Fil d'Ariane
"Désormais, les avortements seront considérés comme une question médicale", a expliqué le ministre de la justice, Andrew Little dans un communiqué.
"Avec la loi précédente, les femmes qui souhaitaient se faire avorter devaient surmonter de nombreux obstacles", a rappelé le ministre. Il a dit espérer que ce nouveau texte permettra aux femmes d’obtenir "plus rapidement des conseils et des traitements".
En vertu d’une loi datant de 1961, l’interruption volontaire de grossesse était jusque-là considérée comme un délit passible de quatorze ans d’emprisonnement. Bien que ce texte n’ait jamais été appliqué aux femmes subissant un avortement, un changement était nécessaire, comme l'a indiqué le ministre de la justice, Andrew Little.
Corriger cette loi qualifiant l’avortement de crime faisait partie des promesses de campagne de Jacinda Ardern, la première ministre néo-zélandaise.
La pratique n’était légale à ce jour qu’en cas d’inceste, d’"anomalie mentale", d’anomalie fœtale ou de risque pour la santé physique ou mentale de la femme enceinte. Or, c’est ce dernier argument qui était invoqué dans 97 % des cas.
"Il faut mentir à un médecin pour avoir accès à un soin médical", résumait Terry Bellamak, présidente et porte-parole de l’association pour le droit à l’avortement Abortion Law Reform Association of New Zealand (Alranz).
L’Organisation des Nations unies (ONU) avait d’ailleurs dénoncé, à plusieurs reprises, la législation néo-zélandaise "alambiquée", rendant les femmes "dépendantes de l’interprétation bienveillante d’une règle qui annule leur autonomie".
Le dernier pays à légaliser totalement le droit à l'IVG est l'Australie, en septembre 2019.