Une moustache dessinée au dessus des lèvres et de longs cheveux châtains attachés, c’est le style atypique de Kashink, une graffeuse parisienne qui s’est imposée dans le domaine du street art. Engagés et originaux, ses graffs sont un moyen de faire passer des messages de manière pacifique. Fière d'être une femme dans ce milieu très masculin, elle encourage vivement les autres filles à se lancer.
La graffeuse Kashink devant un de ses graffs en hommage à l'artiste Zoo Project. Crédit photo : Laura Mousset
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A 33 ans, Kashink, est une des rares femmes très actives dans le milieu du street art. Elle commence le graffiti il y a 9 ans. Adolescente, elle est entourée d’amis qui pratiquent le graff et décide de se lancer, elle aussi. Mais elle se rend rapidement compte que manipuler la bombe de peinture est une technique difficile. En 2006, elle rencontre de nombreux graffeurs lors d’un événement. Ils la complimentent sur ses dessins et la pousse à se lancer sur des murs… C’est le début du phénomène Kashink.
D’où vient son nom ? Pourquoi le graff ? Quel est son style ? Présentation.
Etre une femme dans le domaine du street art
Les femmes sont encore très minoritaires dans le domaine du street art. Parmi les plus connues :
- Lady Pink est une américaine d'origine équatorienne. Elle fait partie des premières femmes à s'être mise au graffiti dans les années 1980. Elle a commencé à peindre dans le métro de New York.
- Miss Van est une graffeuse française qui a commencé à peindre en 1993. Ses graffs représentent souvent des femmes de l'époque baroque avec des masques ou des fourrures.
- Swoon est une artiste américaine qui peint souvent des dessins, inspirés de l'environnement aquatique (pêche, marais...).
- Lady Aiko est née au Japon et basée à New York. Ses oeuvres sont un mélange de Pop-Art, d'influences japonaises et de graffiti.
Kashink a su se faire un nom parmi ces modèles du street art féminin.
Ses thèmes de prédilection
Artiste engagée, Kashink a notamment dessiné de nombreux graffitis en rapport avec le mariage pour tous. Son projet « 50 cakes of gay » est une illustration de son militantisme original et pacifique. « J’aime faire des choses de manière fun et décalée. Je ne suis pas dans un militantisme agressif ». Elle aime aborder les tabous dans notre société, tels que l'égalité des droits homme/femme, l'homosexualité, la religion... Elle intervient régulièrement pour des associations telles que la Voix de l'Enfant et Emmaüs.
Elle travaille également sur la thématique du genre qui, selon elle, n’est pas bien perçue en France. D’où son projet intitulé « Genre libre ». Il regroupe une série de personnages qui sont un mélange masculin-féminin (moustache et boucles d’oreilles par exemple). « C’est un sujet que je connais bien et moi-même, au quotidien, je pratique cette confusion en portant la moustache ».
Ses projets
Kashink est de plus en plus sollicitée pour participer à des événements partout dans le monde (Canada, Etats Unis, Europe) et peindre les murs de villes européennes, notamment Londres, Vienne, Ibiza, Bristol, Madrid, Berlin et Paris où elle vit. Cette année, elle se rend à Miami pour présenter ses oeuvres sur le thème "dedans/dehors".