Le premier enseignement de ces recherches montre que pour échapper au chômage mieux vaut avoir fait des études, un postulat valable pour les deux sexes mais encore plus prégnant pour les jeunes femmes : "en 2011, le taux d’emploi en ETP (équivalent temps plein) des jeunes femmes sans diplôme n’atteint pas 30 % contre près de 80 % pour les jeunes femmes diplômées du supérieur. Les femmes peu diplômées, qu’elles aient ou non des enfants, peinent davantage que leurs homologues masculins et que les femmes plus diplômées à trouver un emploi et à l’exercer à temps plein." Et l'absence de diplôme ou de formation spécialisée conduit souvent au temps partiel : 44% des jeunes Françaises non diplômées y sont contraintes, soit deux fois plus que celles qui ont eu le bac et suivi deux années d'études supérieures. La deuxième enquête s'intéresse aux motifs qui poussent les femmes à rester au foyer. Certes elles sont beaucoup moins nombreuses qu'il y a vingt ans : "En 2011, parmi les femmes âgées de 20 à 59 ans non étudiantes, 2,1 millions sont des « femmes au foyer », soit soit 14 % des 15 millions de femmes de cet âge." En 1991, elles étaient 3,5 millions, soit 10% de plus qu'aujourd'hui. Il est intéressant (mais un peu curieux) d'énoncer la définition d'une "femme au foyer" selon l'Insee : c'est une femme de 20 à 59 ans, non étudiante, vivant en couple et inactive. Les femmes vivant seules sont exclues du champ. L'ombre tentaculaire de la précarité Autre enseignement : la plupart des Françaises "au foyer" ne le sont pas par choix, mais en raison de la précarité des emplois. En 2011, 79 % des femmes au foyer avaient déjà exercé une activité professionnelle dans le passé, ne serait-ce que pour une durée réduite, une proportion proche de celle de 1991 (76 %). Mais les motifs de cessation d’activité ont changé. En 1991, 59 % des femmes au foyer déclaraient avoir cessé leur activité pour "des raisons personnelles". En 2011, elles ne sont plus que 21 %. Le choix "personnel" a laissé la place à la fin d’un contrat à durée déterminée (CDD), dans 35 % des cas contre 10 % en 1991. Les interruptions d’activité à la suite d’un licenciement ont également fortement progressé : de 4 % en 1991 à 11 % en 2011. Les interruptions dans les carrières (ces fameux "trous" qui conduisent à des retraites beaucoup plus maigres que celles des hommes) vont "souvent" de pair avec l'arrivée d'un enfant mais 43% des femmes au foyer en 2011 n'avaient pas (ou plus) d'enfants mineurs encore à la maison, relève encore l'Insee. Enfin, 22% des femmes n'ont jamais exercé d'activité rémunérée et cela étonnera peu de personnes d'apprendre que la plupart de celles-là ont beaucoup d'enfants, ont suivi des études très réduites, et ont dû faire face aux difficultés de l'immigration.
