
Fil d'Ariane
Sourires facétieux en coulisses, regards de guerrières à quelques secondes de s'élancer : Seun, Ngozi et Akuoma sont bobeuses. En novembre dernier, elles décrochaient leur ticket pour la Corée du Sud.
Toutes trois sont de grandes athlètes, nées aux Etats-Unis de parents nigérians. Chef de bande et pilote, Seun Adigun est une ancienne sprinteuse, qui a représenté son pays aux JO de Londres sur 100 mètres haies. A 31 ans aujourd'hui, elle vise d'autres sommets : "C'est un honneur de représenter le Nigeria et l'Afrique, ça nous rend si modestes. C'est une telle motivation de savoir que cet acte si désintéressé inspire tant de gens."
Parties de rien voici 18 mois, sans matériel, elles ont réussi à récolter 150 000 dollars sur Internet. Voilà qui n'est pas sans rappeler l'épopée des "Rasta Rocket", l'équipe masculine de la Jamaïque aux JO de Calgary en 1988. Six ans plus tard, à Lillehammer, elle se classera devant la France, les États-Unis et la Suède. Alors évidemment, sur les réseaux sociaux, les bobeuses nigérianes ont vite trouvé leur surnom : les "Sista Rockett".
La belle histoire des Sista Rockett, premier bob africain aux Jeux Olympiques #SistaRockett #PyeongChang2018 https://t.co/yiC5YW3ESf
— Mathieu Roduit (@mathieu_roduit) 19 janvier 2018
"La réaction a été incroyable. On a beaucoup parlé de nous, on nous soutient depuis le premier jour, et encore plus aujourd'hui. Nous, nous sommes vraiment heureuses," explique Akuoma Omeoga, de l'équipe féminine de bobsleigh du Nigeria.
Pour preuve, en France, même le quotidien l'Equipe décide de leur consacrer sa Une le 19 janvier dernier.
"Sista Rockett", très bon titre, @lemaglequipe <3 pic.twitter.com/9WaDG6BVrj
— Assia Hamdi (@Assia_H) January 19, 2018
Si Chéon, Ngozi et Akuoma ont un succès fou, elles ont néammoins peu (voire aucune) de chances de médailles. Au chronomètre, elles sont loin derrière leurs concurrentes. Mais quelle que soit l'issue de la compétition, il restera à cette aventure la fraîcheur de l'inédit.