L'actrice Jennifer Aniston donne une leçon de féminisme aux médias

Dans une lettre ouverte, Jennifer Aniston dit toute sa colère contre les tabloïds qui la harcèlent sur une prétendue grossesse et contre le sexisme qu'ils participent à véhiculer. Un ras-le-bol qui se transforme en tribune féministe. Extraits. 
 
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Jennifer aniston
Jennifer Aniston donne un discours avant de remettre un prix à sa consoeur Reese Witherspoon, lors des 29e prix de la Cinémathèque américaine, le 30 octobre 2015. 
©John Salangsang/Invision/AP
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L'actrice de 47 ans, célèbre pour son rôle de "Rachel" dans la série "Friends" pousse un "coup de gueule" sur Internet. Dans un texte qu'elle a écrit et publié sur le Huffington Post, Jennifer Aniston remet en place les tabloïds qui ne cessent de chercher/créer le moindre signe d'une grossesse... en réalité inexistante.

Comme pour bien d'autres célébrités, rien qu'en tapant son nom sur Internet, toutes sortes de titres apparaissent "Jennifer Aniston, ENFIN enceinte?" "Jennifer Aniston serait-elle enceinte de son premier enfant?" "Jennifer, future maman ?" "Jennifer cache son ventre, serait-elle enceinte?" "Jennifer Anniston, non elle n'est pas enceinte et ce n'est pas grave!" (Ouf!!!) 

Comme d'autres vedettes, l'actrice en a marre, non seulement, de ce harcèlement, des mensonges distillés sur sa personne mais surtout de l'image de la femme que ces médias participent à véhiculer à travers celle, tronquée, qu'ils forgent d'elle.

Trop grosse, trop vieille, pas mère, ... ? Autant de jugements qu'elle rejette pour affirmer dans cette tribune aux accents féministes que "Nous n'avons pas besoin d'être mariées ou mères pour être accomplies. C'est à nous de déterminer, pour nous-mêmes..." Florilège. 

"Body shaming"

"Fatiguée de cette surveillance qui confine au sport national et de cette mise au pilori des corps, ce "body shaming", qui se déroulent quotidiennement sous couvert de "journalisme", de "premier amendement" et d'"infos célébrités"."

Normes de beauté

"La chosification et la surveillance que nous imposons aux femmes est absurde et inquiétante. La manière qu'ont les médias de me représenter n'est qu'un reflet de la manière dont nous voyons et représentons les femmes en général, mesurée à l'aune d'une norme déformée de beauté. Parfois, il faut simplement observer les normes culturelles sous un autre angle pour que nous les voyions pour ce qu'elles sont réellement -une approbation collective... une convention subconsciente. Nous portons la responsabilité de nos conventions. "

"Le message selon lequel les filles ne sont pas jolies si elles ne sont pas extrêmement minces, qu'elles ne méritent pas notre attention si elles ne ressemblent pas à un top model ou à une actrice sur la couverture d'un magazine est une chose à laquelle nous adhérons tous volontairement. Ce conditionnement, les jeunes filles l'emportent avec elles à l'âge adulte. Nous utilisons les "infos" people pour perpétuer cette vision déshumanisante des femmes, qui s'attache uniquement à leur apparence physique, et que les tabloïds transforment en un concours de spéculations."

Jennifer aniston et son mari
Jennifer Aniston et son mari Justin Theroux le 17 janvier 2016.
©Jordan Strauss/Invision/AP

Vie maritale et maternité

"Le seul volume de ressources que la presse alloue en ce moment même à essayer de découvrir si je suis enceinte ou pas (pour la milliardième fois... mais qui compte, de toute façon?) illustre la perpétuation de cette idée que les femmes sont d'une certaine façon inachevées, ratées ou malheureuses si elles ne sont pas mariées et avec des enfants. "

"Nous n'avons pas besoin d'être mariées ou mères pour être accomplies. C'est à nous de déterminer, pour nous-mêmes..."

Lutte contre les normes

"Je déteste qu'on me fasse sentir que je suis "moins que" parce que mon corps change et/ou parce que j'ai pris un burger au déjeuner et que j'ai été photographiée sous un angle bizarre et donc suis susceptible soit d'être "enceinte" soit d'être "grosse"."

>>Son texte est à lire en entier sur le site en français du Huffington Post