
Occupés qu'ils sont à sauver la planète, il est possible que présidents et grands argentiers de ce monde, réunis à Cannes les 3 et 4 novembre pour un G20, n'aient pas le temps de lire le document que leur a envoyé un autre G20. C'est le « G(irls) 20 », du nom de l'opération menée par la fondation de la Canadienne Belinda Stronach. Vingt filles et femmes – en fait vingt et une, pour inclure une représentante de l'Union africaine (hors Afrique du Sud, le continent est ignoré du G20) – qui ont, en ces temps de crise aigüe, réfléchi aux moyens de remettre la croissance mondiale sur les rails. Leur message est clair : les femmes doivent participer à plein à l'économie pour que les choses puissent s'améliorer dans le monde. Leurs recommandations vont d'un soutien à la micro-finance - afin d'aider les femmes des pays en développement à devenir autonomes - à l'encouragement des initiatives féminines en matière de création d'entreprises, via le capital risque et les « business angels », en passant par l'amélioration de l'égalité hommes/femmes au sein des entreprises, sans oublier l'accent qui doit être mis sur l'enseignement des maths, des sciences et de la technologie pour les filles. Pour conclure que le fait d'investir dans les femmes et de leur donner du pouvoir est non seulement une politique juste mais aussi la seule qui fasse sens au point de vue économique. Les hommes du G20, sans compter ceux de certains autres pays non représentés à Cannes, sauront-ils entendre ce message ? Que la meilleure participation des femmes à l'économie fasse sens, cela semble évident. Mais au mépris de leurs intérêts économiques au sens large, d'aucuns privilégient encore trop souvent les traditions.
Lysiane J.Baudu

Ancienne grand reporter à La Tribune, Lysiane J. Baudu a rencontré, pendant ses 20 ans de journalisme international, des femmes du monde entier.
Ces "rencontres" feront l'objet de billets, qui lui permettront de faire partager ses impressions, ses analyses, son ressenti au contact de ces femmes, dont l'action professionnelle fait sens pour toutes les autres, de même que pour la société.