sur la santé mentale de se voir refuser un avortement ou d'être forcé à mener à terme une grossesse quand le foetus présente une anomalie congénitale mortelle", ajoute Parvati Singh.
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