Fil d'Ariane
#Montélimar campagne de sensibilisation contre le marché de la procréation #PMA pic.twitter.com/cZx8BdHGzR
— Alliance VITA (@allianceVITA) 12 juin 2018
.@pascalperri : "La PMA c'est l'anti-chambre de la #GPA." #PMAsansPère #NoGPA pic.twitter.com/1PEoF58m71
— ManifPourTous Paris (@LMPT75) 11 juin 2018
#Nice Réfléchissons aux conséquences individuelles et collectives que produira l’ouverture de #PMA en dehors d’indication médicales !
— vpillن (@vpill) 12 juin 2018
Discours et interview par France Bleu Azur pic.twitter.com/Pdgejcv6L1
Dites, @Elysee, si vous cherchez des femmes réellement concernées par le sujet, on est dispo, hein ! #PMApourToutes
— Demande À Tes Mères (@_Tes_Meres) 4 juin 2018
« Dîner PMA » entre hommes, à l'Elysée : la goutte d'eau https://t.co/Uuv5Dp2KRL
Parce qu'il est temps d'agir pour mettre fin aux discriminations touchant les femmes seules et couples de femmes, @osezlefeminisme lance aujourd'hui une pétition en faveur de la PMA pour toutes. À signer et partager massivement ! https://t.co/T7VxXSc44i #PMApourtoutes
— Blandine Parchemal (@blandach) 12 juin 2018
Très bon passage d'Amélie Mauresmo chez Delahousse mais ça fait mal aux cheveux de revoir les déclarations de Martina Hingis et Lindsay Davenport. Et même si un peu timide sur la PMA au moins c'est dit. @ParisPasRose @carole_bouchard
— Cécile Ageorges (@nihilcec) 10 juin 2018
De l'autre côté, on mobilise des notions issues des lumières, des révolutions des 18ème, 19ème et 20ème siècles. Les mots d'égalité (économique ou sociale de toutes les femmes, de tous les couples, face à la médecine), de diversité (des chemins, des choix de vie, de sexualité), de parentalité (en lieu et place de la famille éternelle composée de papa/maman), de société (c'est à dire d'action, de changements, d'évolution), de liberté (de disposer de son corps), et de droits aussi, ceux des femmes, reviennent souvent dans la bouche des personnes favorables à la PMA pour toutes.
Celles-là pointent surtout les discriminations à l'oeuvre en France dans les possibilités de recours aux techniques de fécondation autres que "naturelles". Discriminations entre les couples mariés : les bons hétérosexuels, les mauvais homosexuels ; inégalité économiques : entre les femmes "aisées" qui peuvent partir à l'étranger obtenir une PMA dans les pays qui l'autorisent, et les défavorisées socialement dans l'incapacité d'y parvenir.
A cela s'ajoute un fossé entre les tenant.es d'une médecine physiologique réservée aux soins, en l'occurence destinée à pallier l'infertilité de couples femme/homme, et les aspirant.es à une santé élargie aux champs des possibles, des désirs, et des maux psychologiques.
Les Françaises ayant eu recours à ces techniques, qu'elles soient en couple ou célibataires, semblent avoir été peu ou mal entendues dans le débat en cours. Pourtant, elles ont beaucoup à dire. Ainsi de Marie et Ewenne, à Montauban (sud-oust) deux femmes mariées depuis 2014, bien "déterminées" à faire reconnaître par la justice leur droit à devenir mères. Interrogées par l'AFP, elles racontent leur combat, leurs espoirs, et leurs coups de blues, dans ce parcours de combattantes. "On est parfois sereines, parfois désespérées. Mais on est déterminées, archi-déterminées à lutter contre l'inégalité devant la PMA". La maison, elles l'ont achetée "clairement pour fonder une famille", dit Marie, qui situe son désir d'enfant à ses trente ans. "Moi, explique Ewenne, ce n'était pas un rêve quand j'étais jeune. Ca m'est venu en rencontrant Marie".
Toutes deux connaissent des difficultés de fertilité. Elles pensent donc pouvoir rentrer dans le cadre de la loi existante qui autorise la PMA à des fins thérapeutiques. Sauf que cela s'applique uniquement dans un cadre hétérosexuel. En 2014, lorsqu'elles sollicitent l'hôpital toulousain Paule de Viguier pour une PMA, la réponse est lapidaire : "la loi Bioéthique actuellement en vigueur en France n'autorise pas la prise en charge des couples homosexuels".
Le même jour (5 juin 2018) que la remise du rapport des Etats généraux de la bioéthique, leur avocate dépose une "Question prioritaire de constitutionnalité (QPC)" devant le tribunal administratif de Toulouse. Pour que "le Conseil Constitutionnel soit saisi de la question de savoir si l'article du code de la santé publique (L2141-2) qui réserve les PMA aux couples hétéros infertiles est conforme ou non à la Constitution et notamment au principe d'égalité de traitement" explique leur avocate Me Caroline Mécary.
Ce n’était pas un caprice. Nous étions tout à fait à même d’apporter un équilibre affectif au sein d’une relation saine, avec plein d’amour et c’est ça qui compte
Isabelle Laurans, ICIMAMASOLOS
Dans un reportage réalisé par France Télévision (voir ci-dessous) ce sont des femmes seules, hétérosexuelles qui témoignent de leur chemin chaotique vers la maternité, émaillé de séparations et autres écueils de vie. Isabelle Laurans et Anne-Sophie ont même fondé l’association ICIMAMASOLOS pour appuyer d’autres candidates, aussi perdues qu’elles le furent. Toutes les deux en avaient les moyens, alors elles ont pu partir en Belgique mener leur projet à son terme. Elles ont été contentes de retrouver leur définition, ouverte, de la parentalité dans le rapport.
« Ce n’était pas un caprice. Nous étions tout à fait à même d’apporter un équilibre affectif au sein d’une relation saine, avec plein d’amour et c’est ça qui compte… » affirme Isabelle Laurans. Toutes deux réfutent l'argument le plus répété des opposants celui de l’absence des pères, terrible handicap pour les enfants selon eux. « Moi-même je fais très attention à la présence de figures masculines dans l’entourage de ma fille. Et je fais tout pour éviter une relation fusionnelle entre elle et moi » dit encore Anne-Sophie.
Les récentes études sociologiques menées sur les nouvelles familles, recomposées, décomposées, réinventées, démentent toutes une nocivité consécutive à la carence de père.
Quand ils sont à bout d'arguments, les adversaires de la PMA utilisent deux arguments qui frôlent la mauvaise foi : la procréation médicalement assistée conduira inéluctablement à la GPA - gestation pour autrui, "son antichambre" comme a prévenu l'archevèque de Paris Michel Aupetit, cette horreur qui fera des ventres des femmes une marchandise vendue aux enchères (elle est pourtant autorisée dans la très catholique Pologne...). Parce que bien sûr les couples d'homosexuels hommes s'engouffreront dans la brêche. Une fausse liaison dangeureuse, deux sujets très distincts.
A retrouver sur ce sujet dans Terriennes :
> GPA ou "bébés à la demande": du désir d'enfant au commerce mondial
> Tribune : féministes "pour une société émancipatrice, ni prostitution, ni GPA"
> Interdiction des mères porteuses en Inde: entre éthique et marché noir
> Désir d'enfants et d'être parents: le sperme à tout prix, à tous les prix
Ou alors, ils/elles font valoir que les banques de sperme connaîtront un déficit criant et que là aussi, le liquide séminal si précieux de ces messieurs sera vendu au plus offrant. Sans compter que sa rareté fera qu'il sera distribué à tous vents, et que les unions incestueuses, entre enfants issus de mêmes spermatozoïdes, se multiplieront dans l'avenir, au hasard des rencontres.
Sans doute ceux celles-là n'ont-ils jamais eu vent d'enfants nés d'adultères dans le plus grand secret des saintes familles, frères et soeurs sans le savoir, amoureux pour le meilleur et pour le pire...
Un enfant sur trente en France est conçu grâce à l'assistance médicale à la procréation (AMP/PMA), selon des chiffres de l'Ined dévoilés le 4 juin 2018, en plein débat sur l'extension de ces techniques aux couples de femmes homosexuelles et aux femmes seules. La FIV (fécondation in vitro) est largement majoritaire et représente "70% des enfants conçus" par PMA. La FIV consiste à mettre en contact des ovocytes et des spermatozoïdes en laboratoire. Après fécondation, l'oeuf est transféré dans l'utérus de la femme. 300 000 enfants ont été conçus par FIV entre 1981 et fin 2014. Si la tendance se poursuit, les 400 000 seront atteints fin 2019.
Le cadre législatif français a été fixé par une série de loi votées entre 1994 et 2015, après une large consultation de la société civile qui avait commencé en 1988. Elles définissent, entre autres, le champ de la PMA (infertilité ou maladies transmissibles) et les catégories de personnes aurorisées à y recourir (couples mariés hétérosexuels). Sont totalement proscrits : le clonage reproductif, la gestation pour autrui et l'insémination non encadrée médicalement.
La PMA en Europe est autorisée pour les couples de même sexe dans sept pays : la Belgique, le Danemark (pour les femmes mariées uniquement), l'Espagne, la Finlande, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède.