The Power of the Dog où le masculin-féminin
Jane Campion — the first woman to ever be nominated twice for Best Director — has won the Oscar for The Power of the Dog pic.twitter.com/LHyC4aPUde
— Netflix (@netflix) March 28, 2022
C’était la deuxième fois que la cinéaste néo-zélandaise concourrait pour le titre de la meilleure réalisation (la première fois étant pour La leçon de piano en 1968). Une première pour une femme dans l’histoire de la prestigieuse cérémonie créée en 1929.
Une leçon de piano , inoubliable et magistrale
La réalisatrice a aussi bien travaillé pour la télévision que pour le cinéma. Et il est clair qu'un fil invisible relie la veuve muette Ada MacGrat, l'héroïne de la magistrale Leçon de piano, palme d'or à Cannes en 1993, à Robin Griffin, la détective tourmentée de la série télé Top of the Lake.Le fil tisse la sexualité des femmes, la violence qui s'exerce à leur encontre par certains hommes quasiment sortis des cavernes, que ce soit au XIXème ou au XXIème siècle, mais aussi en contrepoint la force de ces femmes, souterraine, constante et la beauté des hommes qui ne se laissent pas prendre aux codes de la virilité dominante.
Une réalisatrice "de nature insolente"
Jane Campion, 67 ans, est née en Nouvelle Zélande, à Waikenae, une ville au nom maori, à 60 kms au nord de la capitale Wellington. Cette nature insolente, ces paysages de mer et de montagne, on les retrouve dans tous ses films, personnages à eux seuls.
Diplômée en 1984 de l'Ecole de cinéma australienne, elle reçoit en 1986 une première récompense, à Cannes déjà, pour un court métrage, Peel, compte rendu d'un événement ridicule qui fait basculer une famille, et réalisé alors qu'elle poursuivait encore ses études.
En mai 2014, Jane Campion marque de nouveau le monde médiatique et cinématographique en devenant la première réalisatrice à présider le jury des longs métrages lors de la 67è édition du Festival de Cannes.
Retrouvez ici la Masterclass de Jane Campion lors du festival de Montréal ►
En 35 ans, Jane Campion a tourné neuf longs-métrages. "Il y aurait beaucoup plus d’histoires dans le monde si les femmes faisaient davantage de films" a-t-elle déclaré dans un entretien accordé au Guardian.
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