Quelles incitations ?
Pourtant, le sujet mobilise les politiques depuis une trentaine d'années, sans réellement d'effets. En 1979, la
Convention des nations unies sur l'élimination de toutes les formes de discriminations envers les femmes demande aux États membres (dont la France), de "réviser les livres, les programmes scolaires et les méthodes pédagogiques en vue d'éliminer toute conception stéréotypée des rôles de l'homme et de la femme dans le domaine de l'enseignement" (article 10). La convention prévoit un comité pour contrôler l'application de ces mesures dans les États signataires. En réalité, le comité ne donne que des recommandations aux pays …
En France, Yvette Roudy, ex-ministre des Droits des femmes (1981-1986) avait lancé un premier texte officiel intitulé Action Éducative contre les préjugés sexistes. Il demandait aux enseignants de "relever et critiquer dans l'ensemble des outils pédagogiques (manuels scolaires, fiches, diapositives, films, cassettes,etc), la persistance éventuelle de stéréotypes sexistes qui perpétuent une image inégalitaire des femmes".
Une politique suivie par plusieurs rapports les années suivantes. En 1997, les députés de droite, Simone Rignault (RPR) et Philippe Richert (UMP, ex-Force Démocrate) avaient remis au Premier ministre, un
rapport d'information "La représentation des hommes et des femmes dans les livres scolaires". En 2008, la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (
Halde) avait déposé une étude semblable au Ministère de l’Éducation nationale et aux éditeurs. Cette année, Roland Courteau, vice président de la délégation sénatoriale aux droits des femmes, a remis en juin un
rapport sur les stéréotypes sexistes dans les manuels scolaires au Sénat.