Fil d'Ariane
« Mais il faut que nous disions que nous allons vers l’égalité entre eux [hommes et femmes] dans tous les domaines. Et toute la question réside dans l’héritage », a-t-il ajouté. Le président a annoncé avoir formé une commission chargée d’étudier « la question des libertés individuelles » et celle de « l’égalité dans tous les domaines », qui doit lui remettre un rapport à une date qui n’a pas été spécifiée.
« J’ai confiance dans l’intelligence des Tunisiens et dans les hommes de loi. Nous allons trouver la formulation qui ne choquera pas les sentiments d’un certain nombre de citoyens et de citoyennes et qui fera en sorte qu’il n’y ait pas d’injustice » à l’égard des femmes, a-t-il affirmé. Béji Caïd Essebsi a aussi annoncé avoir demandé au gouvernement de retirer une circulaire datant de 1973 et empêchant le mariage des Tunisiennes musulmanes avec des non-musulmans. Des organisations de la société civile ont ces derniers mois lancé une campagne sur cette question et une plainte a été déposée auprès du tribunal administratif pour annuler la circulaire.
La question de l’égalité entre hommes et femmes en matière d’héritage reste une question très sensible dans ce pays, comme presque partout dans le monde arabe. En 2016, le député Mehdi Ben Gharbia avait présenté une proposition de loi visant à faciliter l’égalité en matière d’héritage. Le mufti de la République, la plus haute autorité religieuse musulmane du pays, et tous les partis traditionnalistes et autres institutions religieuses y étaient alors opposés. Aujourd'hui, le député est devenu ministre, ceci expliquant peut-être que la question revienne sur la table.
Autre facteur favorable à une réforme, cette récente victoire pour la défense des Tunisiennes. Après certes, de longs débats et tractations, le vote le 26 juillet 2017 à l'unanimité des 146 députés présents (sur 217 élus) d'une loi très attendue pour lutter contre les violences faites aux femmes. Le texte renforce en particulier la protection des victimes et abolit des dispositions jugées rétrogrades.
L'égalité dans l'héritage n'est pas un privilège. C'est une évidence dans un État de droit. #Tunisie
— Zeineb Turki (@ZeinebTurki) August 14, 2017
Egalité dans l'héritage : Le syndicat des imams appelle le mufti à démissionner https://t.co/drwqCnLnrM #Tunisie
— webdo (@webdo_tn) August 15, 2017
Tunisie: L'égalité entre hommes et femmes en matière d'héritage ne dépendra pas d'une fatwa prévient Saïda Garrach https://t.co/i5EJL7LTFG pic.twitter.com/UexGhUeiyE
— HuffPost Maghreb (@HuffPostMaghreb) August 14, 2017
L'exception tunisienne mais pas trop quand même. #héritage #Tunisie https://t.co/0SjAPUiwvw pic.twitter.com/NSZbLslCSn
— Tim Vinchon (@timvinchon) August 14, 2017