Le rapport annuel 2023 du HCE sur l’état du sexisme en France s’appuie à la fois sur les derniers chiffres officiels et sur les résultats du baromètre réalisé par l’institut Viavoice auprès de 2500 personnes représentatives. Ce sondage rend compte des perceptions de la société face aux inégalités entre les femmes et les hommes, évalue le degré de sexisme de la population, restitue le vécu des femmes et mesure l’adhésion aux outils de lutte existants.
Institut Viavoice, enquête novembre 2022
Le Haut Conseil à l'Égalité vient de publier son rapport annuel sur l'état du sexisme en France. Aggravation des violences sexistes, permanence des stéréotypes masculinistes chez les hommes (et notamment les - de 35 ans) et phénomène de backlash, c'est glaçant... @HCEfh pic.twitter.com/DJbTC17OnS
— Camille Froidevaux-Metterie (@CFroidevauxMett) January 23, 2023
Relire notre article ►S comme sexisme avec Camille Froidevaux-Metterie
Les jeunes générations plus sexistes
Principal enseignement : en dépit d’une sensibilité toujours plus grande aux inégalités depuis Me Too, les clichés et les stéréotypes sexistes perdurent. L’opinion est paradoxale : elle reconnaît et déplore l’existence du sexisme mais ne le rejette pas en pratique, majoritairement chez les hommes.
57 % des femmes ont déjà subi des blagues ou remarques sexistes, 41 % un déséquilibre dans les tâches ménagères, 41 % des sifflements et gestes déplacés de la part d’unhomme, 38 % du mansplaining … 37 % des Françaises ont déjà vécu une situation de non-consentement (c’est-à-dire qu’elles ont eu un rapport sexuel sous la contrainte – devant l’insistance d’un partenaire ou encore sous l’emprise d’alcool ou de drogue par exemple).
1) Un constat grave sur le vécu du sexisme en France en 2022 pic.twitter.com/q3iWGjLFH2
— Haut Conseil à l'Égalité (@HCEfh) January 23, 2023
Sylvie-Pierre Brossolette, président du HCE
"La moitié de l'humanité se sent menacée dans ses privilèges millénaires."@SPBrossolette, présidente du @HCEfh, explique le phénomène de "backlash". "Ils n'ont pas compris qu'ils pouvaient essayer d'avoir des rapports harmonisés avec les femmes." pic.twitter.com/cRC4hZXrGG
— France Inter (@franceinter) January 23, 2023
"T'as fais les courses ? On mange quoi ce soir ?"
“Le sexisme on ne sait pas toujours quand ça commence mais on sait comment ça se termine”, tel est le slogan de la campagne menée par le HCE diffusée sur les ondes et les écrans du 23 au 27 janvier 2023.
"Allo ? T'as fais les courses, on mange quoi ce midi ? T'es bizarre. Pourquoi t'as pas décroché ?", lance Nicolas à Lucie dans un échange téléphonique fictionnel que l'on peut écouter sur www.onsaitcommentcasetermine.fr, un site expérientiel qui propose un feuilleton sonore illustrant le continuum des violences, du sexisme ordinaire au féminicide. Sylviane Agacinski, Giulia Foïs, Julia Kristeva, Titiou Lecoq, Anna Mouglalis, Leïla Slimani, ou encore Michelle Perrot, des femmes de tout âge et de tout horizon, ont accepté de prêter leur voix au HCE pour apporter leur éclairage sur les combats passés et à venir en matière de lutte contre le sexisme.
Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes
"Le sexisme et les violences faites aux femmes, c'est lié. L'un ne va pas sans l'autre", précise Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes sur France Inter. "Le sexisme, c'est l'image qu'on peut avoir des femmes, en l'occurrence, aujourd'hui c'est l'idée qu'elles sont plus faibles, vont savoir faire moins de choses, et penser que les hommes sont forts et puissants, et que leur volonté est impérieuse. Et quand on a cette image-là du sexisme, on peut se rendre compte que ça va influer sur les violences.", ajoute-t-elle.
"On n'est pas encore allés à la racine du mâle."@AnneCMailfert, presidente de la @fondationfemmes rappelle que "le sexisme et les violences faites aux femmes sont liés, l'un de va pas sans l'autre". #le7930inter pic.twitter.com/Eg2uLMihIw
— France Inter (@franceinter) January 23, 2023
Un plan d'urgence global
Il faut agir et vite ! Voilà pour résumer ce que se prépare à dire Sylvie Pierre-Brossolette en remettant ce rapport au Président de la République, Emmanuel Macron, mercredi 25 janvier à l'Elysée. Le Conseil propose un plan d’urgence global contre toutes les manifestations du sexisme et ses causes. L’effort doit non seulement porter sur la protection et la répression mais aussi sur la prévention en agissant sur les mentalités, et cela dès le plus jeune âge."Il faut prendre le mal à la racine, combattre le sexisme dès le plus jeune âge." @SPBrossolette, présidente du @HCEfh, qui publie un rapport "alarmant", selon elle, sur l'état du sexisme en France. #le7930inter pic.twitter.com/13LmNdTGvS
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