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En Allemagne, il aura donc fallu 77 jours de travail supplémentaires aux femmes pour atteindre la rémunération moyenne des hommes en 2018. Ce 18 mars, c'est chose faite outre-Rhin. Et pour "contribuer à sensibiliser le public à l'inégalité salariale femmes-hommes", les femmes, à Berlin, peuvent acheter leurs titres de transports 21 % moins cher que les hommes - et que tous les autres jours. La réduction "femmes" s'applique aux billets "journée", mais aussi aux billets annuels pour celles qui auraient attendu le 18 mars pour acheter leur forfait annuel.
"Ca paye d'être une femme" - le slogan de la BVG pour promouvoir cette initiative fait grincer des dents. Douteux à tendance humiliante, puisqu'il n'est là question que de quelques centimes de rabais, il est aussi trompeur, comme le fait remarquer cette Allemande sur Twitter : "C'est chou ! Mais pour être vraiment équitable, il faudrait un ticket femmes gratuit du 1er janvier au 18 mars."
Süß, aber echtes Frauen*ticket wäre doch von Januar bis heute umsonst. #EqualPayDay pic.twitter.com/pmto81Gome
— Frida Thurm (@fridathurm) 18 mars 2019Les esprits critiques objectent que l'écart qui sépare la rémunération moyenne entre hommes et femmes serait en réalité moins important. Une fois toutes les données pondérées, en effet, il se réduirait à 6 % seulement. Car les femmes sont plus nombreuses à travailler à temps partiel et que cette variable n'est pas prise en compte dans le calcul du salaire moyen, qui n'intègre pas non plus les différences de qualification. Une cuisinière travaillant à plein temps, par exemple, perçoit en moyenne 1979 euros par mois, tandis qu'un cuisinier en gagne 2195.
Notre dossier complet ► ÉGALITÉ FEMMES-HOMMES
Dans la matinée, la Confédération des syndicats allemands (Deutsche Gewerkschaftsbund ou DGB) a appelé à des accords collectifs qui couvriraient tous les secteurs d'activité pour réduire les inégalités salariales entre hommes et femmes pratiquant le même métier, avec les mêmes qualifications et la même ancienneté. Le président de la Confédération, Reiner Hoffman, réclame davantage de volonté et de transparence de la part des entreprises, de façon que les femmes elles-mêmes puissent se situer sur l'échelle des salaires : "La loi sur la transparence des rémunérations est un bon point, mais tant qu'elle n'est pas coercitive, elle restera inefficace." En outre, son champ d'action, limité aux grandes entreprises, doit s'étendre aux petites et moyennes entreprises.
En Suisse, où les femmes gagnent près de 15 % de moins que les hommes "seulement", la journée de l'égalité salariale tombait le 22 février 2019 :
Il est 10h 6m et 18s, Des actions pour l'égalité salariale en Suisse sous le label "Equal Pay Day" - https://t.co/Yfwh9kEfQT https://t.co/cy3WPwOPTl #EqualPayDay
— Horloge Parlante (@Horloge_P) 18 mars 2019
La Belgique, elle, compte parmi les meilleurs élèves en Europe, avec une différence de salaire d'environ 6 % entre femmes et hommes.
En France, c'est le 25 mars 2019 que les femmes auront rattrapé le salaire moyen des hommes pour 2018. Plusieurs manifestations sont prévues ce jour-là pour faire connaître l’inégalité salariale de 23,7 % entre femmes et hommes.
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