Fil d'Ariane
Wow! What a great result! A heartfelt thank you to all our partners for pledging €181 million to let her decide #SheDecides pic.twitter.com/0LQiT7HDrb
— She Decides (@SheDecidesGFI) 2 mars 2017
"Je pense que la décision de l'administration Trump est une mauvaise décision. Et je n'ai vu aucune preuve qui soutienne cette décision", a déclaré le vice-Premier ministre belge et ministre de la Coopération au développement, Alexander De Croo, en ouvrant la conférence des donateurs #SheDecides. Le Global Gag Rule (également connu sous le nom de "Politique de Mexico"), initié par Donald Reagan en 1984 et réactivé par Donald Trump dès son investiture en janvier 2017, devrait priver les ONG de quelque 600 millions de dollars.
Alexander De Croo n’en revient pas encore d’avoir bouclé l’organisation de l’événement en trois petites semaines. D’avoir réussi à ce que plusieurs dizaines de ministres de tous les coins de la planète se libèrent pour rallier la Conférence et participer à la mobilisation. A ce que le Commissaire européen pour le Développement Neven Mimica, la Secrétaire Générale de UN Women, Phumzile Mlambo Ngcuka, viennent apporter leur appui à l’initiative, ou que la Banque Mondiale, le Parlement pan-africain et bien d’autres organismes s’y fassent représenter au plus haut niveau. Et jusqu’à la Princesse Mabel van Oranje, présidente de « Girls not Brides » (700 ONG dans 85 pays) à s’être déplacée au Palais d’Egmont, haut lieu de la vie internationale en plein cœur de Bruxelles.
C’est la ministre néerlandaise Lilianne Ploumen, qui était, dans cette initiative, la chef de cordée et qui avait manifesté d’emblée, dès janvier 2017, sa farouche volonté de trouver une parade à la nouvelle « règle du Baillon » décidée par le président des Etats-Unis. Outre son collègue belge, la Néerlandaise avait rapidement rallié à sa cause deux autres de ses homologues, Ulla Tornaes et Isabella Lövin respectivement ministres du Danemark et de Suède, deux pays champions en terme de parité. « Nous sommes sur une voie positive dans le monde mais, malgré cela, toutes les deux minutes, une femme ou une fille meurt en raison d'une grossesse. Deux millions de filles accouchent avant l'âge de 15 ans. 62 millions de filles ne vont pas à l'école, beaucoup d'entre elles parce qu'elles sont déjà mères ou mariées (...). Ces femmes et ces filles n'ont pas besoin de moins de soutien. Elles ont besoin de plus de soutien » a souligné Isabella Lövin.
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Au total, 20 pays européens étaient de la partie, à Bruxelles, dont la France, le Luxembourg, le Portugal, et d'autres plus lointains, tels Cuba, l’Afghanistan, la Colombie, le Kosovo, l’Albanie, le Tchad, le Mali, l'Ethiopie, la Mongolie, l'Australie, le Kenya, ou encore le Canada. Près de 50 en tout.
Discours très applaudi quand Ministre Marie-Claude Bibeau @DevCanada annonce à #Bruxelles contribution $20M pour #SRHR #SheDecides pic.twitter.com/LpHCo7BwFR
— Olivier Nicoloff (@NicoloffOlivier) 2 mars 2017
Des représentantes de la société civile, confrontées, dans leur vie personnelle ou dans leurs fonctions au sein d’organisations non gouvernementales, ont témoigné des situations de détresse, voire des drames majeurs liés aux mariages précoces, aux violences faites aux femmes, au rapt, au viol.
Des femmes originaires du Pakistan, de Colombie et du Mali ont expliqué les conséquences d'être privées d'accès aux soins de santé sexuelle et reproductive mais aussi des grossesses tardives ou trop rapprochées.
Parmi ces témoignages, on retiendra aux côtés d’histoires très concrètes et bouleversantes mettant en lumière la vulnérabilité d’adolescentes, les propos de la Dr Fatima Tasneem, de Marie Stopes International, indiquant que le Pakistan détenait un triste record avec 50% des décès maternels dans le monde. Ou celui du Ministre tchadien de la Santé Ngarmbatina Odjimbeye Soukate évoquant avec émotion ses rencontres avec des femmes réfugiées lors de la crise du Darfour, qui risquaient le viol chaque fois qu’elles allaient s’approvisionner en eau et en bois pour la survie de leurs familles.
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Des panels de discussion, s’appuyant sur des visuels chiffrés, ont permis d’évoquer les actions menées pour favoriser l’éducation sexuelle, le contrôle des naissances et de la démographie, l’information sur la contraception, son accès via des politiques de prix permettant son accès aux personnes démunies. Et la nécessité impérieuse de poursuivre ces efforts, de les amplifier dès lors qu’ils sont facteurs de réel progrès pour les sociétés toutes entières.
Les membres de plusieurs gouvernements ont expliqué comment ils ou elles avaient décidé d’infléchir leurs programmes de coopération en y inscrivant le plus systématiquement possible la préoccupation du genre. Plusieurs responsables politiques empêché-e-s, comme la ministre d‘Inde Maneka Gandhi, avaient tenu à envoyer un message vidéo pour apporter leur soutien.
"En 2017 la France consacrera 21 M€ d'aide au développement à la santé sexuelle, maternelle et infantile" #shedecides pic.twitter.com/B49Ofm4EIA
— laurence rossignol (@laurossignol) 2 mars 2017