"La Voyageuse" héberge les globe-trotteuses en solo
"Femmes, le monde est à vous". C'est le slogan de "La Voyageuse", plateforme en ligne qui met en relation des voyageuses en solo avec des femmes prêtes à les héberger. Pour que toutes celles qui n'ont jamais osé prendre la route seules puissent être accueillies partout où elles le souhaitent en toute sécurité.
Christina Boixière a parcouru le monde pendant près de seize ans. Passionnée de voyage, cette Tawaïnaise installée à Bordeaux explorait seule la planète. Consciente des risques et dangers courus par une femme seule sur les routes, elle a créé la plateforme La Voyageuse, entièrement réservée aux femmes. Le but du site lancé début avril 2019, après une campagne de financement participatif, est de mettre en relation des femmes qui voyagent seules avec des femmes de confiance prêtes à les héberger gratuitement, contre un abonnement annuel d'une centaine d'euros.
Beaucoup de comptes sur les sites spécialisés sont des faux, créés par des gens qui ont de mauvaises intentions. Christina Boixière
"J'imaginais créer une telle plateforme depuis de nombreuses années", explique Christina. "C'est mon expérience personnelle qui m'a conduite à cette idée. J’utilisais énormément le couchsurfing quand je voyageais seule, mais j’ai arrêté à cause de problématiques de sécurité. Beaucoup de comptes sur les sites spécialisés sont des faux, créés par des gens qui ont de mauvaises intentions. Il m’est arrivé plusieurs fois de tomber sur des personnes malveillantes", confie-t-elle.
Capture d'écran du site internet lavoyageuse.com
Sécuriser les femmes qui voyagent seules
Pour éviter à d'autres voyageuses en solo de connaître des expériences désagréables, La Voyageuse suit un protocole de sécurité hybride. Les profils des inscrites sont vérifiés en deux temps, à la fois sur le plan digital et sur le plan humain. Les utilisatrices doivent envoyer un scan de leurs papiers d'identité. Les informations sont ensuite comparées avec les profils. Une fois cette étape passée, les candidates sont jointes au téléphone par l'équipe du site internet, qui les interroge sur leurs situations et leurs motivations. Seules les candidates les plus sérieuses sont retenues.
Mais la sécurité n'est pas la seule motivation de Christina. La plateforme cherche à offrir une expérience unique entre voyageuses et hébergeuses. Les globe-trotteuses peuvent choisir de passer une ou plusieurs nuits chez des personnes qui partagent les mêmes passions et centres d'intérêts. Pour Christina, "le logement est secondaire, on privilégie vraiment l’expérience humaine".
Un réseau pour émanciper les femmes
Pour Christina Boixière, le voyage est une expérience que personne ne devrait s'interdire. "Je pense, de par mon expérience, que le voyage en solo peut totalement changer une vie et c’est le cas pour beaucoup de personnes", déclare-t-elle.
"Voyager seule pour une femme est un acte courageux et pour des femmes qui viennent de pays comme l’Inde ou la Chine, c’est presque un acte révolutionnaire. On cherche à émanciper les femmes, à leur offrir une forme de liberté. Nous voulons qu'elles se sentent bien mais surtout indépendantes".
Je souhaite, avec Les Voyageuses, aider toutes les femmes du monde entier à réaliser leurs rêves de voyages au moins une fois dans leur vieChristina Boixière, créatrice de la plateforme "La Voyageuse"
Les voyageuses solo sont de plus en plus nombreuses. Selon l'Organisation mondiale du tourisme, entre 2014 et 2017, leur nombre est passé de 59 millions à 138 millions. De quoi ouvrir la voie à de nombreuses initiatives comme celle de Christina Boixière. Pour l'instant, La Voyageuse n'est disponible qu'en France mais compte bien s'étendre au reste du monde. L'idée étant que celles qui auront pu être hébergées en France deviennent à leur tour hébergeuses une fois rentrées dans leurs pays respectifs. Un but que Christina Boixière poursuit afin que les femmes qui ont peur de voyager seules franchissent le pas : "Je souhaite, avec Les Voyageuses, aider toutes les femmes du monde entier à réaliser leurs rêves de voyages au moins une fois dans leur vie".