Lena Dunham appelle à aider les victimes de viol

Dans une vidéo diffusée sur Internet, l’auteure-actrice-réalisatrice américaine Lena Dunham dénonce l'indifférence et la culpabilisation que subissent trop souvent encore les femmes victimes de viol. Un message qui se fait l'écho du scandale soulevé aux Etats-Unis après l’agression d’une étudiante sur le campus de Stanford. 
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L'Américaine Lena Dunham a publié récemment une vidéo sur internet dans laquelle elle dénonce le manque de considération de la société américaine à l'encontre des victimes de viols. 
©capture d'écran
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Sur un fond gris, face caméra, quatre jeunes femmes rappellent que chaque femme victime de viol "est quelqu'un" (« She is someone ») c’est-à-dire un être à part entière à respecter et à prendre en considération. 
 
A l'origine de ce projet vidéo, la réalisatrice, actrice et auteure américaine de 30 ans, Lena Dunham. Elle apparaît dans ce clip aux côtés de ses comédiennes et amies de la série « Girls » qu’elle a créée, écrite et produite : Allison Williams, Jemima Kirke et Zosia Mamet. 
 
Deux d’entre elles énumèrent d'emblée des chiffres publiés par le Centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies. « 1 femme sur 5 sera agressée sexuellement pendant sa vie. 1 jeune fille sur 4 avant ses 18 ans. » Et dans 80% des cas, rappellent-elles, l'agresseur est un proche. 
 
« Ce n’est pas un secret. C’est la réalité», martèlent-elles encore. Face à ce constat, les quatre jeunes femmes dénoncent tour à tour le comportement de chacun qui marginalise encore trop les victimes.  « Alors pourquoi notre réaction en général en tant que société est de ne pas y croire, de le taire, ou de couvrir de honte les victimes. Pourquoi ne pas plutôt se tourner vers ces personnes au lieu de les mettre à l’écart. Les écouter, les soutenir. Vous avez le choix de mieux faire. » 

Elle donnent ainsi des conseils simples pour aider ces victimes de viol - trop souvent ignorées, peu écoutées, mal considérées - à ne pas vivre dans le secret, la honte ou la culpabilité : « Ça peut être aussi simple qu’un coup de téléphone. Emmener quelqu’un dans un centre médical ou de conseil. Vous pouvez être simplement là pour écouter. N’évitez pas les discussions difficiles. Être simplement là améliore les choses. Vous avez déjà le pouvoir de créer un environnement plus sûr afin que les femmes (victimes) se fassent connaître. » 

Elles insistent sur des comportements et des gestes simples : « soutenir, écouter, entrer en action, pas parce qu’elle est la fille, la copine, la sœur de quelqu’un mais simplement parce qu’elle EST quelqu’un. ‘She is someone’. »
 

"A une survivante courageuse"

Cette vidéo publiée sur la page Facebook du site Now This a été visionnée plus de 8 millions de fois. En la publiant sur son compte Twitter, Lena Dunham l’a dédiée « à la survivante courageuse de l’affaire de Stanford qui a tant donné pour changer le discours. » 

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Image de Lena Dunham extraite de la vidéo sur les victimes de viol qu'elle a diffusée. 

Elle fait ainsi référence à l’affaire de viol perpétré sur le campus de l’université de Stanford et qui a ému les Etats-Unis, début juin 2016. Une jeune femme inconsciente a été violée par un ancien étudiant de la célèbre université californienne. L’agresseur Brock Turner, 20 ans, ancien champion de l'équipe de natation de la faculté, a écopé de six mois de prison dont trois fermes. 

Une peine jugée trop clémente pour certains et qui a scandalisé l’opinion publique. Le témoignage de la victime a aussi été remis en question. Les propos du père du jeune homme en ont écoeuré plus d’un alors qu’il déclarait qu'envoyer son fils en prison pour "20 minutes d'action" était une sanction "trop dure".

Dans une lettre poignante publiée sur Internet, la victime prenait la parole qu'on ne lui avait pas assez donnée et interpellait ainsi son agresseur : « Tu m’as pris ma valeur, ma vie privée, mon énergie, mon temps, ma sécurité, mon intimité, ma confiance en moi, ma voix même, jusqu’à aujourd’hui. »

Le verdict et cette lettre ont relancé le débat autour de la « culture du viol » sur les campus américains et la clémence de la justice dans certains cas. 
 
Avec cette vidéo, Lena Dunham dénonce aussi le silence qui peut entourer les victimes dont elle fait partie. Cette voix féministe de la génération Y racontait ainsi dans son autobiographie avoir été violée par un autre étudiant à l’université alors qu’elle était sous l’emprise d'alcool et de drogue.

Ce passage de son livre avait soulevé de nombreux commentaires dans la presse américaine. Il lui était reproché de ne pas avoir utilisé de pseudonyme pour parler de son agresseur. Elle avait répondu ne pas avoir essayé de régler ses comptes avec cet ancien étudiant, mais vouloir, avant tout, exorciser son traumatisme. Et par cette vidéo aujourd’hui, aider d’autres victimes.