Fil d'Ariane
A tour de rôle, face caméra, des actrices miment un orgasme, une proposition en mariage, une séparation, ... Des sentiments, des réactions physiques bien connues jusqu'à ce que la directrice de casting leur demande de jouer une attaque cardiaque.
Toutes les femmes se touchent alors la poitrine, mimant une douleur aiguë au niveau du coeur qui irradie dans le bras et la mâchoire. Mais ce "faux" infarctus "ne fonctionne pas" assène la directrice de casting dans ce clip de la Fédération nationale cardiaque.
Car chez les femmes, l'infarctus peut survenir sans douleur et répondre à des signes bien différents de ceux ressentis par les hommes. Ces symptômes atypiques restent encore trop méconnus. Il s'agit une sensation d’épuisement, d'un essoufflement à l’effort et des nausées qui durent souvent plus de 5 minutes et ne disparaissent pas au repos.
Plusieurs facteurs peuvent entraîner une crise cardiaque : le tabagisme, le cholestérol, le diabète, l'obésité, l'hypertension, l'alcool, le stress ainsi que la sédentarité.
L'infarctus du myocarde - également appelé "crise cardiaque" - est causé par "l’obstruction d’une artère qui alimente le cœur en sang et donc en oxygène (artère coronaire). Privées d’oxygène, les cellules musculaires du cœur meurent rapidement sur une zone plus ou moins étendue. Cela entraîne des problèmes de contraction du muscle cardiaque (myocarde), se manifestant par des troubles du rythme, une insuffisance cardiaque, voire l’arrêt du cœur. La seule solution est de déboucher l’artère le plus rapidement possible après le début des symptômes." (Source Inserm)
En cas de symptômes, appeler rapidement des secours au 112 (en Europe).
Grâce à ce clip de campagne, diffusé en septembre 2016 à l’occasion de la Journée mondiale du cœur, la Fédération française de cardiologie souhaitait ainsi mettre en lumière ces différences entre hommes et femmes.
Ces symptômes atypiques contribuent à une prise en charge trop tardive des femmes.
Professeure Claire Mounier-Vehier
"Ces symptômes atypiques contribuent à une prise en charge trop tardive des femmes lors d’un infarctus, explique le Professeur Claire Mounier-Vehier, cardiologue et présidente de la Fédération Française de Cardiologie. Les signes avant-coureurs peuvent passer inaperçus et minorer l’alerte, sachant que les femmes ne sont pas suffisamment conscientes que l’accident coronaire peut les toucher."
Ces signes de l'infarctus chez la femme sont peu connus alors que la crise cardiaque fait de plus en plus de victimes chez les femmes de moins de 65 ans selon un rapport de l'Institut national de veille sanitaire français. Une étude "a mis en évidence, chez les femmes, une augmentation significative du taux de patientes hospitalisées pour un infarctus du myocarde entre 35 et 64 ans [+19,0% entre 2008-2013 contre +9,9 % chez les hommes] avec un maximum entre 45 et 54 ans (+4,8% par an en moyenne)"
L'infarctus du myocarde est la première cause de décès chez les femmes en France. Les maladies cardiovasculaires sont aussi les premières causes de mortalité dans le monde selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS, en janvier 2015). "En 2012, 16 001 personnes, dont 6 699 femmes (41,9%) et 9 302 hommes (58,1%)" sont décédées après un infarctus, selon l'Institut français de veille sanitaire.
L'augmentation d'hospitalisation des femmes de moins de 65 ans est inquiétante pour les spécialistes de la santé. Ce serait dû au tabagisme qui augmenterait encore les risques lorsque le tabac est allié à la prise d'un contraceptif.
D'où la nécessité d'une campagne de sensibilisation. Pour prévenir ou diminuer les facteurs de risques de maladies cardiovasculaires, la Fédération française de cardiologie recommande des solutions simples : arrêter de fumer, manger sainement et faire du sport. A vos baskets !