Quand les agressions misogynes sont considérées comme des crimes de haine
Dans une vidéo réalisée par la police de Nottingham, des femmes témoignent du harcèlement de rue quotidien. (Vidéo en anglais)
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— Notts Women's Centre (@nottswcentre) 20 septembre 2016
Qu'est ce que ça change ?
« Il est important de comprendre que ce changement de législation ne reconnaît aucun nouveau crime. Les peines encourues sont les mêmes [...] Cette requalification permet essentiellement de prendre conscience de l'illégalité de ces actes et d'encourager les victimes à porter plainte. [...] Les policiers de Nottingham ont reçu une formation spéciale pour recevoir les plaintes liées à ces crimes de haine misogynes. » explique Heather à Terriennes. Elle est la représentante de l'association Hollaback, qui lutte contre le harcèlement de rue.
Et il semblerait que la requalification ait porté ses fruits. Dave Alton, responsable de la police de Nottingham cité par le l'association Hollaback, explique que les résultats sont plutôt positifs : « le fait de savoir que leur plainte sera prise au sérieux fait que les femmes qui ne seraient jamais venues il y a six mois osent venir ».
Violences misogynes en Angleterre et au Pays de Galles, quelques chiffres:
Une étude menée par l'Office of National Statistics et citée par l'organisation féministe Rape Crisis England & Wales avance les chiffres suivants concernant les violences sexuelles en Angleterre et au Pays de Galles, en 2013 :
- 11 viols (sur des adultes) sont commis toutes les heures,
- 1 femme sur 5 âgée entre 16 et 59 ans a été victime d'une forme de violence sexuelle depuis ses 16 ans,
- Seulement 15% d'entre elles ont porté plainte
Un sondage en ligne a révelé que 95% des femmes anglaises se sont faites harcelées, raillées ou ont été la cible de remarques obscènes dans la rue. C'est ce qu'explique Sarah Teale dans un reportage à Nottingham en septembre 2015, avant d'être elle même victime de harcèlement de rue, devant la caméra. (Vidéo en anglais)
Des réactions mitigées
Petit florilège de ce mépris :
@Telegraph ffs is there no end to this? Next it'll be against the law to smile at someone incase it's taken offensively.... #lunacy
— Kirstin Dubbels (@Imlatris) 13 juillet 2016
@Telegraph Christ - next it will be "he looked at me funny" becomes a hate crime....
— GrumpySteve (@grumpysteve47) 13 juillet 2016
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