Mais "la mise en oeuvre de la constitution signifie qu'il y a plus d'une dizaine de lois organiques qui doivent voir le jour. Nous les attendons" explique Ouafa Hajji. "Notre parti soutient le nécessité de l'implémentation de l'esprit de la Constitution, et la revendication d'un toilettage global de l'arsenal juridique pour le mettre en harmonie avec la constitution".
Leila Rhiwi,
du bureau multi-pays Maghreb d'ONU femmes, temporise. "Il y a un temps nécessaire pour élaborer des textes et les faire passer dans leurs circuits, mais je pense que l'égalité telle qu'elle a été consacrée dans la Constitution marocaine est en train, de façon posée, de progresser vers sa mise en oeuvre effective".
Le passage obligé par les quotas
Car c'est bien la mise en oeuvre effective de tous ces principes qui est la plus longue à venir. "Plus que des mesures affirmatives, le législateur doit aller très loin dans la mise en place de modalités techniques qui permettent l'effectivité de résultats". Elle cite l'exemple algérien, qui, en vertu d'une loi qui imposent aux partis un quota de 20 à 50% de femmes sur les listes électorales, est devenu le champion maghrébin de la parité au parlement. Les femmes représentent 31,6% des députés alors qu'elles n'étaient que 7% de parlementaires en 2011. En revanche avec la même modalité, le résultat n'est pas le même au niveau local, avec seulement 18% de femmes élues.
L'année 2015 va connaître des élections locales au Maroc, mais aussi en Tunisie. Les deux pays, qui ont inscrit l'égalité des sexes dans leur Constitutions espèrent bien faire mieux que leur concurrent Algérien. Le Maroc s'appuie sur les initiatives de la société civile, comme l'organisation de ce forum pour respecter les objectifs qu'il s'est fixé en terme de parité : au moins 1/3 de femmes au parlement aux prochaines élections. Women's Tribune aura permis d'engager les partis dans le processus.
A la clôture, la musique démarre: "Ne la laisse pas tomber, elle est si fragile, être une femme libérée, tu sais c'est pas si facile".