Journée de l'égalité salariale : 59 jours de travail en plus pour les Françaises
C’est ce lundi 25 mars que tombe en France le "Equal Pay Day ", ou la journée de l’égalité salariale, organisée depuis 1988 par l’ONG internationale Business & Professional Women (BPW). La date diffère d’un pays à l’autre selon le pourcentage d’écart entre les salaires des femmes et des hommes. En France, les femmes doivent travailler 59 jours de plus pour gagner le même salaire que leurs homologues masculins, à compétences et postes égaux.
Inégalités salariales, plafond de verre, freins inconscients … Le chemin est encore long vers l’égalité entre hommes et femmes au travail, en France comme partout ailleurs dans le monde. S'il est inscrit dans le Code du Travail français que femmes et hommes doivent être payés de la même manière à travail égal, c'est encore loin d'être le cas.
J-3 [Equal Pay Day®/ Journée de l'égalité salariale] - 25/03/19 Cette date symbolise le jour jusqu’auquel les doivent travailler pour gagner un revenu salarial équivalent à celui des au 31 décembre de l’année précédente. https://t.co/Zl2CQW7EA3#EqualPay#EqualPayDaypic.twitter.com/L6uibhQnIJ
En 2019, l’écart de revenu salarial moyen entre femmes et hommes est encore de 23,7% . En quinze ans, l'écart de salaires n'a évolué que de 1,5 point. 44% des Françaises imputent les difficultés qu'elles rencontrent à progresser dans leur carrière à leur genre. Une étude du Harvard Business Review datant de juin 2018 montre que si les femmes demandent une augmentation de salaire aussi souvent que les hommes, elles ne l’obtiennent que dans 15% des cas.
D'après l’étude de l'INSEE, 37,2% des écarts de salaires s'expliquent par le secteur d'activité. Plus de femmes que d'hommes travaillent dans des secteurs moins rémunérateurs, comme les services aux particuliers, l'hébergement ou la restauration. 15 à 16% de ces écarts sont également liés au contexte social et à la persistance des clichés sexistes. Les femmes sont encore souvent beaucoup plus contraintes par les obligations familiales. Les postes à temps partiels sont quant à eux occupés à 85% par des femmes. Les écarts de salaire pourraient être corrigés au niveau mondial notamment en plaçant des femmes à des postes à haute responsabilité ou encore en favorisant l’accès à l’éducation des filles, précise le communiqué de BPW.
Ce sont ces inégalités que la BPW souhaite dénoncer. Pour la onzième édition de la Journée de l'égalité salariale, l'ONG organise des évènements dans plusieurs villes de France dont Paris, Marseille ou encore Saint- Étienne, autour du thème "La voie des femmes dans les arts et la culture". Plusieurs femmes qui oeuvrent dans la culture sont mises à l'honneur.
"Nous souhaitons informer tous les Français, quel que soit leur genre, leur âge, ou leur profession, et les inviter à se mobiliser pour et par les femmes", explique dans un communiqué Valentine Viard, présidente de BPW Paris. "Nous nous sommes attelées à donner du sens à chaque moment, à chaque intervention et au choix de chaque partenaire de cette journée."
Pour ou contre l'index de l'égalité professionnelle ?
Au dela de l'organisation de cette journée, l'association BPW Paris propose plusieurs pistes concrètes pour mettre fin aux inégalités salariales en France. Entre autres, la publication d'un baromètre de l'égalité salariale ou la signature d'un manifeste lancé en mars 2018, intitulé : "Pas de femmes, pas de débat". BPW Paris soutient également la mise en place de l'index de l'égalité professionnelle instauré par le gouvernement en début d'année.
Cet index est pourtant vivement critiqué. Plusieurs associations et militantes pour les droits des femmes l'estiment inutile, à l'instar de Caroline de Haas.
Depuis le 1er mars, les sociétés du CAC 40 doivent publier leur indice égalité professionnelle, un chiffre qui permet de dire si elles sont dans les clous ou pas. Devinez quoi ? Selon cet indice, conçu par @gouvernementFR, 97% des grandes entreprises respectent l’égalité. LOL ⤵️